Certes nous sommes loin des affiches du classico des années 80, Djoliba –Stade ou Réal – Djoliba, avec un certain Modibo N’Diaye, comme arbitre central. Autre temps, autre réalité. La finale de dame coupe du Mali offre cette année le meilleur plateau possible : Onze Créateurs – Stade malien de Bamako. Au vu des performances d’ensemble Blancs et onze Créateurs dominent les débats de la saison qui s’achève. Et à juste titre, le Stade malien avant la fin des débats a été sacré champion , et les onze Créateurs sans concéder la moindre défaite, jusqu’au moment où nous mettons sous presse cet article occupe la deuxième place . Donc c’est tout à fait logique que ces deux clubs se retrouvent en finale. Pour en arriver le Stade malien après avoir dépassé la phase de la ligue, les 1/6eme, les 8è , les ¼ de finale, a battu en demi finale l’as Réal de Bamako par 2 buts à 0. Quant aux Onze Créateurs ils ont joué deux matches en s’imposant respectivement en ¼ et en demi-finale face à l’as Bakaridjan et l’ASB.
Cependant si la logique voudrait (qui a été d’ailleurs respecté) que les deux clubs se retrouvent à ce niveau, force est de reconnaitre qu’un match de coupe est différent de celui des autres compétitions. C’est-à-dire que même s’il peut avoir un favori, il est difficile de pronostiquer au risque d’être pris à dépourvu. Pour preuve en 1987 le Sigui de Kayes a remporté la coupe du Mali devant l’excellente génération de l’as Réal de Bamako. En 2012 l’US Bougouni étant en deuxième division a fait la même chose face aux onze Créateurs. Bref tout peut arriver.
Cependant pour parler des deux équipes de cette finale de coupe du Mali, nous nous baserons sur des éléments précis, qui constituent son enjeu majeur.
Face aux onze Créateurs les Blancs de Bamako ont quand même le statut de favori, du point de vue ascendance morale. Aussi au-delà cette année le Stade malien a du vent en poupe pour avoir fait un bon parcours : qualification à la phase de poule de la coupe CAF, titre de champion avant la fin des hostilités. Ce qui a créé une confiance à Sotuba et mis le groupe dans une logique d’aller plus loin en visant la coupe du Mali pour mieux agrémenter la saison . Certes l’équipe est privée de son attaquant vedette Abdoulaye Sissoko (pour avoir signé un contrat à Tunis), mais l’effectif dont dispose l’entraineur Kamel Djabour peut lui permettre de tirer son épingle du jeu au plan national. Le coach stadiste beau parleur a l’avantage d’avoir une troupe homogène et compétitive pour tous les compartiments, seulement l’utilisation rationnelle de cette matière lui fait parfois défaut, ajouté à cela son manque de pédagogie pour doper son groupe, et son incapacité à mettre en place un dispositif adéquat dans les situations difficiles.
A un pas de son sixième doublé, le Stade malien de Bamako entend terminer la saison en beauté. Seulement face à lui, une équipe des onze des Créateurs motivée à jamais par son parcours presque sans faute lors de la saison qui s’achève. En effet les jeunes de Niarela n’ont concédé aucune défaite en championnat national, et ils ont gagné avec succès deux matches pour se retrouver en finale de la coupe du Mali. L’ambition de récidiver l’exploit de 2014 constitue un argument solide pour se battre sans complexe en leur qualité de seconde chance face à une équipe qui aura l’obligation de justifier son statut de favori. L’équipe des Onze Créateurs a l’avantage de disposer de l’un des meilleurs entraineurs du pays, pour sa connaissance du football. Cet atout constituera un facteur déterminant pour cette finale.
Mais comme nous l’avons dit une finale de coupe du Mali se joue en un seul coup, donc ouvert à toutes les éventualités.
Une chose est sûre, au-delà du résultat du match, les deux équipes sont qualifiées pour la ligue africaine des champions.
O. Roger Sissoko
