Afro basket : La belle leçon de nos basketteuses à Dakar

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L’édition 2012 de l’Afro-basket U-18 a vécu du 20 au 29 septembre dernier au stadium Marius Ndiaye de Dakar au Sénégal sur la victoire du pays hôte face aux Aiglonnes du Mali.

Reconnu comme facteur d’intégration et de paix, le sport peut être également un puissant facteur de motivation et de mobilisation. L’équipe féminine de basket des moins de 18 ans du Mali, vient d’en donner la preuve à Dakar.
Les Aiglonnes du Mali ont perdu la finale contre leurs homologues du Sénégal, pays hôte, sur le score de 50 à 55 à l’issue d’un match palpitant et plein de rebondissements. C’était le samedi 29 septembre 2012 dans la salle de spectacle du stadium Marius Ndiaye de Dakar.
En plus de la Médaille d’argent, nos filles se qualifient également pour la prochaine Coupe du monde de la catégorie. Notre compatriote, Mariam Koné, a remporté aussi le trophée de meilleure tri-pointeuse de la compétition.
Faut-il rappeler cependant que sur le plan de l’organisation, la compétition a été émaillée de plusieurs insuffisances que les instances du basket africain devront revoir à l’avenir pour offrir les meilleures conditions possibles aux équipes qui nous gratifient au fil des ans de beaux spectacles.
Concernant la finale entre le Sénégal et le Mali, il faut dire que dès l’entame du match, les maliennes affichent leur ambition en menant au score dans le premier quart temps, d’abord par 6 à 0 avant de voir les sénégalaises rentrer progressivement dans le match pour boucler cette première tranche sur le score étriqué de 19 à 18 en faveur des nôtres.
Cette course poursuite entre les deux équipes se poursuivra avec d’innombrables parités au score jusqu’au milieu du dernier quart temps qui verra le match basculé définitivement en faveur des sénégalaises plus fraiches physiquement et soutenues à bout de bras par le public de l’aréna de Dakar.
En effet, menées 44 – 42 au début du dernier quart temps, les aiglonnes ont établi la parité avant de passer devant d’un panier à 5 mn de la fin de la partie. Là, le coach sénégalais va utiliser la stratégie des temps morts pour remobiliser davantage ses troupes et pousser les maliennes à commettre des fautes individuelles qui finiront par affecter sérieusement la solidité défensive de l’équipe. C’est d’ailleurs à la suite d’une de ces fautes que le pivot des Aiglonnes, Aminata Traoré, sera contrainte d’abandonner ses camarades pour avoir atteint la limite des 5 fautes personnelles.
On était à 2 mn 30 de la fin du match et le Mali menait toujours d’un panier, 50 – 48. Profitant de leur fraicheur physique pour avoir bénéficier d’une journée de repos supplémentaire que leurs adversaires du jour, les sénégalaises vont accentuer en ce moment précis la pression sur l’équipe malienne, qui, en plus de son inefficacité aux rebonds va perdre beaucoup de balles faciles qui vont profiter aux Lionnes du Sénégal qui parviendront ainsi à établir la dernière parité 50 – 50 avant de marqué un lancer-franc et deux autres paniers. Au coup de sifflet final le score était donc de 55 – 50 pour le Sénégal.
Nul besoin de décrire ici la joie de la partie sénégalaise, qui a su jouer pleinement sur ses atouts (fraicheur physique, expérience des joueuses et soutien du public, entre autres) pour venir à bout d’une équipe malienne combative et héroïque jusqu’au bout.
Malgré l’amertume et la tristesse de la défaite dans les ultimes secondes d’une finale qui était largement à leur portée, les filles basketteuses du Mali, ont démontré à leur compatriotes et au monde entier, que dans cette période tragique que traverse le pays depuis des mois, certains maliens (heureusement qu’ils sont encore très nombreux) se soucient aujourd’hui plus qu’hier de l’honneur, de la dignité et de la fierté d’un peuple meurtri.
En effet, comment ne pas magnifier le comportement exemplaire de ces “adolescentes” pendant et après ce match qu’elles ont livré de bout en bout, rivalisant avec des équipes plus aguerries qu’elle, notamment le Sénégal, pays hôte, l’Egypte tenante du titre continental et l’Angola dont le basket connait un essor spectaculaire ces dernières années. Au départ, personne n’attendait les maliennes à ce niveau de la compétition.
Leur mérite est d’autant plus grand que l’équipe est constituée exclusivement de joueuses issues du championnat national. Elles ont ainsi déjoué tous les pronostics et de rang d’outsiders se sont hissées en finale et faire jeu égal avec une équipe sénégalaise constellée d’expatriées évoluant dans des clubs étrangers dont celle qui sera élue meilleure joueuse du tournoi, Yacine Lô venue expressément des USA pour renforcer ses partenaires de l’équipe nationale du Sénégal.
Disciplinées, volontaires dans l’effort et déterminées à hisser haut dans le ciel africain les couleurs nationales en entonnant fièrement l’Hymne national du Mali, les Aiglonnes basketteuses, nous ont non seulement gratifié d’un parcours plus qu’honorable, mais les larmes, l’effondrement après la défaite en finale tout en étant enveloppées dans de larges drapeaux tricolores vert-jaune-rouge (les couleurs du Mali) démontrent à souhait que celles-ci ont souci du Mali. Elles aiment leur pays et sont prêtes à d’énormes sacrifices pour mettre un peu de joie dans le cœur des populations, leurs compatriotes particulièrement en cette période éprouvante pour la nation toute entière.
En effet, comment ne pas saluer ces filles et leur encadrement technique pour avoir contribué à rehausser l’image d’un Mali “presqu’à terre” sur tous les plans ? De par leurs comportements, elles enseignent au reste du peuple, notamment ceux qui “ont juré de préférer la mort à la honte et à l’humiliation”, que malgré les difficultés du moment, l’espoir est permis.
Oui, l’espoir est toujours permis quand on a comme référents des hommes et des femmes dont les noms parcourent et traversent encore les océans et les temps (Kankou Moussa, Almamy Samory, Babemba, Firhoun, Sonni Ali, Askia Mohamed, El hadj Omar Tall, Mamadou Konaté, Fily Dabo Sissoko, Modibo Kéita… j’en passe).
Ô Mali d’aujourd’hui,
Ô Mali de demain ;
Les champs fleurissent d’espérance,
Les cœurs vibrent de confiance !
Battues, mais pas abattues, elles ont pleuré, non pas pour avoir perdu seulement un match de basket, mais elles ont pleuré à cause de la souffrance de millions et des millions de compatriotes de par le monde.
Puisse leur exemple servir à tous et à chaque citoyen dans la défense de l’intérêt supérieur de ce pays, qui nous a tant donné, contre « tous ses ennemis, de l’intérieur et de l’extérieur !”
Ibrahima Sidibé

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2 COMMENTAIRES

  1. Diop je vois que tu veilles au grain. Il le faut avec certains journalistes toujours prêts à dénigrer le Sénégal. S’agissant du basket, les Aiglonnes ont eu un beau parcours, c’est une belle équipe qui a dignement représenté les couleurs du Mali. Mais il fallait un perdant,ce qui n’enlève en rien le mérite et l’engagement des basketteuses. J’ai apprécié leur jeu, le Sénégal a été juste un peu plus chanceux. Ce sont deux belles équipes qui, je l’espère, nous feront vibrer de joie lors du mondial des moins de 18 ans. Par contre, ne nous piquez pas notre Elhadji Omar Tall qui est originaire du Fouta (Sénégal). Il est également passé en Guinée (Dinguiraye) pour enseigner le Coran avant d’atterrir au Mali. C’est pour cela que sa famille est éparpillée entre ces trois pays, mais il reste un Toucouleur du Sénégal. Rien de méchant juste la vérité.

  2. Il n’y a pas de Yacine Lô dans l’équipe du Sénégal. Elle s’appelle Yacine Diop. Et puis, concernant les U 18, les basketteuses maliennes sont les plus titrées, les plus capées en Afrique. Elles n’étaient donc pas en position d’outsiders.

    Le Mali est dans le carré d’as et participera au prochain mondial et c’est plus qu’honorable. Les années à venir, les maliennes pourront bel et bien remporter la médaille d’or comme le Sénégal l’a fait en 2012.

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