Les succès du 27e Sommet Afrique France, que notre pays a eu l’honneur d’abriter, n’étaient pas seulement politiques ou diplomatiques. Pour preuve, les artistes se sont mobilisés dans leur diversité pour agrémenter ce rendez-vous du donner et du recevoir.
C’est dans ce cadre que nombreux sont les artisans maliens, venus de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal, du District de Bamako et d’ailleurs, qui ont manifesté leurs talents aux visiteurs, à travers une foire d’exploitation-vente de leurs produits sur les sites de l’Aéroport Modibo Keita, du Musée national, et surtout du village artisanal, sis au Palais de la culture Amadou Hamapaté BA.
Un pan très important de notre riche culture, l’artisanat, ne pouvait rester en marge des activités économiques du Sommet Afrique France de Bamako.
Si pour le moment, le nombre d’exposants et les chiffres d’affaires réalisés restent inconnus, il n’y a pas de doute que les retombées financières de cette grande messe ont été non négligeables pour nos artisans.
Selon le président de l’APCMM (Assemblée permanente des chambres de métiers du Mali), Mamadou Minkoro TRAORE, cette rencontre est une occasion pour l’artisanat, premier ambassadeur du Mali, de présenter son savoir-faire et de présenter son génie créateur.
Au fait, lesdits sites d’exposition sont déjà des plateformes de rencontres, un creuset où se rencontrent et se brassent la diversité culturelle et ethnique de toutes nos régions, la dextérité et le génie créateur des artisans de talent.
Le ministre de l’Artisanat et du tourisme, Mme Nina Wallett INTALLOU, initiatrice de ce projet, a trouvé les mots justes pour mettre l’initiative dans son contexte : « À l’aube du Nouvel An, le sommet Afrique-France fait du Mali le principal pôle d’attraction de l’Afrique. C’est une occasion unique pour magnifier l’effort de recherche et de créativité de nos artisans qui ont brillé sur plusieurs forums africains et mondiaux en remportant des prix majeurs ».
En tout état de cause, les sites d’expositions de nos produits artisanaux se sont révélés comme des occasions, en cette période de vaches maigres pour les professionnels, de mettre en contact des visiteurs en quête d’exotisme, de fins connaisseurs des œuvres d’art, des créateurs et inventeurs de génie pour offrir des objets utilitaires, de décoration, en un mot des cadeaux et autres souvenirs du Mali du pays à emporter.
La mobilisation artistique
Vendredi dernier, veille de la cérémonie officielle du 27e Sommet Afrique France, le couple présidentiel a offert à ses hôtes, un diner sous les notes musicales et pas de danse de notre riche et diverse culture.
Sous la houlette du mythique groupe l’« Ensemble instrumental du Mali », toutes les grandes figures emblématiques de la musique traditionnelle malienne étaient invitées à ce festin d’avant-goût annonciateur de la couleur du Sommet Afrique-France de Bamako. Parmi les figures emblématiques présentes, on pouvait citer entre autres, Kandia KOUYATE, Tata Bambo KOUYATE, Haira ARBY, Babani KONE, Oumou SANGARE, Toumani DIABATE, le couple Amadou et Mariam, le groupe musical de Kidal, etc.
La prestation artistique du chorégraphe, Sékou KEITA, avec comme vocal musical « le Mali des merveilles » est un spectacle de danses, vidéos et chants et se veut un moyen d’emmener le spectateur dans une aventure faite de surprises et d‘émerveillements pour annoncer en couleurs la paix au Mali.
Selon les initiateurs de cette soirée culturelle, ce spectacle était un itinéraire fidèle pour montrer ce que le Mali vit actuellement : entre bonheurs et angoisses. Donc, une occasion inédite de faire briller notre pays et ses merveilles que sont : chants et danses.
La soirée artistique visait à montrer aux hôtes du Mali, la richesse et la diversité de notre culture qui sont la meilleure ambassadrice du Mali pour accueillir les invités de ce 27e sommet. C’est pourquoi les artistes du Mali se sont engagés dans un élan de solidarité et de patriotisme à promouvoir la culture de la paix et rendre la fête belle.
À propos, selon un adage malien : « Une nuit belle nuit s’annonce, depuis le crépuscule ». Cette nuit, selon de nombreux commentateurs, a été belle, car le crépuscule en avait déjà annoncé ses couleurs.
Couacs d’un rendez-vous
Le Sommet Afrique-France de Bamako 2017 n’a pas été que succès. Loin de nous la prétention d’enlever à notre pays un quelconque crédit pour la bonne organisation, il faut regretter que de grandes défaillances ont été relevées niveau de la Sous-commission communication et média. En effet, non seulement l’accréditation des journalistes a été un véritable parcours du combattant, mais également l’événement n’a pas été au rendez-vous dans la presse écrite. Qui l’aurait cru ? Aucune annonce bandeau, aucune insertion publicitaire dans les journaux de la place. Rarement un rendez-vous d’une telle envergure a été aussi absent dans les journaux. Mépris pour la presse écrite ou manque de professionnalisme chez nos confrères ayant eu la responsabilité de ce ? En tout cas, l’histoire retiendra que la sous-commission média de ce 27e sommet n’aura pas été à la hauteur de ses missions ?
Par ailleurs, comment parler de ce Sommet de Bamako sans évoquer les souffrances des usagers de la route dans le district pendant ces deux jours ? Nous pensons qu’il s’agissait du prix à payer pour ce sommet pour qui connaît la circulation de notre capitale, Bamako, même en temps normal.
En tout cas, la réussite de ce grand rendez-vous sans incident majeur prouve si besoin en était, les efforts déployés par les autorités en matière de sensibilisation et de mobilisation des ressources humaines indispensables pour la cause.
Par Sékou CAMARA