Yelimané : Entraves à la liberté d’association et abus de pouvoir

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L’avocat de Yélimané Dagakaane, Me. Toéfou Mogoro, est formel : l’association qu’il défend est bien reconnue au Mali, car elle a un récépissé obtenu à Bamako. Le fait d’avoir marché sans autorisation n’enlève pas à l’association son récépissé. « Le problème qui est posé, c’est que les juges de la localité pensent que  le récépissé de Bamako n’est pas valable à Yélimané. Ça c’est un point de droit qui sera discuté », a déclaré l’avocat de Yélimané Dagakaane.

En clair, les autorités de Yélimané ont pensé que le récépissé de l’association qui est valable en France n’était pas valable au Mali. Pire, elles ont estimé également que le récépissé obtenu à Bamako n’est pas valable à Yélimané. «L’association ne vise pas autre chose. C’est le développement du cercle de Yélimané. Même si c’est fait en France, son but final c’est le développement du cercle de Yélimané. Je ne vois pas en quoi il ne serait pas valable», a précisé Me. Mogoro.

Sur le terrain, l’association avait déjà entamé de gros chantiers qui devraient coûter plus d’un milliard de nos francs à la diaspora. Les enfants du terroir vivant dans des pays aussi divers que le Japon, les Etats-Unis, la France, la Chine, entre autres, ont déjà collecté 200 millions de francs CFA, selon Daman Konté, le secrétaire général de Dagakaane à Bamako.

L’interdiction des activités de l’association porte un coup d’arrêt à ces chantiers qui visent à construire un centre de formation professionnel à Yélimané. Plus de 20 tonnes de ciments sont déjà disponibles sur le terrain. L’objectif est de créer un siège pour l’association qui servira en même temps de lieu d’apprentissage pour les jeunes de la localité qui pourraient ainsi exercer un métier à l’issue de leur formation.

L’idée de ce centre est venue aux membres de l’association après que plusieurs naufrages sur la Méditerranée aient tué de nombreux jeunes de la localité qui voulaient migrer en Europe. A en croire Daman Konté, l’association n’a eu d’autres objectifs que celui du développement des villages du cercle de Yélimané.

L’arrêté du juge d’instruction interdisant les activités de l’association fait plutôt un vilain portrait. Incitation à la rébellion, trouble de l’ordre public et refus de paiement des impôts sont évoqués parmi les faits reprochés aux membres de l’association.

Soumaila T. Diarra

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