Après avoir remporté la manche aller à Bamako, 3-1, les Réalistes se sont inclinés 1-4 au match retour contre le Stade d’Abidjan. Ainsi, les Yéyés sont devenus les deuxièmes à soulever le prestigieux trophée, après l’Oryx de Douala. 53 ans après, retour sur le compte rendu de Pierre Campmas
Devant 35.000 spectateurs et en présence de nombreuses personnalités, le Stade d’Abidjan a battu le Réal de Bamako par 4-1 après prolongations et enlève ainsi la deuxième Coupe d’Afrique des clubs. Victoire sans appel que nul ne peut contester quant au nombre et à la validité des buts mais score invraisemblable, jugé à travers la physionomie de la rencontre. Avec le nombre d’occasions de but qui se présentèrent aux deux équipes, le score aurait pu être inversé, mais un match de football ne se juge pas aux occasions de but, mais aux buts effectivement marqués et aux buts encaissés.
Dans ce domaine, les quatre buts encaissés par le Réal ne sont contestables par personne et ils furent tous réguliers, mais tous provinrent d’erreurs flagrantes de la défense malienne. D’un autre côté, un tir sur le poteau de «Nani» et deux buts manqués par «Domingo» on se demande encore comment (jamais le Stade n’eut de telles occasions), tel est, grosso modo, le schéma d’une rencontre que le Réal avait à sa portée mais qu’il laissa filer à la suite d’erreurs monumentales. Le Stade d’Abidjan lui, dominé en football pur (exception faite de la première période) a su garder la tête froide et exploiter au maximum les rares occasions qu’il a obtenues, servi par surcroît par une chance insolente et par les véritables cadeaux offerts par le Réal. Mais une équipe est faite de 11 joueurs, et il est incontestable que l’ensemble du Stade d’Abidjan était plus homogène et plus cohérent face à un Réal où certaines défaillances passées qui n’eurent pas de conséquences graves furent cette fois-ci catastrophiques.
LE DÉROULEMENT DU MATCH-Après la présentation des équipes, c’est le coup d’envoi donné par l’arbitre libérien : M. Bertin. Dès le début du match, Ousmane Traoré est blessé au pied. Il s’écroule, se relève, reprend le match mais handicapé il sortira à la 32è minute de jeu et sera remplacé par Dramane Traoré. Le jeu est équilibré pendant quelques minutes, mais le flottement provoqué par la blessure d’Ousmane désorganise le Réal et dans l’ensemble, le Stade d’Abidjan domine. Son ailier gauche, Ahibo se montre dangereux à plusieurs reprises, ainsi que Déhi et Peter, mais le centre de la défense malienne se comporte bien, et seul Labas a des difficultés avec son adversaire direct Ahibo. De son côté, Aliou Diallo tient en respect. Devant, Salif Keïta «Domingo» effectue quelques bonnes actions, mais il est surveillé de près par Lamizana et derrière, Henri Konan constitue un obstacle difficile à franchir. Le Stade force l’allure et à la 30è minute de jeu, Déhi marque de près en profitant d’un mauvais contrôle de Labas et en expédiant vivement la balle dans les filets (30è min, 1-0).
Follement encouragés par leur public, les Stadistes exercent une vive pression sur le Réal. Cependant, le Réal mène des contre attaques dangereuses. «Domingo» lancé, tire du gauche de 25 mètres mais la balle passe au-dessus de la barre transversale. Peu après, il déborde sur la gauche, tire dans un angle fermé, mais le gardien Ezan, bien placé, détourne le cuir en corner.
On semble se diriger vers la mi-temps, quand l’attaque ivoirienne se développe sur la gauche et Déhi, de 7 à 8 mètres en biais, tire en force dans un angle très réduit et la balle entre dans les filets, sans que Sacko fasse un geste (2-0 pour le Stade d’Abidjan). La mi-temps intervient heureusement pour le Réal qui accuse sérieusement le coup. Dès le début de la deuxième période, c’est un changement complet. Le Réal prend le contrôle du match et ne le quittera plus jusqu’à la fin. Cependant, il ne parviendra jamais à marquer, malgré un tir magnifique de «Nani» expédié de 25 mètres qui heurte la transversale, alors que le gardien était battu, et un tir splendide de «Domingo» reprenant une passe de «Bala» que le gardien Ezan détourne en corner grâce à une détente horizontale spectaculaire et prodigieuse.
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