On se souvient qu’en début du mois d’octobre dernier, lors d’une rencontre internationale qui s’est tenue à Niamey, la capitale nigérienne, les pays contributeurs de troupes de la Mission Intégrés des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (Minusma) avaient tiré sur la sonnette d’alarme, face à la recrudescence du terrorisme et des attaques menées contre les soldats onusiens. La question de renforcement de cette force a été reposée et débattue lors du sommet de la francophonie qui s’est déroulé à Dakar les 29 et 30 novembre dernier.
Ce sont surtout les chefs d’État du Mali et du Niger qui ont insisté et qui ont ouvertement plaidé pour que la Minusma puisse être mieux dotée techniquement et humainement. Il faut dire que pour le moment ce sont ces deux ays qui payent le plus lourd tribut, suite aux violences perpetrées par les djihadistes dans la bande sahélo-saharienne.
On se souvient que le vendredi 03 octobre 2014, neuf (9) soldats du contingent nigérien de la Minusma ont été tués dans l’attaque de leur convoi entre Ménaka et Ansongo. Les populations civiles vivant dans les zones frontalières entre ces deux pays ne savent plus à quel saint se vouer, tant l’insécurité y est grande. Pour vaincre le terrorisme transfrontalier, une conjugaison des efforts de tous les pays concernés est plus que nécessaire. Ce qui a amené le président nigérien, Mahamadou Issoufou, à dire “qu’Il ya des forces qui sont en présence et qui doivent mutualiser leurs moyens. Ces forces, c’est la Minusma, c’est l’opération Barkhane. Ces forces aussi, c’est un peu les armées des pays voisins du Mali. Toutes ces forces dooivent trouver une synergie afin de lutter plus efficacement contre le terrorisme”. Une manière pour le président nigérien d’appeler à un consensus régional, ou tout au moins sous régional, sur la nécessité de renforcer la Minusma.
Le président Ibrahim Boubacar Kéita a parfaitement approuvé les propos de son homologue nigérien, puis il a son tour plaidé pour l’envoi sur le terrain de brigades d’intervention, comme c’est le cas de la Monusco en République Démocratique du Congo.
Il faut dire que ce n’est pas la première fois que le président IBK émet cette idée qui, jusque-là, a été rejetée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies.
Quant à l’Algérie, qui est aussi concernée par ce fléau du terrorisme transfrontalier, elle a estimé par la voix de son Ministre des Affaires Étrangères, M. Ramtane Lanamra, que les forces onusiennes se trouvent confrontées à des guerres asymétriques et à des crimes transnationaux organisés. Selon Lamamra, pour contrer un phénomène de cette envergure, il faut plus de moyens, plus d’équipements, peut-être des unités mieux outillées de types “forces spéciales”, plutôt que des opérations statiques comme c’est le cas présentement. Signalons que Ramtane Lamamra, l’actuel Ministre des Affaires Étrangères a été, par le passé, chargé des questions de maintien de la paix au sein de l’Union Africaine.