Après avoir été trop vite pris de cours par le jeu du Nigeria en demi finale de cette 29è édition de la coupe du Mali, les Aigles ont aussi vite retrouvé leur sensation de jeu lors du match de classement contre le Ghana. Ils se sont proprement imposé par le score net de 3 buts à 1 et se sont classés 3è africain pour la deuxième fois consécutive.
Si les mauvaises langues ont supputé que les Blacks Stars du Ghana n’en voulaient pas à cette troisième place au Gabon et en Guinée Equatoriale, cette année il ne pouvait avoir place à ce genre de supputation. Car, les cadres de l’équipe ont annoncé sur les antennes des chaînes internationales qu’ils feront tout leur possible pour occuper la troisième place synonyme de médaille sur le podium.
Malheureusement pour eux et heureusement pour les Maliens, les Aigles ne sont pas du tout laissés abattre par la lourde défaite infligée par les Super Eagles du Nigeria 48 h avant.
A défaut de faire mieux qu’en 2012, Seydou Kéïta et sa bande se sont hissés au même niveau. Pour y arriver, Patrick Carteron a revu sa copie en introduisant deux joueurs qui n’avaient pas joué la moindre minute depuis le début de la compétition, Salif Coulibaly et Ousmane Coulibaly, dans les onze de départ et optant aussi pour le va tout offensif avec Diabaté et Samassa. Comme quoi, nous nous n’étions pas trompé dans notre papier de l’avant dernière parution titré «Si Carteron sortait de son schéma statique».
Si Samassa a marqué un but intelligent sur un centre à l’accoutumer de Adama Tamboura, Diabaté a pesé de tout son poids sur la défense Ghanéenne. Ce n’est pas John Boye qui le démentira.
Le groupe d’espoir pour continuer les éliminatoires de la coupe du monde
Pour la reconquête de la troisième, les Aigles ont certainement livré leur meilleur match du tournoi. C’est un signe indicateur que Patrice Carteron devait mieux s’approprier s’il devait continuer avec les Aigles.
D’ailleurs continuer avec Carteron s’avère beaucoup plus simple et promoteur pour toutes les parties sauf s’il y a encore des dessous de ces quelques mois de collaboration avec le bureau fédéral et ou le département des sports.
Après avoir essayé tous les scénarios possibles qui a fait dire certains observateurs qu’il n’a pas encore trouvé son équipe type, ou qu’il tâtonne, Carteron doit être fidèle à son propre principe qui selon lui-même le premier critère de sélection est la forme du joueur, sa compétitivité.
On n’a pas besoin d’être un sélectionneur de haut niveau pour savoir que l’on ne vient pas dans une équipe nationale pour se faire de la forme, être en jambe. Et que les malades n’ont pas aussi leur place.
Mohamed Lamine Sissoko «Momo» et Modibo Maïga n’étaient pas au mieux de leur forme, leur prestation justifie un peu la colère de Sambou Yattabaré même si, ni le moment ni le lieu n’était approprié pour manifester de tel comportement.
De la sélection des 23 joueurs, il y a sur quoi s’appuyer pour continuer les éliminatoires de la coupe du monde 2014. C’est déjà ce mois de mars.
Drissa SANGARE
Le Mali à la CAN AFS 2013: Ça se casse à nouveau
Comme en 1994, 2002, 2004, 2012 nous avons, à chaque fois, cru à notre équipe nationale de pouvoir jouer la finale de la coupe d’Afrique des nations après celle de 1972 à Yaoundé au Cameroun. Mais encore à cette 29è édition de la coupe d’Afrique des nations qui s’est jouée en Afrique du Sud, comme en quatre éditions sur cinq, les Aigles ont ramassé le carton, 4 buts à 1 face à leur homologue du Nigeria. Encore une fois, le public sportif Malien désenchanté est partagé entre déception et fierté.
Nous l’avons bien souligné dans notre précédente parution que la barre de la demi-finale pour les Aigles risque d’être haute, difficile à franchir. Et voilà, cette fatidique étape, cet obstacle des demi- finales de la CAN se révèle encore infranchissable pour les Aigles du Mali.
Tous les espoirs étaient permis dans cette confrontation contre les Super Eagles qui aussi n’avaient pas produit un match digne de la génération de Keshi, actuel coach de la sélection Nigériane, à l’exception de celui livré contre la Côte d’Ivoire en quart de finale.
Le manque de rythme dans le jeu des Aigles et la bonne vision du jeu de Keshi ont pesé lourd dans la défaite des Aigles. Surtout la bonne vision du jeu malien par le coach Keshi qui, il faut le rappeler, a managé les Aigles du Mali pendant deux ans. Il s’est appuyé sur les forces et les faiblesses du Mali pour gagner cette demi- finale.
Empêcher Seydou de tourner en le privant de ballon et profiter des montés de Tamboura pour placer des contres attaques offensives rapides. A 2-0 en 30 mn de jeu, le ressort de l’équipe du Mali était presque cassé.
On ne pouvait envisager le scénario de 2010. Comme l’a dit Seydou lui-même, le Nigeria n’est pas l’Angola, le Nigeria est une nation de football et quand on sait que Keshi avait autour de lui quelques anciens joueurs avec qui il a partagé de grands moments du football nigérian.
Les Super Eagles plus haut et plus farouche que les Aigles du Mali
Plus d’un supporteurs et sympathisants du football malien s’était réjoui de l’élimination des Eléphants de la Côte d’Ivoire considérés comme la bête noire des Aigles du Mali. Quand bien même que c’est contre les Eléphants que les Aigles ont produit leur plus grand match de l’édition de Gabon- Guinée Equatoriale 2012 ; les Ivoiriens l’ont emporté par le minimum de 1 but à 0.
Fallait-il rencontrer la Côte d’Ivoire et être dans une prédisposition mentale de faire mentir les pronostics et les supputations ou avoir sur son chemin le Nigeria avec l’idée que ce dernier est à notre porté ? Le mental des Aigles a fléchi contre celui des Super Eagles qui se sont montrés plus rageuses et plus efficaces dès le début du match.
Le Mali n’a été victime que de son propre piège, le jeu peu ou pas agressif. Mais enfin, cinq demi finales en huit participations, cela veut dire que la consécration finale est possible et qu’elle n’est plus pour longtemps. Il faut continuer à pousser.
Quel avenir pour la génération de Seydou Kéïta ?
La génération de Seydou Kéïta, Adama Coulibaly, Mahamadou Diarra «Djilla», bien que bourré de talents, n’ont pu se hisser à la hauteur de leurs devanciers de 1972. Ils sont désormais outs. Ce qui reste pour Seydou et les quelques anciens du groupe, appelés ou non appelés, notamment Adama Coulibaly «Police», Mohamed Lamine Sissoko «Momo», Mahamadou Diarra «Djilla»…, ce sont les éliminatoires de la coupe du monde 2014.
Mais à quoi servirait de jouer une coupe du monde de football si on n’est même pas arrivé à une finale de la coupe continentale. La bande à Seydou et celle de Didier Drogba en Côte d’Ivoire c’est le même destin. Mais pour le plaisir de l’esprit, pour avoir bonne conscience, enrichir le palmarès, ça vaut le coup de tenter.
Drissa SANGARE