La deuxième édition du festival Ag’Na, tenue du 25 au 28 février à Koulikoro, a reçu sur son plateau télé, le président de la Commission du Désarmement, Démobilisation, Réinsertion et Réintégration (DDR), Zahabi Ould Sidy Mohamed. Les débats ont porté sur le processus de paix et de réconciliation au Mali.
Cinq après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, beaucoup sont unanimes qu’il y a des progrès vers la bonne direction selon le président de la Commission (DDR), Zahabi Ould Sidy Mohamed. Cependant, il reconnait qu’il y a toujours une incompréhension autour de ce document. « Un accord n’est pas un texte qu’on peut dire qu’on va appliquer à la lettre. C’est un outil pour aboutir à un processus de paix. Le processus doit d’abord permettre aux parties de cultiver la confiance entre les parties », précise l’invité.
Il dit comprendre des préoccupations des Maliens qui aspirent voir le retour de la paix et la sécurité dans le pays. Des préoccupations qu’il qualifie de « légitimes ». « On a commencé à faire la mise en œuvre de l’accord. Je sais qu’il y a des impatiences et critiques, mais tout ça finira par aboutir à une vraie paix ».
Sur le plateau télé du festival, le président de la Commission (DDR) balaye d’un de la main, revers les propos de ceux qui pensent que l’accord met en cause « l’intégrité territoriale du Mali ainsi que la laïcité ».
« J’écoute beaucoup de divergences sur la partition du Mali. Je ne suis pas de ceux qui croient à cela », a-t-il-laissé entendre et d’ajouter «tout ce que l’accord prône c’est pour l’ensemble du Mali. Les retombées de l’accord seront les mêmes pour tous ».
Se prononçant sur le bilan du processus DDR, l’ancien ministre des Affaires étrangères informera que la commission est à une phase importante. Selon lui, à ce jour, 1 800 ex-combattants des mouvements signataires ont rejoint les forces armées maliennes. « C’est une première étape. L’objectif à moyen terme c’est d’arriver à 3 000 conformément aux recommandations des sommets des chefs d’Etat du G5. Il s’agit d’avoir 3 000 combattants intégrés dans l’armée reconstituée qui participeront au nom du Mali à la lutte contre le terrorisme. C’est une avancée extrêmement importante pour la paix et la stabilité parce le terrorisme est transnational, il faut mettre les efforts ensemble pour pouvoir avancer », a plaidé M. Zahabi Ould Sidy Mohamed. Pour lui, après la définition du quota de ceux qui seront sur le terrain, le reste des combattants devront aller à la réinsertion socioéconomique avec des projets.
Cependant est-ce que cela ne va pas créer un appel d’air pour créer des groupements qui vont essayer aussi de s’insérer ou d’intégrer ? Selon le président de la Commission DDR, le gouvernement a conscience de ce souci et y travaille suivant la feuille de route de la transition établie, aussi bien pour l’intégration et la réinsertion de l’ensemble des jeunes du Mali.
L’ancien ministre des Affaires étrangères a félicité le festival Ciné A dos et le festival au désert pour l’organisation de cet important évènement culturel pour le Mali. Un facteur d’union nationale de paix, conclut-il.
Kadiatou Mouyi Doumbia
(envoyée spéciale)