Sans aucune surprise, le ministre de la Jeunesse et de Sports vient de se dessaisir de l’épineux dossier interne à la Fédération Malienne du Hippisme. Il a invité les protagonistes à laver le linge sale à la maison. Bravo PPR !
Nous avions souligné que depuis plusieurs mois, malgré la pertinence de leurs forfaits et des sanctions conséquemment encourus, des membres révoqués de la Fédération Malienne du Hippisme, se prenant pour des intouchables, tentaient de dicter leur loi à cette institution sportive. Pour atteindre cet objectif, ils sont passés par le ministère de la Jeunesse et des Sports pour amener le ministre Djiguiba Kéïta dit PPR à prendre la décision suivante de suspension des compétions :
" Face à l’ampleur que prend la crise au sein de la Fédération Malienne d’Hippisme et la tension qui entoure les activités des différentes organisations, le Ministre de la Jeunesse et des Sports a décidé de suspendre toutes compétitions de chevaux sur toute l’étendue de la République du Mali à compter de ce vendredi 27 Mai 2011 au dimanche 12 juin 2011.
Cette mesure vise à :
-Baisser la tension au tour de la course des chevaux
-Baliser les voies d’un dialogue franc afin d’amener les parties à prendre langue pour le dénouement de cette crise qui n’a que trop duré.
Le Ministre de la Jeunesse et des Sports compte sur la bonne compréhension et surtout sur le Fair-play de toutes les parties pour respecter cette décision afin de donner une chance au dénouement de la crise. "
A la suite de cette décision, sous le couvert d’un semblant de médiation confiée au RECOTRADE MALI (Réseau des Communicateurs Traditionnels pour le Développement au Mali) le ministre a soumis à la Fédération un document de conciliation dont voici le contenu :
" Protocole d’accord entre la Fédération Malienne d’Hippisme, l’Association des propriétaires de chevaux suite à la médiation du Réseau des Communicateurs Traditionnels pour le Développement au Mali (RECOTRADE MALI)
En vue de sortir de la crise née au sein du hippisme, Monsieur le Ministre de la Jeunesse a désigné le Réseau des Communicateurs Traditionnels pour le Développement au Mali et en Afrique (RECOTRADE MALI) pour mener la médiation entre la Fédération Malienne de Hippisme et l’Association des Propriétaires des Chevaux, les deux principaux protagonistes de la crise. Après discussion avec les deux parties et les différentes consultations faites par l’équipe de la médiation auprès des personnes ressources, les deux parties ont convenu avec la Direction Nationale des Sports et de l’Education Physique de ce qui suit :
1- La levée par la Fédération, de la sanction de radiation des trois membres de l’ancien bureau et leur intégration dans le Fédération.
2- La levée par la Direction Nationale des Sports et de l’Education Physique, de l’interdiction sur toute l’étendue du territoire national, des courses de chevaux.
Toutefois, toute course de l’Association des propriétaires des chevaux sur les installations placées sous l’autorité de la Fédération sera soumise à la formulation d’une demande adressée à celle-ci.
3- La tenue de l’Assemblée Générale de renouvellement du Bureau dans un an au plus tard sous la supervision du Comité Olympique et Sportif. A cette occasion les Statuts et Règlement Intérieur seront relus et prendront en compte les rapports entre la Fédération et les associations évoluant dans le domaine du hippisme. Egalement à cette occasion le Commissaire au compte déposera un rapport de certification des comptes de la Fédération.
4- L’organisation d’une course commune appelée course de la réconciliation avec l’accompagnement du Département des Sports et les médiateurs.
Fait à Bamako, le 2 juin 2011.
Signataires notifiés :
Le RECOTRADE, l’Association des Propriétaires des Chevaux, le Directeur National Adjoint des Sports et de l’Education Physique, la Fédération Malienne de Hippisme. "
La Fédération Malienne du Hippisme, dont le mandat expire plutôt en 2014, a vite fait de rejeter ce document. Entre temps, le ministre aura vu clairement les choses. Le samedi dernier, il a invité la Fédération à poursuivre les compétitions en proposant aux protagonistes de résoudre ce problème à l’interne.
Oui, PPR a refusé la compromission. Et nous ne pouvons que nous en réjouir, mieux nous le félicitons pour cette heureuse initiative. Ceux qui ont créé ce problème au sein de la Fédération doivent pouvoir le régler au sein de cette même institution à travers ses textes en vigueur et ses instances. Ou par voie judiciaire en ce qui concerne quelque délit que ce soit contre tel ou tel responsable. Le ministre est un responsable politique au-dessus d’une telle affaire. Il a à apporter son soutien à toute action et à toute organisation s’inscrivant dans le cadre du développement du sport et de la jeunesse dans notre pays. Un point, un trait.
Ce que nous n’avions pas dit jusque-là, c’est que cet homme nous tient à cœur à juste titre. C’est le devoir qui nous obligeait à lui tirer dessus, et c’est sa responsabilité qui l’obligeait à accepter ces critiques amères. Notre plume tremblait en pensant à lui, et il en ressentait la douleur au fond de son âme avec étonnement car de notre part il ne pouvait en revenir. Car ce PPR là, plus que tout autre membre de ce gouvernement, même notre grand ami et confrère Sidiki Konaté, est notre compagnon de tous les temps. Il a été avec nous, ou plutôt nous avons été avec lui de tous les combats depuis le Lycée. En responsable éclairé de l’UNEEM, en combattant assidu du mouvement démocratique, en militant dévoué pour la cause de ce pays auprès de l’ensemble de la presse, PPR est ce brave homme politique que nous protégerons de toutes nos forces. Car nous le savons aujourd’hui dans un système dont les pièges n’épargnent même pas souvent le plus haut perché, en l’occurrence le Président de la République. Alors à notre manière, sans tomber dans le népotisme, nous lui rendons la pièce de sa monnaie en veillant à attirer son attention sur les peaux de bananes jetées sous ses pieds. Il a vite fait de comprendre et nous nous y attendions.
Bravo PPR !
Mamadou DABO