Vendredi dernier. La place de la Nation, au Sénégal, était bondée du monde venu répondre à l’appel du mouvement citoyen « Y’en a marre ». Cet appel au peuple Sénégalais, du moins ceux épris de bon sens et patriotes, était de montrer aux tenants du pouvoir que le pays va mal. Macki Sall et ses alliés politiques sont accusés de violer le contrat social. Et ce qui met dos à dos les deux alliés, « Y’ en marre » et Macki Sall en 2012 contre Wade.
Pour la circonstance, les organisateurs ont au-delà du simple citoyen ont reçu le soutien de l’opposition. Sur la place, ceux qui ont répondu à l’appel étaient habillés en tee-shirts noirs. Une phrase écrite en Wolof était visible : « Trop, c’est trop ».
Ce pari gagné par le mouvement Sénégalais doit servir de belle leçon au peuple malien.
Aujourd’hui, la situation du Mali est plus compliquée que celle du Sénégal. Malheureusement face aux tenants du pouvoir, le peuple est incapable. Les mouvements qui dénoncent la mauvaise gouvernance ont du mal à drainer du monde.
Qu’est ce qui explique cela ? Ne sommes-nous pas habitués à ces genres de mouvements ? Et pourtant en 1991, l’insurrection populaire a produit des effets positifs. En 2012 également, nous avons vu du monde dans les rues contre Dioncounda Traoré.
L’heure est critique en ce moment. Le peuple malien doit s’inspirer du Sénégal qui a réussi un pari fou banalisé au départ par le régime.
Boubacar Yalkoué