Dossier du Sommet Afrique France : Les contrevérités d’ATT

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Décidément dans le fameux dossier du Sommet Afrique-France pendant devant le pôle économique et finan­cier de Bamako, la mani­festation de la vérité n’est pas pour demain. Ce dos­sier qui n’est ni plus, ni moins que le fruit d’un montage grotesque, une cabale orchestrée contre le président du Parena Tiébilé Dramé constitue un vrai motif de préoccupa­tion pour le clan ATT. Le montage a été tellement mal fait que chacun des auteurs de ce coup tordu essaye aujourd’hui de reje­ter la responsabilité sur l’autre.

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Le Président ATT n’a t-il pas été d’ailleurs le pre­mier à reconnaître devant le président Tiébilé Dramé, Me Amidou Diabaté et Konimba Sidibé que dans ce dossier "il est certes res­ponsable mais pas cou­pable". Après cette déclara­tion présidentielle, c’est un des contrôleurs qui a pris ses responsabilités pour affirmer tout de go qu’il n’a pas signé le second rapport transmis à la justice, que sa signature a été imitée.

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Mais voilà aujourd’hui que le même ATT en pleine campagne électorale pour se succéder à lui même se permet de tenir un dis­cours totalement différent et dénué de tout fondement à l’hebdomadaire International "Jeune Afrique".

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Dans une interview exclusive accordée à notre confrère Chérif Ouazani, paru dans le dernier numé­ro de Jeune Afrique N° 2414 du 15 au 21 avril 2007, le candidat ATT dira en effet ceci : "certaines déclarations m’ont surpris. Celles de Tiébilé Dramé, par exemple, qui affirme être victime d’une cabale orchestrée par mon Premier ministre". Il ajouta en outre : "A l’issue du Sommet Afrique-France qui s’est tenu à Bamako, en décembre 2005, et dont l’organisation avait été confiée à Tiébilé Dramé, le Gouvernement croulait sous les impayés. Le vérifi­cateur de la République a demandé à entendre le principal responsable. Sans me consulter. Et c’est nor­mal, car cela relève de ses attributions. Jusqu’à preu­ve du contraire, Tiébilé Dramé n’a été accusé de rien".

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Ces propos venant de la bouche même du Premier responsable de l’Etat inquiètent à plus d’un titre. En effet, il est étonnant de constater qu’ATT parle de vérificateur de la République au Mali. C’est lui même qui a institué le bureau du vérificateur général et nommé le vérifi­cateur général en person­ne, Sidy Sosso Diarra pour un mandat de 7 ans non renouvelable. Parler alors de vérificateur de la répu­blique c’est un signe qui ne trompe pas. Mais là n’est pas la question.

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Ce qu’il faut souligner par ailleurs c’est que l’audit de contrôle de la gestion du comité national d’organisation du sommet Afrique-France présidé par Tiébilé Dramé a été fait non pas par le "vérificateur de la République" comme le pré­tend le candidat ATT mais par les services du contrôle général d’Etat.

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Mais là où il y a eu manipulation, montage grotesque et cabale orches­trée, c’est au niveau de l’utilisation du rapport pro­duit par ce service. En effet, dans leur rapport, les contrôleurs n’ont jamais conclu à une malversation encore moins à une mau­vaise gestion.

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Le rapport qui a été remis à la structure contrô­lée, c’est- à-dire le prési­dent du CNOSAF en fait d’ailleurs foi.

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Mais contre toute atten­te, ce dernier s’apercevra au cours de son interroga­toire par la brigade de recherche du pôle écono­mique et financier de Bamako de l’existence d’un deuxième rapport dont le contenu est totalement dif­férent du premier rapport.

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C’est là où il y a eu violation flagrante du code d’éthique des contrôleurs d’Etat. C’est ce rapport qui fait l’objet de toutes les polé­miques au Mali. Et appa­remment dans son inter­view, le candidat ATT tente d’occulter ce côté combien important du débat. Ce qu’il ne dit pas aussi, c’est que ce rapport a été trans­mis à la justice par les soins du président de la Cellule d’Appui aux Structures de Contrôle de l’état, une structure rattachée au secrétariat général de la présidence. Même si le candidat ATT affirme que "ce n’était pas moi, mais je ne vais tout de même pas me défausser sur un subal­terne", il conviendrait quand même avec nous que dans ce genre de dossier sulfureux concernant sur­tout un de ses "amis, un partenaire de longue date" qu’il aurait dû au moins avoir son mot à dire et à défaut prendre des sanc­tions.

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Ce qui est aussi révol­tant, c’est le fait que dans son interview, ATT ne mentionne nulle part l’in­terpellation de Tiébilé Dramé par la justice de son pays. C’est un détail important car au Mali c’est la présomption de culpabi­lité qui est le principe et la présomption d’innocence, l’exception. Un renverse­ment de la charge de la preuve hautement préjudi­ciable pour un homme de la trempe de Dramé.

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Ce sont là, autant d’élé­ments qui expliquent peut-être que Tiébilé "a pris ombrage" et non qu’il a perdu son sang froid. A notre connaissance, son partenaire politique du FDR et non moins candidat à l’élection présidentielle d’avril 2007, Soumeylou Boubèye Maïga qui a aussi présidé l’organisation du sommet de la CEN-SAD (communauté des États sahelo-sahariens en mai 2004 n’a pas traversé les mêmes épreuves, ni connu la même mésaventure.

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Au Mali, nul ne sait s’il a été contrôlé ou non par le vérificateur de la République comme le dit le président ATT.

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Dans le cas de Tiébilé cependant, il y a bel et bien eu cabale judiciaire.

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Birama Fall

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