Chapeau à nos forces de sécurité !

0
27è Sommet Afrique-France : Entre prudence et vigilance…
Ici, l’entrée du Centre de conférence de Bamako qui a accueilli le sommet.

Bravo

Merci aux forces de sécurité du Mali, du général ministre Salif Traoré aux plus anonymes, à la force spéciale de la DGSE, qui a déjoué certaines menaces dans la plus grande discrétion. Aux différentes unités spéciales. À la police pour son grand professionnalisme, la gendarmerie et la garde nationale, la protection civile (les sapeurs pompiers), sans oublier la brigade fluviale de la Douane qui était sur le fleuve. Monsieur le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, bravo mon général. Un Malien sérieux et responsable, peu importe son appartenance politique, aurait souhaité que ce sommet réussisse. Nous savons tous le contexte actuel et d’où vient le Mali ; la sécurité était l’élément principal à prendre en compte. Bravo à tous. Oui, ils sont payés pour le faire, mais ce sont des êtres humains qui ont besoin d’être motivés comme n’importe quel individu ayant fait un bon boulot. Encore une fois, vous avez montré votre savoir-faire au monde entier, dans la plus discipline, et conformément aux recommandations de vos chefs. Merci pour le Mali, merci pour vous-mêmes, et merci à vos chefs respectifs.

Tombouctou frappé

Le samedi 14 janvier 2017 vers 16h 45, 02 obus tirés en direction de l’aéroport de Tombouctou ont explosé avec une forte détonation. Pas de dégât. Les explosions ont eu lieu à 500 mètres de l’aéroport près du dépôt d’ordures situé à l’est en allant à l’aéroport, à quelques encablures de Tissinsak. Les Famas et la Minusma étaient à pied d’œuvre pour rechercher les auteurs. À Tombouctou, la menace était prévisible, avec le dispositif sécuritaire mis en place à Bamako. Des informations font état de quatre 4×4 -dont 3  de couleur  blanche- repérés vers Kabara et un autre de couleur grise. Les forces de sécurité et la Minusma se sont mises  à la poursuite des assaillants. Vers 19 heures, le véhicule de la Direction régionale du génie rural, avec à bord le directeur, a été victime de tirs de sommation dans la zone non loin des explosions. Les vitres étant fermées, le Directeur, qui n’a pas obtempéré, a finalement essuyé des tirs de la police en patrouille. Ainsi, son bras gauche a été touché et le véhicule immobilisé à partir de la roue. La menace persiste malgré les hélicoptères de la Minusma et un important dispositif de réaction des Famas. 4 véhicules et 2 motos de marque SANHILI ont disparu mystérieusement dans la nature.

 

 

 

Rappel historique

Le sommet France-Afrique commence avec Charles de Gaulle sous la forme de conférences périodiques individuelles, de repas annuels avec les chefs d’Etat africains dont le dernier a lieu le 22 sept 1967, où il a affirmé que «ceux qui, en vertu des circonstances et de leur personnalité sont destinés à rester chefs d’Etat tant que je le serai moi-même, deviennent mes familiers». Avec Pompidou, fut la 1ère conférence des chefs d’Etat le 13 novembre 1973 à l’initiative des chefs d’Etat, notamment Hamani Diori du Niger. À l’ouverture, Pompidou déclarait que «l’idée d’un sommet francophone remonte, comme vous le savez, à plusieurs années et certains d’entre vous messieurs les présidents en ont, à différentes reprises, évoqué l’opportunité». Giscard d’Estaing, en 1975, était entouré de 9 chefs d’Etat en Bangui. En 1976 (sommet de Paris), 19 délégations africaines. Thème : sous-développement et dialogue nord-sud. 1977 (Dakar) et 1978 (Paris) «se sont fait jour les inquiétudes de certains chefs d’Etat africains par rapport à l’intervention croissante de l’URSS….et l’appel à l’aide de la France». Contradictions et critiques à l’égard de la politique de coopération française de l’époque ! Hamani Diori s’indigne ainsi : «si comme le veut la thèse officielle, le but de la coopération est d’amener un jour nos Etats à se passer du soutien de l’étranger, force est d’admettre honnêtement que cet objectif sera difficile à atteindre dans le cadre actuel de l’aide au développement. Celle-ci nous permet bien entendu de nous maintenir la tête hors de l’eau, mais ne peut donner l’énergie nécessaire pour atteindre le rivage». Question : qui est donc à la base de la françafrique ? Les préoccupations de feu Hamani Diori sont-elles d’actualité ? Les chefs d’Etat actuels peuvent-ils mettre fin à cette tradition politique ?

Bamako au double visage

La capitale malienne a actuellement deux visages. Avec des routes revêtues, des voies bien faites, Bamako tout propre et bien sécurisée. Loin de ce visage de beauté, il y a l’autre côté de Bamako où rien n’a changé : des tas d’ordures, des voies cassées, des feux tricolores qui ne marchent pas. Mais surtout, sans aucune sécurité. Aucun Malien moyen ne pouvait s’approcher du CICB et de ses alentours, même les habitants des Bases A et B ont eu de sérieux problèmes avec les agents de sécurité déployés. Les conducteurs de Katakatani aussi étaient en colère, eux qui ont été bloqués pendant 48 heures sans pouvoir travailler, alors qu’ils devraient payer 4000 FCFA par jour aux propriétaires de leurs engins. C’est pourquoi certains disent que ça a été le sommeil et le sommet, parce que plusieurs Maliens ont été empêchés de vaquer à leurs occupations quotidiennes. Le gouvernorat et la mairie du district ont aussi démarché plusieurs acteurs du secteur informel pour sensibiliser leurs membres afin de permettre la bonne organisation du sommet. C’est dans ce cadre que la Chambre de commerce a donné 20 millions de FCFA au gouvernorat du district pour l’assainissement de la ville.

14  Premières dames

Sur la vingtaine de chefs d’Etat présents à Bamako dans le cadre du sommeil Afrique-France, 14 chefs d’Etat étaient accompagnés de leurs épouses qui sont des Premières dames. Elles ont participé au dîner-gala à Koulouba dans la soirée du vendredi 13 janvier 2017. Elles ont aussi participé à la cérémonie d’ouverture du sommet avant se de retirer. En marge du 27ème Sommet Afrique-France, les Premières dames, qui organisent leur session sur la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes, avaient visité le car center installé sur l’esplanade du CICB. C’est un car mobile solaire équipé de matériels médicaux. Ce car center d’une valeur de 120. 000 euros peut s’installer en 8 heures, il est modelage et adaptable selon les cas en présence. Il est équipé en matériels informatiques solaires. Les Premières dames ont été impressionnées après un bref exposé d’explication de ce nouvel équipement par le Professeur Sow, conseiller spécial du président de la République dans le cadre de la lutte contre Ebola.

Hollande à Gao

À la grande surprise de tout le monde, le président français a commencé son séjour au Mali dans la région de Gao. Car, même sur le site internet de l’Elysée, aucune information n’avait été donnée de façon officielle. Dès son arrivée à Gao, le président français a été accueilli par le Premier ministre malien, qui avait à ses côtés le ministre de la Défense et des Anciens combattants, celui de la Justice, Garde des sceaux. Hollande est arrivé à Gao alors que personne dans la Cité des Askia n’avait l’information de cette visite surprise qui n’a concerné que les camps militaires des forces en présence, comme la force Barkhane. C’est là-bas que Hollande a pris la parole pour dire aux soldats que leur mission est de traquer les terroristes. C’est après avoir échangé avec les soldats français en public, qu’il a eu une rencontre secrète avec les responsables de Barkhane, et c’est dans la soirée du même vendredi 13 janvier 2017 qu’il est arrivé à Bamako. Il a été accueilli par le président de la République, IBK. Il est d’ailleurs le seul chef d’Etat qu’IBK est allé accueillir.

ORTM, tous à Bamako

Pour le sommet Afrique-France, l’ORTM a fait un travail remarquable. Malgré les difficultés, c’est lieu de remercier toute l’équipe. Les directs, les reportages et les émissions, en plus des belles initiatives, les journalistes, reporters, producteurs, cameramen, techniciens de son, câbleurs, chauffeurs, tout le monde a fait de son mieux. Pour la circonstance, la direction générale a fait venir les directeurs des stations régionales à Bamako afin d’épauler l’équipe de la maison mère. C’est ainsi que le journal parlé à la radio nationale, le 13 heures du samedi 14 janvier 2017, a été présenté par Kansoutou Kanouté de Kayes. D’autres directeurs régionaux comme Mamari Koné de Sikasso ont fait des reportages. Pour des rendez-vous de ce genre, nous voulons mettre toutes les erreurs au compte de la bonne foi et le souci de bien faire. Peu de gens se soucient des travailleurs de l’ORTM et des moyens dont ils disposent pour faire des couvertures de ce genre. Alors que tout le monde sait que la presse nationale même étatique a été le parent pauvre de ce sommet au détriment de la presse internationale, qui était dans les meilleures conditions de travail, et au frais du comité d’organisation du sommet.

Les présidents des institutions à l’accueil

IBK et Van Djan du Méguetan ont tiré des leçons des longues journées d’accueil des chefs d’Etat et de délégations. Cette fois-ci, ce sont les présidents des différentes institutions de la République qui étaient à l’aéroport Président Modibo Keïta Sénou pour souhaiter la bienvenue aux présidents. Les présidents d’institutions visibles étaient Isaac Sidibé de l’Assemblée nationale, Manassa Dagnogo de la Cour constitutionnelle, Abdrahamane Niang de la Haute cour de justice, Boulkassoum Haïdara du Conseil économique, social et culturel, et le président du Haut conseil des collectivités. Certains ministres ont fait le même exercice. Certains présidents comme Idriss Deby se sont conformés aux commodités de l’accueil. Mais tel n’a pas été le cas du président mauritanien qui a refusé de toucher à la calebasse, de serrer la main des femmes présentes. Alors qu’il était venu avec sa femme. Le président mauritanien était très pressé de quitter l’aéroport, peut-être qu’il n’a pas aimé le fait qu’il n’a pas été accueilli par le président malien. C’est pourquoi lors du dîner-gala à Koulouba, il a brillé par son absence.

Commentaires via Facebook :