Les dirigeants du bureau de la Fédération Malienne de Hippisme ont chaud. Et même très chaud. Surtout avec le message du président ATT qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd au niveau de la fédération. Du coup, c’est le sauve-qui-peut général au sein des membres du bureau. En attendant de rejoindre Bamako Coura, dans un dernier sursaut les responsables de la Fédération Malienne du Hippisme désavoués à tous les niveaux tentent de semer le trouble entre le Ministre et le Directeur National des Sports à travers une cabale médiatique sans précédent. Dans leur aveu d’impuissance, le président du bureau Mamadou Baba Sylla et son secrétaire général Mamadou Tièoulé Konaté et leurs sbires occultent volontiers les dessous de la crise qui les accablent.
Dans cette affaire dite du champ hippique, Mamadou Baba Sylla et son clan sont accusés de malversation, de détournement, de trucage de courses et d’abus de pouvoir.
Tout a commencé en juillet dernier, lors du grand prix du cinquantenaire Par pure jalousie, une partie de la fédération sous les ordres de Mamadou Tièoulé Konaté a décidé de fausser la réalité de la course afin que les chevaux de l’écurie Chelsea au nombre de 10 sur les 20 partants ne puissent remporter la course.
Ils sont soupçonné d’avoir orchestré un plan mafieux visant à éliminer les jockeys suite à avec des coups violents. Au nez et à la barbe du commissaire des courses.
La suite est connue : en pleine course, un jockey de l’écurie Chelsea fut abattu. Il s’en est tiré avec une clavicule cassée.
Toute cette haine pour le propriétaire d’une écurie est due au fait que ce dernier a décidé d’offrir un cheval au grand chérif de Nioro et au président de la République. Pour les membres du bureau fédéral, il fallait abattre cet homme qu’ils considéraient comme une arête dans leur gorge.
Des malversations à la pelle
Dans la gestion de tous les jours des responsables de la Fédération Malienne du Hippisme, très malin qui pourra de chiffrer les sous dégustés à la petite cuillère.
Sont soupçonnés d’appartenance à ce réseau Mamadou Baba Sylla, le président de la fédération ; Mamadou Tiéoulé Konaté, le secrétaire général et Ousmane Sylla, commissaire des courses et Dominique Séméga, Ahmed Diane Séméga, un président d’honneur pour se garer des mouches.
Ce réseau une fois en place, organise des voyages touristiques déguisés en France. Au grand dam des autres membres de la fédération. Mieux, toutes les décisions étaient prises à 4.
Bien plus, le quatuor modifie les statuts pour se permettre de se pérenniser. Pour couronner le tout, de son propre chef, « le puissant » secrétaire général de la fédération Mamadou Tièoulé Konaté décide de s’adjuger le poste du trésorier pourtant vivant et actif. Dès cet instant, il n’avait plus besoin de venir prendre du crédit auprès de ce dernier comme il le faisait auparavant. Il se servait directement, d’autant plus qu’il était le seul signataire des sorties d’argent. Une entorse grave et suspecte dans la gestion d’une fédération que le comité a reconnue. Ainsi, le trésorier fut écarté. Pareil pour le chargé aux infrastructures qui ne savait pas se qui se tramait au champ hippique.
La goûte d’eau de trop
A force de spolier, d’opprimer et d’humilier, la baraka a fini par lâcher le clan. Pour les besoins de l’organisation du grand prix du cinquantenaire, l’Etat a octroyé 75 millions.
Mais une campagne de diversion consistant à faire croire aux autres acteurs que l’Etat n’a rien donné à deux jours de l’événement a été orchestrée.
Malgré tout, sur cette base, ils ont diminué les revenus des chevaux. Les relevés de deux comptes créés clandestinement dans une banque de la place, attestent le contraire. Un revers cinglant.
Contrairement à ce que Mamadou Tièoulé Konaté fait croire, aucun compte n’est au nom de la ligue de Bamako. Du moins, si l’on en croit notre source. Plus grave, les relevés en questions révèlent des entrées pour les besoins du grand prix d’une valeur de plus de 120 millions. Sur cette somme, les chevaux n’ont perçu que 4,5 millions de FCFA. Où est donc passé le reste des sous ?
En attendant que le pôle économique n’envoie les responsables à la maison centrale d’arrêt de Bamako Coura, chacun à son idée. Pour se justifier, des fausses factures ont été élaborées.
Une Assemblée bidon et des expulsions arbitraires
En violation des textes de la fédération et de ceux de la direction nationale des sports, ils ont organisé une mascarade à la place d’une assemblée digne de ce nom. Lors des travaux de cette rencontre où le quorum n’était pas atteint, ils ont expulsé les membres gênants de la fédération et de la ligue..
En l’absence des officiels du comité olympique et du ministère des sports Baba Sylla et sa bande ont décidé de prolonger leur mandat qui devrait prendre fin en 2012 jusqu’en 2014. Après 14 ans de règne, ils ne sont toujours pas rassasiés.
Face à cette injustice, les membres expulsés, légalistes qu’ils sont, ont décidé de porter l’affaire devant la Direction Nationale des Sports et de l’éducation Physique dirigée.
Pendant ce temps, dans leur volonté d’humilier leurs détracteurs, les membres de la fédération procédaient à des démarches nocturnes auprès de la justice pour les expulser du champ hippique.
Dans son indépendance, l’institution judiciaire a décidé de dire la vérité et de ne pas céder à la pression du secrétaire général. A travers un arrêt, elle a mis fin à cette tendance suicidaire.
Au niveau de la Direction Nationale des Sports, Dieu seul sait que Djibril Guéye a fait des efforts. Pour une première fois dans l’histoire de notre pays, une fédération sportive a refusé de répondre aux convocations du Directeur National des Sports. Ouvertement.
Avec son staff dans cette logique, il a adressé un rapport au Ministre de l’époque Hamane Niang. Malheureusement, pour des considérations jusque-là ignorées, ce dernier n’a pas pu prendre ces responsabilités. Malgré tout, il fut victime d’un lynchage médiatique de la part de Mamadou Tièoulé Konaté.
« PPR », le bras vengeur
Très connu dans le milieu politique pour ses prises de position en faveur d’une justice sociale, l’homme du Parena n’a pas tardé à prendre ses responsabilités, contrairement à son prédécesseur. Une fois mis au parfum de la situation, il a instruit aux parties de s’entendre. À défaut de suspendre les courses.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Les courses sont suspendues depuis le 27 Mai et ce, jusqu’à nouvel ordre.
Pour ne rien arranger, lors de l’émission « Baroni » de l’ORTM en marge du 8 juin, ATT a affirmé qu’il est au courant de agissement au sein de la fédération et par la même occasion, il a donné carte blanche à la justice pour traquer. Les choses se précisent !
Affaire à suivre et à poursuivre donc !
Jean pierre James