Vol de bonbonnes vides à SODIGAZ-MALI :Les bouteilles retrouvées jusqu’au Burkina Faso

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La présence de plus de 2000 bombonnes vides de gaz de Sodigaz volées par son distributeur Amadou Mariko depuis mars dernier est signalée sur le marché Burkinabè.  Qu’est ce qui s’est réellement passé ?

 

Le secteur du gaz, en pleine expansion au Mali depuis quelques années, est sous la direction de plusieurs sociétés de distribution dont la Sodigaz-Mali, une entreprise de conditionnement de gaz domestique installée à Banankabougou-extension, à côté du Stade du 26 Mars. L’activité étant en plein essor, pour son expansion SODIGAZ a développé une politique de distribution, en multipliant les points de vente.

 

Mais, depuis un certain temps, des bonbonnes vides, quant à elles, sont exportées en toute illégalité au Burkina Faso. Etrangement, ni la police, ni la gendarmerie, encore moins la douane, n’ont pu mettre la main sur une seule bouteille volée.

 

d’un capital de 201.500.000 FCFA, avec un effectif de 25 salariés permanents et vu le volume de ses affaires, la société Sodigaz dirigée par Oudiari Diawara s’est progressivement désengagée du ramassage de ses bouteilles, la tâche étant dévolue à d’autres partenaires de la société gazière. Parmi ces intermédiaires, figure Amadou Mariko. Il s’occupait des points de vente de la Commune V du District de Bamako. En effet, en février 2010, la Sodigaz constata un manquant de plus de 2000 bouteilles pour une valeur de 20.000.000 de FCFA.

 

Plusieurs plaintes sont d’ailleurs déposées par certains gérants de points de vente dans les différents commissariats de la capitale.

Après une minutieuse enquête, il s’est avéré que c’est le nommé Amadou Mariko qui a enlevé ces bouteilles, délivré des bons de ramassages, sans daigner les ramener à Sodigaz. Dans une correspondance datée du 8 mars 2010, le gérant de SODIGAZ a saisi le Directeur général de la police pour l’informer que « l’un de ses livreurs, Amadou Mariko, a disparu avec plus de 2000 bouteilles de gaz ». Dans une autre correspondance, il fait état de nombreux « vols à main armée de bouteilles », signalés dans plusieurs commissariats du District de Bamako.

 

Les bouteilles retrouvées au Faso

 

Suite à ce constat, le gérant de l’entreprise Sodigaz, Oudiari Diawara, a porté plainte contre Amadou Mariko pour abus de confiance. Arrêté par la police et remis à la justice, après quelques mois de prison, le Procureur de la République près la Commune V du District de Bamako l’a mis en liberté provisoire sans l’avis de la société Sodigaz, ni sans le versement de caution et sans la restitution d’une seule bouteille. Les pertes sont énormes.

Aujourd’hui, la pénurie en bonbonnes de gaz est telle que des quartiers entiers de Bamako sont complètement paralysés. Ce cas de vol qui a été signalé par le gérant se confirme par la découverte de la marque « Sodigaz -Mali » au pays des hommes intègres (Burkina Faso). Une découverte que certains tentent de battre en brèche, par une campagne d’intoxication dont les auteurs accusent le gérant de Sodigaz Mali, Oudiari Diawara, d’acheminer « illégalement » des bouteilles sur le Burkina Faso.

Approché par nos soins, le gérant a catégoriquement rejeté cette version en nous posant la question de savoir « Comment pourrai-je vendre des bouteilles de gaz au Burkina sachant que le produit coûte moins cher là-bas ? » Par ailleurs, selon lui, le gaz butane est un produit subventionné par l’Etat malien pour endiguer la déforestation.

 

Ainsi, l’arrêté ministériel N°08/MEIC-MF-MMEE- portant interdiction d’exportation et de réexportation de bouteilles de gaz vides ou pleines a été signé le 25 septembre 2008 par le ministre de l’Economie et du Commerce, Ahmadou Abdoulaye Diallo.

Malheureusement, ces bonbonnes font aujourd’hui l’objet d’intenses spéculations entre le Mali et la Guinée, d’une part, et le Mali et le Burkina Faso, d’autre part, en violation des dispositions de l’arrêté ministériel.

A en croire le gérant de Sodigaz, un de ses livreurs s’est évanoui dans la nature avec plus  2000 bouteilles dont la valeur marchande est estimée à 20 millions de Fcfa. Elles auraient été retirées à plusieurs de ses revendeurs. L’affaire qui était portée devant le tribunal de la Commune V s’est achevée en queue-de-poisson car "le voleur, appréhendé, a juste été condamné à rembourser le prix des bouteilles sur un échéancier qu’il lui sera difficile de respecter".

Mais pour le moment, le Gérant de SODIGAZ n’a qu’un seul objectif : retrouver ses 2000 bouteilles volées.

                                                                                             

Destin GNIMADI

 

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