A Bamako, le réseau femmes droits et développement ( Wildaf) a lancé ce jeudi la caravane de la campagne des 16 jours d’activisme de lutte contre les violences faites aux femmes et filles.
-maliweb.net- La caravane de Wildaf-Mali se tient dans le cadre de la journée commémorative du 30ème anniversaire de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violence faites aux femmes et aux filles Cet événement international est célébré chaque 25 novembre, date de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, et se termine le 10 décembre, qui marque la Journée des droits de l’homme. Pour l’édition de cette année, les caravaniers sont partis du siège de Wildaf, puis ont sillonné plusieurs marchés de la capitale à savoir ceux de Daoudabougou, Oulofobougou, le grand marché et l’université de Bamako.
Sur place, les caravaniers ont sensibilisé les populations afin d’améliorer leur compréhension sur les violences faites aux femmes et aux filles, la Santé Sexuelle et reproductive et les services de prise en charge des cas de VFF et SSRJA
Interrogée, Aminata Diarra, la cheffe de la caravane de Wildaf, explique que les caravaniers ont véhiculé les messages ‘’ sur la santé de la reproduction, la justice pour les victimes des violences, la promotion de la scolarisation des filles jusqu’au niveau supérieur, les sensibilisations sur le droits de femmes, des violences basées sur le genre’’. « La population est consciente de la violence faite aux femmes contrairement aux campagnes précédentes. Il s’agit entre autre de la lutte contre le mariage précoce, les conséquences du mariage précoce », a-t-elle ajouté. Au Mali, plus de la moitié de la population est constituée par les femmes (51% des femmes contre 48,90% d’hommes). Mais, selon Wildaf, la majorité des femmes ignorent leurs droits fondamentaux et de protection juridique que leur confèrent les textes internes et internationaux. « La majorité de ces femmes/filles analphabètes et lettrées sont écrasées par les poids des us et coutumes qui leurs confèrent une position d’infériorité et de subordination. Ce qui les amène à être des sujets de violence », peut on lire dans les termes de références fournies par Wildaf.
Et c’est cette tendance que Wildaf veut renverser à travers ces 16 jours d’activisme en faveur des femmes. Selon la directrice de Wildaf, Mme Bouaré Bintou Founé Samaké, en plus de la caravane, des activités de plaidoyers, de sensibilisations dans les écoles, des rencontres seront organisées avec les autorités religieuses. En outre, elle annonce que des visites seront réalisées dans les prisons et des activités avec le centre d’écoute dirigé par les femmes musulmanes.
7000 cas de violences faites aux femmes
Quid de l’état de lieu des violences faites aux femmes et aux filles, la directrice de Wildaf a indiqué qu’elles ont pris de l’ampleur ces dernières années. « Avant la crise le taux était en baisse. Mais elles ont pris de l’ascenseur aujourd’hui la crise », a-t-elle révélé. Poursuivant que « les auteurs des violences ont compris qu’ils ne seront pas inquiétés par la justice à cause de la fragilité de l’Etat ». Toujours selon elle, les violences sont faites aux femmes pour marquer leurs esprits et sont perpétrés par les djihadistes qui privent les femmes subsistances et de leur liberté.
Au Mali, annonce la directrice de Wildaf, le sous-clouster -protection au niveau du système des Nations Unies, regroupant 19 associations de la société civile, a enregistré 7000 cas de violences faites aux femmes de janvier à novembre 2021. Et, seul Wildaf a enregistré à son siège 253 cas de femmes victimes des violences. « C’est la du jamais vu de la création de Wildaf au Mali », a regretté Mme Bouaré Bintou Founé Samaké, en concluant que 12 femmes ont succombé aux violences ces trois dernières années.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net