37ème édition du championnat d’Afrique de judo : Le Maghreb confirme sa suprématie, le Cameroun monte en puissance

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Les judokas tunisiens

La 37ème édition du Championnat d’Afrique de judo a pris fin à Tunis ce dimanche 10 avril 2016 (8 au 10 avril 2016) au Palais des Sports El Menzah de la Cité sportive de Tunis (Tunisie). Le pays organisateur s’est octroyé la plus haute marche du podium devant l’Egypte (2ème) et l’Algérie (3ème). Le Mali termine 27ème ex-æquo (sur 31) avec le Botswana, la République démocratique du Congo, le Djibouti, la Guinée-Conakry.

Officiellement, 31 pays dont le Mali ont participé à cette compétition en messieurs et dames (seniors). Les statistiques font ressortir la présence de 215 athlètes, dont 82 dames. La Tunisie a sans doute organisé cette compétition avec l’ambition de rééditer la performance de Libreville (Gabon) en 2015. Les Tunisiens ont dominé la dernière édition avec 13 médailles, dont 8 en or. À domicile, ils ont mis le paquet pour que la hiérarchie soit respectée. Et cela, à l’inverse des 11èmes  Jeux africains (Brazzaville-2015) où l’Algérie a largement plané sur la compétition.

Au finish, la Fédération tunisienne de judo (FTJ) a donc gagné son pari, car le pays s’est hissé sur la plus haute marche du podium. Les Aigles de Carthage judokas ont donc dominé le tatami, comme en 2015 avec 18 médailles dont 7 en or, 4 en argent et 7 en bronze. Lors de l’édition 2015 à Libreville, la Tunisie avait récolté 13 médailles (8 or, 1 argent, 4 bronze), suivie de l’Algérie avec 13 breloques aussi (4 or, 4 argent, 5 bronze) et du Maroc qui en a récolté sept (2 or, 1 argent et 4  bronze).

La seconde marche est occupée par l’Egypte. Les Pharaons judokas font leur grand retour avec 8 médailles, dont 4 en or, 2 en argent et une bronze. L’Algérie complète le podium avec 19 médailles, dont 2 en or, 6 en argent et 11 en bronze. Le Cameroun et le Maroc ont remporté chacun deux médailles d’or. La Guinée Bissau s’est aussi illustrée avec une médaille en or. Les dix premiers de ce 37ème Championnat d’Afrique sont, la Tunisie, l’Egypte, l’Algérie, le Cameroun, le Maroc, la Guinée Bissau, l’Afrique du Sud, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et l’Angola.

Le Mali termine 27ème ex-æquo (sur 31) avec le Botswana, la République démocratique du Congo, Djibouti, la Guinée-Conakry. Cette année, ce championnat revêtait une importance particulière pour les judokas africains en quête de qualification pour les Jeux olympiques «Rio 2016» au Brésil. À noter qu’une médaille d’or à ce championnat d’Afrique de Tunis équivaut à 400 points pour les qualificatifs aux J.O 2016. Les qualifiés pour le rendez-vous brésiliens seront connus le 1er  juin prochain à l’issue des tournois d’Azerbaïdjan, Kazakhstan et Mexique. Les recalés de Tunis peuvent donc continuer à caresser le rêve brésilien en se rattrapant à l’occasion desdits tournois. Les 22 meilleurs en messieurs ainsi que les 14 judokates les mieux classées seront présents aux prochains J.O qu’accueille Rio de Janeiro, Brésil.

Moussa BOLLY

Depuis Tunis

 

Marius Vizer, «l’Africain» à Tunis

Le président de la Fédération internationale de judo (Fij), Marius Vizer, a honoré de sa présence la cérémonie d’ouverture du 37ème Championnat d’Afrique de judo. C’était le 8 avril 2016 au Palais des Sports d’El Menzah de Tunis (Tunisie). Il avait à ses côtés le ministre tunisien des Sports ainsi que les présidents sortant et rentrant de l’UAJ, l’Intendant général Lassana Palenfo et Habib Sissoko.

Dans une brève allocution, le président Vizer de la Fij Vizer a rendu un hommage mérité à Lassana Palenfo pour toutes ses années (1990-2016) de bons travaux. Il a aussi eu des mots aimables à l’attention du nouveau président élu, Habib Sissoko, qu’il a félicité ainsi que son équipe. D’ailleurs, au cours d’un dîner-gala organisé le 8 avril dernier par la Fédération tunisienne de judo pour honorer les championnes et champions d’Afrique, Marius Vizer a traduit cette estime en acte en remettant à Lassana Palenfo et Habib Sissoko, le Coffret d’Or de la Fij. Une marque de reconnaissance pour leur développement du judo, surtout en Afrique. «Le judo africain a un potentiel humain considérable, mais des efforts sont nécessaires pour maîtriser des paramètres techniques, méthodiques et tactiques. Les choses ne sont pas loin de tout reproche au niveau de la préparation», a-t-il déclaré à la presse pendant son séjour en Tunisie.

Pour le patron autrichien de l’Ijf, le niveau «moyen» du judo africain s’explique par le manque de travail à la base qui se répercute naturellement sur les performances en seniors. «La majorité des judokas africains commencent à pratiquer cette discipline à un âge très avancé. L’athlète perd beaucoup de temps et par la suite, il ne maîtrise pas bien les techniques», a diagnostiqué M. Vizer.

Interrogé sur le niveau des juges, très contesté lors du 37ème Championnat d’Afrique, le responsable autrichien a répondu qu’il n’y avait pas une compétition au monde, toutes disciplines confondues, où on n’enregistre pas de réserves sur les arbitres. «J’ai remarqué que beaucoup d’adversaires n’ont été départagés que par shido (avertissement, ndlr) ; ce qui explique les contestations des perdants. Ça arrive partout», a-t-il justifié tout en se félicitant de la bonne organisation du championnat d’Afrique 2016. Une réussite qui «préserve l’image» des organisateurs ainsi que celle de l’Uaj et de la Fij.

Baptisé «Vizer l’Africain» à cause de tout l’intérêt qu’il attache à notre continent, surtout au développement de son judo, le président de la Fij œuvre aussi pour que l’Afrique décroche une médaille aux prochains Jeux Olympiques pour parfaire le développement de cet art martial.  Dans l’histoire, l’Egypte et l’Algérie ont gagné deux médailles olympiques, tous deux en 2008. Et pour les observateurs, la compétition olympique est intense. Mais l’espoir «d’un miracle» serait possible durant les deux derniers jours des Jeux. L’un des charmes du sport, c’est qu’il permet de nourrir des ambitions, des… rêves !

M.B

 

Le Mali au 37ème Championnat d’Afrique de judo

Une opportunité de jauger le niveau national

C’est avec six combattants (trois garçons et autant de filles) que le Mali a participé au 37ème Championnat d’Afrique de judo. C’était du 8 au 10 avril 2016 au Palais des Sports El Menza de Tunis, Tunisie. Malheureusement, la moisson n’est pas à la hauteur du sacrifice financier consenti par le ministère des Sports.

Cette compétition était une opportunité pour les judokas maliens de rivaliser avec les meilleurs du continent. Malheureusement, nos représentants ont montré leurs limites techniques dès la première journée. Ainsi, Aïssata Traoré (-70 kg), Fatoumata Poudiougou (+78 kg) et Ousmane Diallo (-100kg) ont été éliminés dès leur premier combat. Les jours se suivent et, malheureusement, se ressemblent pour les combattants du Mali, tous éliminés sans être convaincants. C’est Lamine Kanté (-73 Kg) qui a maintenu l’espoir en remportant son premier combat contre le Tchadien Mazou aux pénalités. Mais il a été battu par abandon au second tour face à un Égyptien. Visiblement éprouvé à l’issue de son premier combat, il n’a pas pu récupérer avant le second.

Avant, Djénéba Konetio (-52 kg) et Birama Traoré (-69kg) avaient été éliminés au premier tour par une Algérienne et un Algérien. Il est vrai que le tirage (Cameroun, Algérie, Tunisie…) n’a pas été très favorable aux nôtres. Mais, techniquement, le niveau est très en deçà de celui du judo africain. Si bien sûr, ceux qui ont défendu les couleurs nationales sont réellement les meilleurs du pays dans leur catégorie. Difficile de nous comparer à des pays du Maghreb (Tunisie, Egypte, Algérie et Maroc). Mais des Etats, comme le Cameroun, le Gabon, le Sénégal, l’Angola, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et, dans une moindre mesure, le Niger et le Tchad, ont un niveau au-dessus de celui de nos combattants. Mais, si leurs combattants n’ont souvent réussi à se hisser sur le podium, ils ont démontré au moins une parfaite maîtrise des techniques de la discipline. C’est en tout cas le constat de nombreux observateurs à ce championnat d’Afrique de Tunis. L’entraîneur national, Abdoulaye Aziz Théra, est conscient des lacunes de ses protégés. Pour lui, le niveau actuel reflète les insuffisances dans la formation de base qu’il faut profondément revoir.

Au vu de l’élection de Habib Sissoko à la présidence de l’Union africaine de judo (UAJ) et du résultat de nos représentants au 37ème  Championnat d’Afrique de judo, une réflexion doit être menée pour relancer cette discipline qui a été la locomotive du sport malien dans les années 90-2000. Une très profonde et sérieuse expression. La Fédération doit mettre le mandat de Habib à profit pour relancer totalement cette discipline aussi bien sur le plan de l’encadrement technique, mais aussi et surtout celui du management !

Moussa BOLLY

 

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1 commentaire

  1. Toujours la discrimination dans le choix des judokas algérien participent dans ce évènement sportif j’ai été surpris par les déclarations de ME le président de la FAJ car dans cette sélection il n’avait pas de cadet et il y’avait 2 junior seulement contrairement à ces délation un cadet et 4 juniors

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