Sommet alternatif citoyen au 27ème sommet Afrique/France : Les peuples africains pour un nouveau partenariat entre la France et l’Afrique

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Pari de la sécurité gagné par le Mali : Lors du 27eme Afrique France

«Les peuples du Sud exigent des alternatives pour un nouveau partenariat économique, social et sécuritaire entre la France et les Etats africains», tel est le thème de la 12ème édition du Forum des Peuples qui s’est tenu depuis le 7 janvier 2017, à Ouélessébougou, qui se propose d’interpeller les dirigeants de France et d’Afrique afin qu’ils prennent des décisions qui répondent au mieux aux aspirations de nos peuples.

«Cinquante-cinq ans après la fin de la colonisation, il est temps que les relations franco-africaines ne se limitent plus aux simples clauses de style, aux formules diplomatiques convenues, moins encore une subordination néocolonialiste». Cette déclaration a été faite par Issa Kamissoko, président de la Coalition des Alternatives Africaines Dette et Développement-Mali (CAD-Mali), lors de l’ouverture de la 12ème édition du Forum des Peuples, Sommet Alternatif Citoyen au 27ème Sommet Afrique/France de janvier 2017, à Ouéléssébougou.

Venus du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Maroc, de la Mauritanie, du Niger, de la RDC, du Sénégal, du Togo… de toutes les régions du Mali et des 45 villages de Ouéléssébougou, les Mouvements sociaux africains et internationaux se sont réunis à Ouéléssébougou du 7 au 9 janvier 2017, dans le cadre de la 12ème édition du Forum des Peuples du Mali, organisée par la CAD-Mali, sous forme de Sommet alternatif citoyen au 27ème Sommet Afrique/France de janvier 2017.

Présidée par Modibo Diarra, sous-préfet de Ouéléssébougou, la cérémonie d’ouverture a enregistré la participation de Yaya Samaké, Maire de Ouéléssébougou, Bakary Coulibaly, président du Forum des organisations de la société civile (FOSC), les honorables députés à l’Assemblée nationale Dr. Oumar Mariko et Brahima Traoré, respectivement député élu à Kolondiéba, sous les couleurs du parti SADI, et à Kati, sous les couleurs du RPM.

Au nom du chef de village de Ouéléssébougou, Daba Samaké a salué la CAD-Mali pour son choix de leur localité pour abriter cette rencontre importante qui va donner l’occasion aux populations à la base du Mali et de plusieurs pays d’Afrique de donner leurs avis sur les relations entre l’Afrique et la France. Yaya Samaké, Maire nouvellement élu à Ouéléssébougou, a exprimé l’engagement de sa commune aux côtés des Mouvements sociaux pour le développement à la base. Il a salué la CAD-Mali, pour toutes les actions déjà conduites dans sa commune pour l’accès des populations aux services sociaux de base.

Pour sa part, Bakary Coulibaly, président du FOSC, a indiqué que le Forum des Peuples, régulièrement organisé par la CAD-Mali depuis plus de 15 ans, offre l’opportunité aux Mouvements sociaux, aux acteurs de la société civile, de partager leurs préoccupations sur des thèmes d’intérêt pour les peuples du Mali et d’Afrique. «Le thème de ce Forum est un prolongement des luttes à travers le monde contre les pratiques de l’idéologie dominante, idéologie incarnée par la puissance de l’argent, que sont les puissances occidentales, les Instituts de Bretton woods qui imposent des voies de développement loin des intérêts de nos peuples», a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que le Sommet Afrique/France du 13 au 14 janvier 2017, s’inscrit dans cette démarche. Pour cela, il a salué l’organisation du sommet alternatif citoyen par la CAD-Mali, à Ouéléssébougou.

«L’évènement qui nous réunit se place dans le cadre des engagements de la CAD-Mali à organiser des espaces de mobilisation populaire, d’échanges, de partage d’expériences, de propositions d’alternatives et d’éducation citoyenne dénommé ‘’Forum des Peuples», a déclaré Issa Kamissoko, président de la CAD-Mali. Il a rappelé que de Siby à Gao, en passant par Kita, Fana, Sikasso, Bandiagara, Niono, Koulikoro, le Forum des Peuples a toujours mobilisé les masses populaires et fait remonter leurs propositions et recommandations aux gouvernements et décideurs. «Le Forum des Peuples tire sa force et sa légitimité dans sa tenue en milieu rural sur des questions de préoccupation des masses paysannes et ouvrières», a-t-il indiqué.

Après avoir rappelé que notre pays accueillera dans quelques jours le 27ème Sommet Afrique/France les 13 et 14 janvier 2017, Issa Kamissoko a indiqué que la CAD-Mali, fidèle à son engagement de tenir les éditions du Forum en contrepoint au G8 et au G20, s’est proposé de tenir cette 12ème  édition comme une contribution au Sommet Afrique-France.

Le développement durable du continent au centre des préoccupations

«La présente édition, qui se veut comme un Sommet alternatif citoyen, vise à contribuer à la réflexion sur les problématiques qui impactent le développement durable du continent et à faire des propositions alternatives sur des questions telles la Dette, les Accords de Partenariats, la sécurité, l’immigration, les ressources naturelles, l’agriculture, le foncier, l’énergie, le climat, la jeunesse et l’emploi », a-t-il indiqué. Il estime que 50 ans après la fin de la colonisation, il est temps que les relations franco-africaines ne se limitent plus aux simples clauses de style, aux formules diplomatiques convenues, moins encore une subordination néocolonialiste. «Ce genre de sommet Afrique-France doit donner l’occasion de formuler des revendications concrètes sur les questions de droits humains, de dette, de coopération militaire, commerciale, de commerce mondial, de migrations, de développement durable», a-t-il précisé. Avant de dire que la 12ème  édition du Forum des Peuples est placée sous le slogan «Les peuples du Sud exigent des alternatives pour un nouveau partenariat économique, social et sécuritaire entre la France et les Etats africains». Selon lui, il s’agit à travers ce thème d’interpeller les dirigeants de France et d’Afrique afin qu’ils prennent des décisions qui répondent au mieux aux aspirations de nos peuples.

Avant d’annoncer le démarrage des travaux de la 12ème édition du Forum des Peuples, Modibo Diarra, sous-préfet de Ouéléssébougou, a rappelé que la CAD-Mali, fidèle à ses engagements, vient à travers cet événement apporter sa contribution au 27ème Sommet Afrique-France. Selon lui, il s’agit d’apporter des éclairages aux paysans, éleveurs, commerçants, artisans sur le partenariat entre la France et les Etats africains. «Cet espace sera aussi l’occasion pour nos populations rurales d’apporter leurs propositions aux différents thèmes qui seront débattus», a-t-il souhaité. Avant d’espérer que les conclusions et recommandations contribuent à la réalisation des aspirations populaires.

Cette cérémonie d’ouverture a marqué le point de départ d’une grande messe de deux jours, ponctuée de débats et échanges à travers des symposiums, des conférences populaires paysannes, des conférences plénières, des ateliers qui se proposent de prendre en compte les préoccupations fondamentales et légitimes des populations.

Assane KONE

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