Une décision de justice rendue par le Tribunal de Koulikoro sur un litige foncier est de nos jours au centre d’une vive contestation et interrogation. Et pour cause, elle est sur le point d’entacher la cohésion sociale et le vivre ensemble entre les différentes communautés de cette localité de Wrounogo dans la région de Koulikoro.
Selon nos recoupements, cela fait plusieurs décennies que des Sarakolés venus de Kenenkou dans la région de Koulikoro à la recherche de parcelle arable dépose leurs bagages à Wrounogo, localité située dans la région de Koulikoro. Sur place, ils ont été accueillis par des Diarra qui les conduisirent chez les Traoré (qui sont les chefs de village) pour défendre leur cause.
“Sur notre insistance, le chef de village leur prête des terres arables dans une zone appelée Banankoroni. Sauf qu’en plus de la zone qui leur a été affectée, ils ont occupé également une autre parcelle sans nous informer”, a introduit un de nos informateurs, qui s’est réjoui de la bonne cohabitation avec leurs voisins cultivateurs.
“Durant plusieurs décennies, nous n’avons eu aucun problème de voisinage, sauf que récemment lorsque le nouveau chef de village qui était installé à Fana à son retour au bercail pour assumer sa charge de chef de tribu n’a pas pu rentrer en possession de sa parcelle, qui était illégalement occupée par les Sarakolés, car n’ayant jamais fait partie de la zone qui leur a été cédée. D’ailleurs, c’est pourquoi lorsque nous leur avons soumis la doléance de restitution de l’endroit en question, devant témoin, ils n’ont posé aucun problème avant de transporter l’affaire plus tard devant les juridictions compétentes de Koulikoro”, a ajouté la même source tout en poursuivant que le juge s’est rendu personnellement sur le terrain pour constater de visu le problème.
“Mais bien avant ceux qui nous prenaient pour leur bienfaiteur nous ont trimbalé à la gendarmerie jusqu’à mettre sous les verrous le chef de village et une quinzaine de personnes. Et la messe de l’affaire a été dite par le verdict du Tribunal de Koulikoro qui a dépossédé les Traoré au profit des Sarakolés. Un fait qui a surpris plus d’un an pour la simple raison que nous ne pouvons pas comprendre qu’une tierce personne quitte une localité et s’installer sur la terre d’une communauté et que ces derniers ne soient en mesure de réclamer quoi que ce soit. Dans la mesure où c’est le surplus qu’ils ont pris de leur propre chef sans notre accord qui est réclamé”, a poursuivi un autre interlocuteur.
Conséquence : cette décision de justice a entaché de nos jours le bon voisinage, le vivre ensemble entre ces communautés qui se regardent désormais en chiens de faïence. Aux dernières nouvelles, nous avons appris que les populations de Wrounogo ont fait appel de cette décision de justice.
Kassoum Théra