Le Club des amis et sympathisants de Kassim Traoré (CASKT) a tenu une conférence de presse, vendredi 2 juin dernier, au Cicb. Elle était animée par maître Cheick Oumar Konaré, membre de la commission d’élaboration de l’avant-projet de ladite constitution. Cette activité consacre le lancement d’une série de sensibilisation sur le projet de constitution dans plusieurs localités du pays.
Le Club des amis et sympathisants de Kassim Traoré a été créé en 2012. la plupart des membres sont dans le secteur informel. Depuis sa création, des activités humanitaires ont été menées. L’association compte beaucoup de Maliens de la diaspora. « On a voulu attendre l’ouverture de la campagne pour se prononcer. Et ce matin nous lançons nos activités. Nous sommes là par rapport à la sensibilisation. Nous ne demandons à personne de voter Oui ou Non. Ce n’est pas le rôle de notre association. Nous expliquons le contenu du projet de la nouvelle constitution afin que chacun puisse tirer son épingle du jeu et comprendre ce qui lui reste à faire. Au niveau du club, on a toutes les sensibilités. Aujourd’hui, nous sommes à Bamako pour le lancement, demain si tout va bien on sera à Siby, après Ségou et Bassabougou. Nous le ferons avec nos moyens et la disponibilité de notre conférencier, Me Cheick Oumar Konaré», a précisé notre confrère, Kassim Traoré.
A en croire Cheick Oumar Konaré, sentant qu’il y a eu du bruit autour de certains thèmes comme la laïcité, les langues nationales. Une commission de finalisation a été créée par le président de transition. Elle devait jeter un regard sur leur travail et apporter des amendements. Elle était composée de 70 personnes contrairement à la commission précédente qui ne composaient que 25 membres. À ses dires, la commission de finalisation a donc décidé de changer certains articles de l’avant-projet. Et d’après lui, c’est ce qui a donné lieu au projet de constitution actuel qui sera soumis au vote de la population le 18 juin prochain.
« J’ai été un acteur privilégié de la rédaction de cette constitution. Tout le monde a été entendu. Nous avons souhaité faire un travail consensuel et de par la méthodologie utilisée, je pense que ça l’a été. Nous étions inspirés des préoccupations de la population telles que exprimées lors des assises. Comment faire en sorte qu’une nouvelle constitution puisse supprimer les difficultés institutionnelles que nous avons connues à travers l’application pendant 30 ans de la constitution de 1992 ? Comment faire en sorte que le texte fondamental puisse porter la marque d’un souvenir de nos ancêtres qui ont eu à créer les plus grands empires ?», a-t-il expliqué concernant la genèse de ladite constitution.
Cependant, sur le contenu du texte, ce qui a changé par rapport à la constitution de 92, il dira qu’il y a eu beaucoup d’innovations, mais il s’est intéressé à quelques-unes majeures telles que la laïcité et le régime politique qui, d’après lui, va changer.
« Nous étions sous le régime semi présidentiel inspiré du modèle français. C’est un régime hypocrite qui écrivait des choses sans les appliquer dans la pratique. Nous, nous avons décidé qu’il fallait changer la nature de ce régime à un régime présidentiel. En réalité, c’est le régime présidentiel qu’on pratiquait. Nous avons décidé de sortir de l’hypocrisie institutionnelle en donnant au président officiellement ce qu’il détenait déjà. Aujourd’hui, si la nouvelle constitution passe, le Premier ministre devient un simple exécutant des ordres du président. C’est le président qui va déterminer la politique de la nation», a-t-il indiqué.
Sur la laïcité, il a fait savoir que les consultations ont commencé par le Haut conseil islamique qui a donné son aval pour que le mot laïcité soit maintenu dans la constitution. «Cet aval sera confirmé par la suite par les représentants du Haut conseil islamique qui ont formellement siégé dans la commission de finalisation de la constitution. Et même la formulation actuelle de l’article qui parle de la laïcité vient de ces représentants. On ne comprend pas par la suite qu’une frange de ce Haut conseil se dresse contre la laïcité», a-t-il laissé entendre.
Moussa Sékou Diaby