Les remarquables statistiques du sélectionneur national des Aigles du Mali, Eric Sékou Chelle, depuis qu’il a pris les commandes des Aigles A de football, donnent espoir. En effet, il ressort qu’en 13 rencontres disputées, il n’a perdu qu’une seule fois, soit 10 victoires, 2 nuls et une défaite avec 31 buts inscrits et 8 encaissés. Pas mal pour un coach, surtout que, pour l’une des rares fois, il a épargné à notre pays de courir derrière la qualification lors des éliminatoires de la CAN. C’est donc auréolé de ce succès que le sélectionneur Eric Sékou Chelle a porté sa confiance sur 27 Aigles pour prendre part à la phase finale de la 34ème édition de la Coupe d’Afrique (CAN) 2023 qui a donné son top départ le samedi 13 janvier 2024, en Côte d’Ivoire, et qui va se poursuivre jusqu’au 11 février prochain. Les Aigles défendreront, avec bec et ongles, les couleurs du Mali aux yeux du monde entier. C’est la 13ème participation de notre pays à la phase finale de la CAN, après celles de 1972, 1994, 2002, 2004, 2008, 2010, 2012, 2013, 2015, 2017, 2019, 2021.
Au regard des discours prononcés par le sélectionneur et ses joueurs, la confiance y est ; il y a de l’optimisme. Ils sont prêts à mouiller les maillots pour faire triompher le nom du Mali en allant loin dans cette CAN, voire soulever le trophée. Toute chose que le peuple malien attend avec impatience. Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Gagner une coupe d’Afrique des Nations n’est pas de l’eau à boire. La victoire passe par beaucoup de paramètres dont le sacrifice de soi, l’engagement, la détermination, la cohésion, l’entente entre les joueurs tant sur le terrain qu’en dehors. Gagner le trophée passe aussi forcément par la philosophie de jeu de l’équipe mise en place par le coach ; le choix des joueurs en fonction des matchs et comment déjouer les choix tactiques d’autres équipes. Cela passe incontestablement par son management de l’effectif pour maintenir une bonne ambiance au sein du groupe, pour rester maître de l’équipe, assumer ses choix. Gagner la coupe passe, de plus, par l’organisation autour des joueurs qui ne doit souffrir d’aucune faille. En terme plus clair, tout doit être mis en œuvre pour gérer avec tact, rigueur, intelligence en vue d’atteindre l’objectif fixé.
Bien qu’Eric Sékou Chelle et ses poulains aient des statistiques flatteuses en leur faveur, il est autant clair que tout n’a pas été rose chez eux durant leur campagne de qualification et des matchs amicaux joués. Les observateurs du ballon rond, jusqu’à ce jour, n’ont, à l’exception du coach lui-même, aucune idée de l’équipe A des Aigles. Durant tout le temps, il n’a été constaté que des tâtonnements du coach, Eric Sékou Chelle, dans ses choix, dans les différents compartiments de jeu. Des choix qui avaient donné des frissons aux fans du ballon rond. Nous allons mettre tout cela dans le cadre des tests, mais qui ne devraient aucunement se reproduire durant la CAN. Car à la CAN, il n’y a pas de place au tâtonnement, au laxisme au relâchement, à des errements, à l’individualisme. La place doit être donnée à celui qui est capable ou qui le mérite, à l’efficacité, au collectif, à l’union.
Sans pour autant jeter le bébé avec l’eau du bain, il faut admettre que nous avons certes pris le dessus dans notre poule lors des éliminatoires avec 15 points en 6 matchs (5 succès et une défaite). Mais c’était avec quelles équipes, et de quelle manière ? Lors de ces matchs, des véritables fissures au sein de notre sélection ont été étalées aux jeux du public sportif malien. Il faut accepter de se remettre en cause, éviter ces genres de faiblesses, d’erreurs dans notre jeu si nous voulons aller loin dans cette compétition et réaliser le rêve de tous les Maliens, c’est-à-dire remporter le trophée de la CAN. Réaliser ce rêve de tout un peuple passe inéluctablement par la bonne entrée des Aigles dans la compétition, ce mardi, contre les Bafana Bafana d’Afrique du Sud contre lesquels ils ont joué 2 fois en phase finale. Ensuite, suivra la Tunisie contre laquelle ils ont joué 3 fois en phase finale de la Can. Enfin, les Aigles boucleront la phase finale contre les Warriors de la Namibie qu’ils n’ont jamais croisés à ce niveau de la compétition. A défaut de franchir ce premier obstacle et ceux qui viendront par la suite, disons adieu au trophée de la CAN, à notre rêve de suprématie sur le toit du continent.
Hadama B. FOFANA