Comme en décembre 2005, Bamako a encore vibré au rythme de cette grande messe dénommée Sommet Afrique-France (SAF). Une farce organisée pour «le partenariat, la paix et l’émergence», mais dont les décisions sont plus plutôt comme des contes de fées pour endormir les enfants naïfs que nous sommes, nous les Africains. Françafrique ! Un mot ! Une expression qui résume à elle seule le drame de l’Afrique : des dirigeants incapables de trouver une voie appropriée de développement pour nos Etats et qui font allégeance aux anciennes puissances colonisatrices comme des gourous incapables de peser sur leur propre destinée. Françafrique ! Une politique néocolonialiste qui a privé l’Afrique de ses vrais leaders assassinés (Modibo Kéita, Patrice Lumumba, Kwame Nkrumah, Thomas Sankara…) parce que constituant des obstacles aux intérêts de l’ancienne puissance colonisatrice qui nous a concédé l’indépendance sans réellement plier bagage.
Comme le dit si bien «L’Espace Guara Kènè» dans «Debout sur la Françafrique», un appel lancé à l’occasion du 27e Sommet Afrique-France (13-14 janvier 2017) : «Après les échecs de ses aventures militaires coloniales en Indochine et en Algérie, l’impérialisme français décida de se retirer de ses colonies d’Afrique sans partir. D’où la Françafrique qui est la continuation et la normalisation politiques, économiques et culturelles de la politique coloniale de soumission des colonies aux exigences des besoins économiques, financiers et diplomatiques de la France». Pis, «c’est une pratique anti-souverainiste et anti-développement de l’Afrique. Son antithèse est purement et simplement la rupture ; à savoir : la soumission des relations de l’Afrique avec l’extérieur aux exigences de son développement interne. Ce qui est l’opposé même de la politique d’ajustement structurel néolibérale (sans fin) imposée au continent depuis des décennies».
La France et ses alliés ont montré leur capacité à défendre leurs intérêts. Ce qui n’est malheureusement pas le cas de l’Afrique, surtout des pays du “pré-carré” français. Et cela à cause du complexe d’infériorité lié au «désarmement culturel, politique et économique des pays d’Afrique» dont l’école française. Peu d’entre nous en savent sur leur propre histoire en dehors de la version contenue dans les livres qui sont les vrais supports de l’impérialisme et du néocolonialisme. L’école a fait de nous des êtres complexés qui pensent que leur histoire commence avec le colonialiste et qu’avant les colons nous étions des sauvages qui n’ont inventé, pour paraphraser Aimé Césaire dans “Cahier d’un retour au pays natal” : “Ceux qui n’ont inventé ni la poudre ni la boussole, ceux qui n’ont jamais su dompter la vapeur ni l’électricité, ceux qui n’ont exploré ni les mers ni le ciel».
Une âme perdue, des valeurs enterrées
L’Africain n’est ainsi véritablement entré dans l’Histoire qu’au contact de la mission “salvatrice du colonialisme”. Nous ne savons pas qui nous sommes réellement aujourd’hui parce que nous avons oublié qui nous étions. Ou du moins, nous avons honte de nous rappeler que les sauvages que nous fûmes avant d’entrer en contact avec la “vraie civilisation”, donc d’entrer dans l’histoire que les autres ont écrite à notre place. Et comme le dit un Africain, que l’acculturation ne nous empêche pas encore de citer, “tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier le chasseur”. L’école a presque tué en nous l’estime de soi et nous pousse à nous renier en tournant le dos à nos valeurs, à nos pratiques, à notre civilisation… à notre âme. Notre dépendance de la France, n’est pas seulement politique et économique, mais est surtout linguistique, donc culturelle. Mais, comme nous le rappelle “Guara Kènè”, “cette analyse ne serait ni honnête ni complète si nous passons sous silence la responsabilité capitale des élites africaines dans la politique de croissance sans développement qui, dans le meilleur des cas, nous fait passer de la misère à la pauvreté”. Cela est d’autant vrai que la France n’est qu’un “élément extérieur du processus néocolonial” qui ne peut intervenir qu’à travers “les éléments internes que sont nos élites corrompues”. Nous sommes en parfait accord avec cette organisation quand elle rappelle que “la renaissance et la mutation de l’Afrique passent par le triple sursaut culturel, politique et économique”.
Le salut par une élite plus consciente et plus responsable
C’est la corruption et l’inconsistance patriotique de certaines élites africaines qui sont les vecteurs de la recolonisation de notre continent. Comme nous l’écrivions plus haut, ceux qui ont tenté de rompre le cercle vicieux de développement du sous-développement ont été éliminés avec la complicité de certains dirigeants africains. Il s’agit notamment des “pères fondateurs” et de “leurs continuateurs” comme Modibo Kéita, Thomas Sankara et Kadhafi. “De Lumumba à Nkrumah, de Modibo à Nasser, de Sankara à Kadhafi, les porteurs du projet africain ont été arrêtés dans leur élan, mais cela n’enlève rien à leur mérite, car ils ont montré la voie vers la lumière qui éclairera la marche historique vers la renaissance et la mutation de l’Afrique”, rappelle Ibrahima Kébé dans cette tribune. Et leur “glorieux parcours” sera “porteur d’avenir” si et seulement si les nouvelles générations reprennent le flambeau plus intelligemment en tirant les leçons du passé d’une part, et en se réarmant culturellement, politiquement et économiquement en fonction des rapports de force. Ce qui nécessite l’émergence d’une élite plus responsable et consciente de sa responsabilité.
“Mais aucune arme (culturelle, politique, économique) ne sera efficace que si les acteurs africains les emploient selon la technique du judo, à savoir retourner la force du plus fort contre lui”, conseille-t-il. Chacun de nous doit se voir et se comporter en vrai leader du changement, prêché pour que nos masses laborieuses puissent comprendre qu’elles “portent leur délivrance dans leurs mains et leurs destinées dans leur volonté”. Une conviction partagée par le chroniqueur Laurent Bigot dans une chronique publiée dans le quotidien français “Le Monde” (11 janvier 2017) en prélude du 27e Sommet Afrique-France. L’ancien diplomate rappelle aux Africains qu’ils sont “les réels détenteurs du pouvoir et que ce sont eux”. L’Afrique ne retournera dans la vraie Histoire, la sienne, que lorsque nous aurons eu le courage et la clairvoyance de rompre avec “le cercle vicieux de la domination politique et économique néocoloniale afin que l’Afrique renaisse aux autres et à elle-même”. Et comme nous le conseille également “Guara Kènè”, nous devons passer de la dénonciation indispensable à la prise de conscience des peuples, “à la réalisation des moyens et conditions de l’émergence de l’Afrique au 21e siècle”.
Choisir le camp de l’indépendance
Chaque Malien, chaque Africain devra donc reprendre à son compte le programme du mouvement citoyen sénégalais ” en a marre”, pour être l’un des artisans décomplexés pour façonner le “Nouveau type de Malien” (NTM), le “Nouveau type d’Africain” (NTA). Et Laurent Bigot a parfaitement raison de nous rappeler que ni la France ni la communauté internationale n’a ce pouvoir de faire de nous ces citoyens conscients qui sont les vrais boulangers de leur vie. Il nous revient juste de choisir notre camp. Des citoyens capables de contraindre leurs dirigeants à suivre la voie de leur aspiration et d’obéir à une quelconque puissance garantissant son inutile règne sur notre pays.
Il est vrai que, comme le défend si bien Abdoullah Coulibaly, dans une interview à nos confrères de Journal du Mali (JDM), “la France a fait preuve de solidarité à l’endroit du Mali en lui permettant d’abriter deux fois en moins de deux décennies ce grand sommet”. Mais il faut vraiment être naïf et utopiste pour croire que cela va changer le destin de nos pays en restant les bras croisés pour regarder nos dirigeants brader nos richesses et notre souveraineté pour préserver des strapontins, des fauteuils présidentiels. “Le message fort qui va être envoyé au monde entier c’est de dire, voilà, le Mali est une destination fréquentable”, avait estimé M. Coulibaly dans JDM. Ce qui est loin d’être une évidence parce que le Centre et le Nord du Mali avaient été classés déjà “zone rouge” bien avant le début de cette crise en janvier 2012. Il n’est pas évident que ce sommet soit le point de départ d’un “nouveau Mali” !
Moussa BOLLY
Comrades now that we know embracing fairy tale is not in our best interest let us immediately plus timely get on with what is truly in Buntu people of Mali plus West Africa best interest. It is to correct printing of money. We are losing to much urgently plus badly needed riches. To give example of how we lose with Europe printing plus valuing our money is to acknowledge following. If ounce of gold is measure for which 1200 dollars value is determined then how is it ounce of gold backing France money is worth 1200 dollars but that same ounce of gold which is used to back our money is worth only 850 dollars but, still it takes us 1200 dollars to purchase what France purchase for 1200 dollars. I like Mali would be losing 350 dollars of value in my money where France would be gaining 350 dollars in converting its money to my money. In short I would have almost 30% undue loss in value of money before I do anything with money. We need to print our own money on a value system giving our money same value for ounce of goal foreign money possess where ounce of goal back our money. As I have put forth in a previous communique we need to immediately seek advice of government of Rwanda about printing West Africa or/plus Mali dollar on this basis. However, West Africa should closely examine making Niara of Nigeria currency of West Africa. We will not lose nearly as much as we lose under current arrangement where foreigners grow unbelievably rich robbing us when they print our money for West Africa. Very much sincere, Henry Author Price Jr. aka Obediah Buntu IL-Khan aka Kankan.
Vraiment ce pays regorge de tellement de cons, qu’il il en a à revendre. Permettre au Mali d’organiser même vingt fois un tel sommet, qu’apporte t-il au Pays? Ce n’est de sommet qu’a besoin le Mali, mais de la restauration de sa dignité et de son indépendance. Il a également besoin du retrait de la main mise de la France dans ses affaires régaliennes. Si la France a aidée le Mali dans la lutte contre l’occupant, elle n’a pas été sincère avec lui en allant pactiser avec l’ennemi pour empêcher l’état d’étendre sa souveraineté sur une partie du territoire interdite à son armée. Mais, compte tenu de la qualité des dirigeants qu’a le Mali, cet comportement de la France ne devra étonner personne, lorsqu’on sait que le Président est un inconditionnel du Président Français qu’il croit être celui qui l’a mis là, en oubliant perfidement les 77% de Maliens qui lui ont accordé leur suffrage. C’est la France qui dirige ce pays au gré de ses intérêts, et l’insouciant Président courbe l’échine sans jamais oser protester le moins du monde contre l’inacceptable accord passé entre son protecteur et les rebello-djihadistes qui tuent, pillent et terrorisent les populations et le Gouvernement lui même. Quelle gloire excessive tirent les dirigeants Maliens de ce sommet bien plus théâtral que nécessaire pour le pays? I.B.K a voulu son sommet, il l’a eu, mais où sont les retombés? Le spectacle était bien, tous les Chefs d’état soumis à la France étaient là, et il faut le reconnaître, la fête a été belle. Le Mali, a t-il avancé pour autant
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