Voulant mettre à profit le sommet Afrique-France de Bamako en janvier 2017, les autorités maliennes donnent l’opportunité aux femmes de parler de leur rôle. «Les ateliers régionaux visent à associer les femmes à la recherche des solutions appropriées à leurs problèmes spécifiques », a déclaré, le 18 octobre 2016, Abdoullah Coulibaly, président du Comité d’organisation du sommet Afrique-France, à l’ouverture de l’atelier régional de Bamako.
Le thème de l’atelier tenu sous la présidence de la première dame Keita Aminata Maïga est évocateur : «l’entreprenariat féminin dans le domaine de l’agro-business, clé de l’émergence de l’Afrique ». Et le président du comité d’organisation d’ajouter : « Quelle voix est plus autorisée que celle des femmes rurales sur les questions d’un meilleur accès à l’alimentation, à l’éducation, à la santé, à la terre, bref, aux fondamentaux de la dignité ?» C’était le tour de Bamako, après Ségou, Sikasso, Tombouctou et Gao, de boucler la série des ateliers régionaux organisés en prélude du forum intitulé «Genre et développement ».
« Nous demeurons convaincus que ces ateliers font partie des facteurs qui contribuent à mobiliser nos énergies pour impulser les conditions favorables au développement, à la paix et à la lutte contre le chômage, à la lutte contre le désespoir et l’émigration de nombreux jeunes », a-t-il poursuivi. Dans toutes les régions où s’est tenu un atelier sur le même thème, il a été évoqué la triste conséquence de l’effondrement du secteur du transport et de celui du tourisme qui fait vivre les hôtels et les gargotes.
Les organisateurs ont parcouru le pays avec le même message qui se résume à peu près à dédier le sommet à la consolidation du tissu social, à l’avenir et à l’ambition de renaissance du Mali. Pour le conseiller Afrique de la présidence française, Thomas Melonio, le rendez-vous de Bamako en janvier prochain serait moins intéressant si l’implication des femmes n’avait pas été prise en compte dès les préparatifs. «Les attentes sont très nombreuses », a déclaré le conseiller Afrique de la l’Elysée qui estime que les femmes constituent une partie non négligeable des sociétés maliennes et africaines. C’est pour cette raison que la partie française accorde un intérêt particulier à la question des droits de la femme. C’est un sujet qui sera débattu au cours du sommet de Bamako. Un autre défi à relever: c’est le retour du Mali dans le concert des nations, ce qui doit être démontré par la tenue du sommet réunissant des chefs d’Etat et de gouvernement d’Afrique et de France au Mali. Quant à la première dame, elle a salué le courage des femmes maliennes qui entreprennent dans le secteur agricole à travers la transformation, la production et la commercialisation. Cependant, elle a déploré la prédominance de l’informel dans l’activité de ces femmes qui pourraient profiter du forum de janvier pour donner des ailes à leurs affaires.
Soumaila T. Diarra