Les accords de coopération, de partenariat sont des projets géopolitiques dont les enjeux sont multiples : pétroliers, migratoires, militaires, sécuritaires, humanitaires. La France occupe, de par son histoire, un rôle de puissance régionale en Afrique. Elle a cru, selon le mot de Guiringaud, que 500 hommes pouvaient changer le destin de l’Afrique. Plusieurs facteurs interviennent pour expliquer la politique de la France vis-à-vis de l’Afrique subsaharienne ou dominent des préoccupations culturelles, géopolitiques et humanitaires avec certains intérêts économiques, miniers, pétroliers ou de soutien de firmes recherchant des niches. Mettre en avant le jeu de ces intérêts économiques ne permet pas de comprendre la complexité du contexte colonial et post-colonial, pré-ou post-guerre froide.
Le poids politique de la France dans les pays africains s’explique par une multitude de facteurs (y compris la crainte du chaos et la volonté de prévenir des conflits), par la politique de défense de la francophonie, par des relations de clientélisme, et la constitution de réseaux conduisant à des financements de partis politiques français ou par les voix apportés par les pays francophones aux Nations Unies.
La France est prise dans un dilemme : intervenir en étant taxée d’ingérence ou laisser faire, signe d’indifférence voire d’acceptation du pire (génocide rwandais). Les réseaux et le cordon ombilical ont été trop durables pour que des arrière-pensées ne soient présentes. La renégociation des accords de défense s’est terminée fin 2009. Elle s’est poursuivit en 2010. La décolonisation tardive est source de ressentiments.
SAGESSE BAMBARA :
«Une main étrangère lui a lavé le visage. Il est mort.»
IL A DIT :
«L’UE ne dispose pas d’une souveraineté internationale et d’une force d’intervention militaire malgré la politique européenne de souveraineté et de défense et le traité de Lisbonne. Elle accepte l’atlantisme et le rôle de l’OTAN. Elle intervient en Afrique principalement par le partenariat, le multilatéralisme, la diplomatie de terrain et le soft power», Philippe Hugon.