De Samuel Inkoon à Jérôme Ramatlhkwane, du colloque de Traoré en passant par les “Touré brothers” via le wagon d’attaquants sénégalais : petit abécédaire de la CAN en toute mauvaise foi…
A comme absents : triple champions d’Afrique en titre, les Pharaons égyptiens (7 sacres continentaux au total) ne seront pas à cette édition 2012. Ils restaient sur quatorze phases finales consécutives (22 en tout sur 28). Le Cameroun (4 titres, 16 phases finales), le Nigéria (2 titres, 16 phases finales), l’Afrique du Sud (1 titre en 1996) et l’Algérie (1 titre en 1990) pointeront aussi aux abonnés absents. Dans une moindre mesure, la RDC (2 titres du temps du Zaïre), le Congo et l’Ethiopie (également sacrés) resteront chez eux.
A comme Ayew : les rejetons d’Abedi Pelé porteront les espoirs de tout un peuple après trente ans de disette. Rien qu’un zeste de pression…
B comme Black Stars : Pour le Ghana, l’équation est simplissime. La victoire sinon rien.
C comme co-organisation : cette vingt-huitième coupe d’Afrique des nations, disputée en Guinée-Equatoriale et au Gabon, sera la deuxième à se dérouler dans deux pays en même temps après celle de 2 000 au Nigéria et au Ghana.
D comme dépucelage : le Niger, le Botswana et la Guinée-Equatoriale (comme pays organisateur) connaîtront leur baptême du feu en phase finale de la CAN.
E comme Extension du domaine de la lutte : d’un tournoi régional à trois équipes à la fin des années 50 (1957, 1959), la CAN est passée successivement à quatre en 1962 (en Ethiopie) à six en 1965 (au Ghana) puis à huit (de 1968 à 1988) avant de s’étendre à douze en 1992 puis à seize à partir de 1998 au Burkina-Faso, sa formule actuelle.
F comme Feindouno Pascal : l’ancien de Bordeaux et de Lorient est un des six joueurs (parmi 368) à ne pas avoir de club au moment où débute cette CAN. Quatre gardiens (Sénégal, Zambie, Angola, Guinée) ainsi que Jérôme Ramatlhakwane, la terreur du Botswana. Une tradition qui perdure…
G comme Gerets Eric : derrière le Ghana et la Côte d’Ivoire, et à égalité avec un Sénégal ultra-offensif, les Lions de l’Atlas de l’ex-skipper de Galatasaray pourraient bien émerger comme l’outsider qui met tout le monde d’accord. Absent lors d’Angola 2010, le Maroc présente une escadrille post-pubère avec de jeunes chiens fous morts-de-faim (Carcela, Boussoufa, Taarabt, El Arabi, Belhanda, El Kaoutari) et quelques routiers des championnats européens (Chamakh, Hadji,Chrétien…) qui pourrait rapporter gros.
H comme Histoire : Absents, les Pharaons et Samuel Eto’o ne pourront continuer à écrire l’Histoire. Seul pays à avoir conservé son titre à deux reprises (2006, 08, 10), l’Egypte ne pourra réussir la passe de quatre. Tout comme Eto’o n’améliorera pas son ébouriffant total de 18 buts.
I comme Inkoom Samuel : Le joueur de Dniepr se caille les miches en Ukraine, Juande Ramos lui prend la tête et il regrette encore le FC Bâle, son club précédent. Le gars a vingt-deux ans, régule le milieu de terrain des Black Stars comme un briscard et pourrait se révéler une très, très bonne affaire. Avis…
J comme Jemâa Issam : l’Auxerrois veut absolument finir meilleur buteur de la compétition. Rien que ça. Histoire d’oublier son (famélique) temps de jeu à Auxerre. Les Aigles de Carthage ne survoleront pas la poule C, la plus dure. Puissent-ils se qualifier pour le deuxième tour…
K comme Keita Seydou : avec Kanoute à la retraite, Sissoko qui boude ou Diarra qui erre sans club, le super remplaçant de Guardiola dans la meilleure équipe de club du monde devra tout faire pour qualifier les Aigles maliens pour les quarts de finale. On ne jouera pas sa veste là-dessus.
L comme La Mena : Rolland Courbis réussira-t-il à convaincre Moussa Maazou qu’il n’est pas tout à fait le meilleur joueur du monde ? De la réponse à cette question dépend le sort de La Mena (le blaze de la sélection nigérienne, la marque d’une gazelle)…
M comme Mateus Alberto Contreiras Gonçalves dit « Manucho » :transféré à Manchester United en janvier 2008, l’attaquant des ‘Palancas Negras’ n’y jouera qu’un match. La suite ne sera qu’une longue et douloureuse litanie de clubs de sous-préfecture : le Pana, Hull, Vallalolid, Bucaspor, Manisaspor, Vallalolid (bis)… What else ?
N comme Nzalang Nacional : que penser d’une sélection nationale, la Guinée-Equatoriale, (150ème au ranking FIFA) qui ne vire pas Henri Michel ? Pire : c’est lui qui se barre à un mois de la première CAN de son histoire…
O comme onze : soit le total des équipes à avoir gagné la CAN sur leur sol : l’Egypte (1959, 1986, 2006), l’Ethiopie (1962), le Ghana (1693, 1978), le Soudan (1970), le Nigéria (1980), l’Algérie (1990), l’Afrique du Sud (1996) et la Tunisie (2004). Onze sur vingt-sept : la Guinée-Equatoriale et le Gabon savent ce qui leur reste à faire…
P comme Panthères : Les Gabonais connaissent le cahier des charges d’un organisateur de tournoi. Passer le premier tour. Les hommes de Gernot Rohr (à forte coloration L1) sont hélas tombés sur le groupe le plus difficile (Maroc, Tunisie, Niger). Voire…
Q comme Quatre : le nombre de stades qui accueilleront cette vingt-huitième coupe d’Afrique des nations : Angondjé à Libreville (45 000 places) et le stade de Franceville…à Franceville (40 000) au Gabon ; l’Estadjo de Bata à…Bata (40 000) et le Nuevo Estadio de Malabo à…Malabo (20 000) en Guinée-Equatoriale. Se sont pas foulés pour le nom des stades.
R comme Ramatlhakwane Jérôme : grâce aux quatre buts de son attaquant vedette (0,5 but/match en sélection), les Zèbres du Botswana ont laissé derrière eux la Tunisie, le Tchad, le Togo et le Malawi. Première participation à la CAN du coup et conte de fée en perspective pour l’ancien attaquant du Vasco de Gama (le club sud-africain, pas le brésilien), libre de tout contrat depuis six mois…
S comme Soudan : l’équipe de Mohammed Abdullah Mazda est la grande inconnue de la compétition. Les Crocodiles du Nil – ou les Faucons de Jediane, au choix, on ne prête qu’aux riches – est une des grandes inconnues de la compétition. Huitième participation tout de même et carrément champion d’Afrique en 1970. Gare… Remember Grèce 2004 ou Danemark 92
T comme Traoré : quatre rien que pour les Maliens (Kalilou, Bakaye, Abdou et Mahamane, tous au milieu de terrain), deux chez les Burkinabés et un chez les Sénégalais. Le patronyme le plus trendy de la CAN malgré les Coulibaly, les Camara, les Cissé, les Bangoura…
U comme Urbanisme et habitat (ministère de l’) : un comité de soutien à l’équipe nationale guinéenne, dirigé par Mathurin Bangoura, le ministre de l’urbanisme et de l’habitat (on ne voit pas bien le rapport), a été mis en place pour sensibiliser les entreprises et les bonnes âmes afin de soutenir le Sily National. Le gouvernement a pourtant prévu un budget de 6,6 M€ (66 milliards de francs guinéens) mais de toute évidence, ça ne suffit pas…
V comme Verts : le surnom des Libyens, qualifiés héroïques de cette CAN 2012 en ayant disputés presque tous leurs matchs à l’extérieur (guerre civile oblige). Loin de l’édition de 1982 (finaliste contre le Ghana), loin du livre du même nom, loin du colonel, loin de toute raison, loin de tout finalement. Tant mieux…
W comme Wagon : comme s’ils avaient peur de manquer, les Lions de la Terenga ont embarqué avec eux une palanquée d’attaquants (huit) pour trois misérables milieux de terrain. Moussa Sow, Mamadou Niang, Papiss Demba Cissé et Demba Ba (Newcastle), Issiar Dia (Fenerbahçe), Dame Ndoye (FC Copenhague)… Comment dit-on”excédent de bagages” en wolof ?
X comme le facteur X : l’inconnue qui répondait au nom d’Hervé Zengué a failli coûter leur participation aux Etalons du Faso. Le joueur du Terek Grozny d’origine camerounaise ne répondait pas exactement aux critères de naturalisation et la fédération namibienne avait déposé une plainte pour prendre la place du Burkina. Las, la CAF l’a débouté et les joueurs de Paulo Duarte pourront participer à la coupe d’Afrique. Prudente, la fédé n’a donc pas sélectionné Stéphane Agbré, d’origine ivoirienne, au motif « qu’il ne remplissait pas (lui non plus) toutes les conditions sur le changement de nationalité (sic) ».
Y comme Yaya Touré : l’un déchante (Kolo), l’autre pas (Yaya) ; l’un déjoue, l’autre pas ; l’un court après une première consécration avec les Eléphants, l’autre aussi. Dernière chance pour la génération dorée ivoirienne de gagner un tournoi international. Last exit to Libreville… Enfin, pour Kolo, surtout…
Z comme Zambie : Hervé Renard, le nouveau sorcier blanc (Troussier style), revenu aux manettes des Chipolopolo depuis l’automne, vient pour faire sauter la banque. La grosse cote de l’histoire.
Par Rico Rizzitelli
Source: sofoot.com