Adama Tamboura, défenseur des Aigles : « Ma force, c’est peut-être mon sens de l’écoute

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Titulaire indiscutable au sein de l’équipe nationale de football du Mali, Adama Tamboura s’est confié à l’Indicateur du Renouveau. Dans un entretien à bâtons rompus, le jeune latéral gauche des Aigles du Mali parle de son transfert de Hilsenborg au FC Metz de France, de ses rapports avec sa famille, ses coéquipiers, son coach, Stephan Keshi. Coupant court aux rumeurs, Tamboura parle enfin de l’identité de son épouse avant d’appeler les supporteurs à l’union sacrée autour des Aigles à Angola-2010.
 
L’Indicateur du Renouveau : Quel bilan de la saison pour votre club ? 
 AT :
Je dois d’abord vous dire que la saison a été quelque que difficile pour nous. Comparativement à la saison précédente, où nous avons terminé 4e au classement, cette année nous nous sommes classés 8e sur 16 équipes. Le résultat de cette saison a été en deçà des attentes. Mais tout s’est bien passé pour moi-même, car j’étais dans le choix de l’entraîneur et il me faisait jouer. 
 
L’Indicateur du Renouveau : Quelle est la place d’Adama dans le dispositif de son équipe ? 
 A. T. :
Je me sentais bien à Hilsenbourg. J’ai toujours fait partie du choix du coach. Je m’entendais bien avec mes coéquipiers et surtout avec mon coach jusqu’à la dernière minute où j’ai affiché ma volonté de partir dans un autre club. 

L’Indicateur du Renouveau : Justement nous avons appris que Adama Tamboura a signé au FC Metz en France, qu’est-ce qui a motivé ce choix ?

A. T. : Effectivement je suis joueur du FC Metz. Au départ, il y a eu des difficultés : le club s’opposait à mon transfert alors que je voulais partir. Finalement, on est parvenu à un consensus et j’ai signé ce mois-ci (décembre 2010). Mon premier match sera, inch Allah, après la Can. Je dois préciser que j’ai signé au FC Metz au moment où le championnat suédois tirait vers sa fin. Donc mon nouveau club m’a donné le temps matériel de repos. 
 
L’Indicateur du Renouveau : Avec quel état d’esprit préparez-vous la Can dont le coup d’envoi sera donné dans moins de deux semaines ?  
 A. T. :
Comme mes autres coéquipiers, j’attends très concentré la Can. Je fais partie d’un groupe qui espère mieux faire que jamais. Nous savons qu’il y a un public qui nous aime beaucoup, nous voulons cette fois-ci lui donner satisfaction. Cependant, si nos efforts déployés ne donnent pas les résultats escomptés, il faut que les uns et les autres nous comprennent. Nous sommes conscients de l’enjeu de notre mission en Angola et que cette victoire nous intéresse mieux que quiconque. A ce titre, nous irons en Angola pour le titre comme d’autres équipes de la compétition. Pour cela, nous avons besoin de la bénédiction du public.  
 
L’Indicateur du Renouveau : Quels  sont vos rapports avec votre entraîneur Stephan Keshi ?
A. T. :
Mes rapports avec mon entraîneur Stephan Keshi sont excellents. Je travaille avec ses conseils. Je le respecte beaucoup parce qu’il a beaucoup d’expérience. Il est professionnel et moi je me considère toujours comme apprenant. Il n’y a aucun nuage entre Keshi et moi. 
 
 
L’Indicateur du Renouveau : Quelle est la force d’Adama Tamboura ?
A. T.
: Si j’ai une force, c’est peut-être mon sens de l’écoute. Je me dis que tous les conseils sont utiles, à commencer par ceux de mon entraîneur. Sur le terrain, j’essaie d’être le plus coopératif possible. Je défends l’esprit d’équipe et la cohésion. J’espère que c’est dans la cohésion qu’une équipe peut mieux s’exprimer. 
 
L’Indicateur du Renouveau : Certains vous surnomment N’Dieffi, ce surnom vous dit quoi ?

A. T. :
Je pense que cette appellation m’a été collée par des supporteurs puisque N’Diéffi est un grand joueur camerounais qui a contribué à la gloire des Lions indomptables à la Can-2002 ici au Mali. Ceux qui m’appellent N’Diéffi estiment peut-être que j’ai les mêmes qualités techniques et la même vélocité que cet international camerounais. Est-ce que je peux les empêcher de m’appeler comme ça ? J’aimerai qu’on m’appelle à mon nom à l’état civil : Adama Tamboura pour qu’un jour d’autres jeunes empruntent mon nom. 
 
L’Indicateur du Renouveau : Quel joueur vous inspire –t-il ?   
 A. T.
: Mon joueur préféré est l’attaquant brésilien Ronaldo qui a joué au Real Madrid, à l’Inter de Milan et qui évolue actuellement dans le championnat brésilien. Il est attaquant moi je suis défenseur, mais ce n’est pas une raison pour que je ne puisse pas l’apprécier. 
 
L’Indicateur du Renouveau : Votre statut de fils d’ancien joueur vous sert-il ? 
A. T. :
La qualité d’ancien footballeur de mon père m’a servi et continue de me servir. Mon père est pour moi un repère. Par la volonté de Dieu, c’est lui qui a fait de moi ce que je suis. Il m’amenait au terrain, me donnait des conseils pratiques et exigeait que je les applique. J’avoue que ça m’a beaucoup servi. Jusque-là, j’ai besoin de ses conseils. Il demeure pour moi une référence dont je ne peux guère me passer. 
 
L’Indicateur du Renouveau : Votre mère et votre famille jouent-elles un rôle dans la prise de vos décisions footballistiques ?
A. T. :
Ce n’est pas seulement au sujet de ma carrière que je consulte ma famille. Ma famille est pour moi source de conseils. Je ne prends aucune décision sans consulter ma mère et mes frères et sœurs… L’ambiance familiale est également source de motivation pour moi. Un joueur n’est stable que lorsque ça va dans sa famille. 
 
L’Indicateur du Renouveau : Adama Tamboura est-il marié ou son cœur est-il à prendre ? 
A. T. :
Je suis officiellement marié. 
 
L’Indicateur du Renouveau : Vous arrive-t-il souvent de consulter votre épouse dans vos prises de décisions ? 
A. T. :
Comme ma famille, je consulte ma femme avant toute décision importante décision. Cela va de soi, car à chacun son point de vue. 

     

L’Indicateur du Renouveau : Quelle idée vous faites-vous de votre nouveau championnat ?
A T :
Je crois que le championnat français est l’un des meilleurs du monde. A preuve, les représentants français dans les compétitions internationales tiennent bien le coup. 
 
 L’Indicateur du Renouveau : Comment
vous voyez-vous au FC Metz, votre nouveau club ?  
A. T. :
Je souhaite de tout cœur être en bonne santé afin de pouvoir donner le meilleur de moi-même à mon club. Pour un joueur, la santé est primordiale.  
 
L’Indicateur du Renouveau : Quel moment du jeu vous inspire-t-il ?
A. T. :
C’est quand mon équipe mène au score. Quand une équipe mène par 2-0 c’est à ce moment-là que sa défense peut souffler un peu. 

   

L’Indicateur du Renouveau : Comment sont vos rapports avec vos coéquipiers ?
A. T. :
Que ça soit en équipe nationale ou au club, j’essaie d’entretenir de meilleures relations avec mes coéquipiers. Nous essayons de préserver le droit d’aînesse dans notre groupe par le respect mutuel et les concessions. C’est l’une des valeurs cardinales de notre société. 
 
L’Indicateur du Renouveau : De folles rumeurs font état de votre mariage avec une Blanche ?
 A. T. :
(rires) J’ai également appris ces rumeurs. Mais sans entrer dans quelque polémique que ce soit j’aimerais clarifier une bonne fois pour toutes : en rappelant que mon épouse est une Malienne née de parents maliens. De surcroît, son nom de famille est Diarra, (Ndlr : l’un des patronymes des fondateurs du Royaume bambara de Ségou)..  
 
L’Indicateur du Renouveau : Quel appel pour les supporteurs des Aigles pour la Can ?
A. T. :
J’invite nos supporteurs à faire l’union sacrée autour de leur équipe. Que les uns et les autres comprennent que nous jouons pour la victoire. Mais, si par malheur on fait une mauvaise prestation, que chacun le comprenne aussi. C’est à partir de l’équipe nationale que  beaucoup d’entre nous avons eu une carrière internationale. Donc, on ne peut pas être ingrats vis-à-vis de notre patrie. On n’y vient pas pour faire le figurant.

 Propos recueillis par M. Daou
 

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