Comme une tradition dans notre pays, les épouses des Chefs d’Etat, dans le cadre de l’accomplissement de leur mission sociale rendent visite aux structures vulnérables. C’est dans ce cadre que l’actuelle première Dame du Mali, Madame Kéïta Aminata Maïga s’est rendue pour la première fois dans la matinée du mardi 16 septembre dernier à l’Union Malienne des Aveugles du Mali (UMAV). Elle était accompagnée du secrétaire général du ministère de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction du Nord, Samba Alhamdou Baby, du président de l’UMAV, Moumouni Diarra, des responsables municipaux et des notabilités du quartier.
L’Union Malienne des Aveugles du Mali (UMAV) est l’une des premières organisations des personnes handicapées au Mali, une référence en Afrique et partout dans le monde. Après avoir effectué une tournée marathon en visitant tous les services de production que regorge l’UMAV, Mme Kéïta a procédé à une remise de dons composés de vivres, matelas et savons destinés à soutenir les déficients visuels.
La présence de Madame Kéïta à l’Union Malienne des Aveugles (UMAV), la toute première en tant que première Dame, prouve à suffisance que l’homme est plus grand que son handicap, alors non à toute forme de stigmatisation. C’est un devoir humanitaire de mener ce combat, grand et digne afin de sauvegarder la dignité de l’être humain et de tout exprimer, quelque soit son origine raciale, sa confession religieuse. Ce combat équivaut à la sauvegarde de la grandeur de notre pays.
A travers une présentation sommaire de sa structure, le président de l’UMAV en la personne de M. Moumouni Diarra a d’abord rappelé que, créée en septembre 1972, l’Union Malienne des Aveugles était l’association malienne pour la promotion sociale des aveugles. Ensuite, il met en relief les principaux objectifs de l’association à savoir la prévention et la lutte contre la cécité, la scolarisation de l’enfant et l’adolescent avec les malvoyants, l’insertion socio-économique en milieu urbain et en milieu rural. Selon lui, tous ces objectifs concourent à l’atteinte d’un but qui consiste à faciliter l’intégration des aveugles et malvoyants, faciliter leur participation au développement économique et social du pays. De passage, il a souligné que leur organisation est dotée d’un certain nombre de services opérationnels.
Il s’agit d’une unité d’ophtalmologie qui permet à tous ceux qui souffrent de déficience visuelle à venir se faire consulter en vue d’être soignés et cela permet de désengorger les structures de référence de l’Etat, de centres sanitaires et les hôpitaux en la matière. Il s’agit également d’un atelier de montage de verre correcteur pour tous ceux qui ont besoin de la prévention et la lutte contre la cécité.
Comme méthode de travail, une stratégie avancée des actions de sensibilisation est menée. Au niveau des villages, l’UMAV procède à des consultations et au besoin elle fait des références pour les malades qui puissent se soigner. Pour ce faire, des agents relais sont formés et travaillent sous la supervision des médecins spécialistes.
“Tous ces travaux ont pu être réalisés grâce à la coopération Anger ” dixit Moumouni Diarra.
Enfin, il fait une présentation globale des résultats enregistrés au cours des quatre dernières années. Selon lui, l’UMAV compte aujourd’hui plus d’une centaine de travailleurs aveugles et malvoyants dans les structures de l’Etat en tant que fonctionnaires, au niveau des collectivités décentralisées et dans le domaine privé. Pour lui, il fallait donc créer cette école pour avoir beaucoup d’espoir. A ce titre, il faut que les parents sachent que les enfants handicapés visuels sont autant capables que les enfants clairvoyants. Concernant les actions socio-économiques en milieu urbain, l’UMAV a une société de production où travaillent les ouvriers malvoyants et leurs encadreurs. Ils s’adonnent à la production de craies, de serpillières pour les domestiques, les édifices publics et les hôpitaux du Mali.
Pour le monde rural, l’association procède au financement des AGR puis les accompagne.
C’est au regard de tous ces efforts qu’elle a pu satisfaire 4334 personnes en verres correcteurs et verres de qualité dans le domaine de la prévention ; 2300 patients satisfaits en consultations et soins avec l’unité d’ophtalmologie ; 435 personnes encadrées au niveau du monde rural par le projet de réinsertion ; 65 personnes composées essentiellement de femmes financées en AGR. S’y ajoute la création d’une banque de céréales à Koulikoro pour permettre aux aveugles de faire face aux périodes de soudure. A travers la Société de production des aveugles du Mali (Sopram), 365.590 boites de craies sont produites et 60.390 serpillières vendues dans les différents services.
Le président de l’UMAV a saisi l’occasion pour décliner les attentes de sa structure. Elles sont les suivantes :
1- soutenir l’UMAV auprès du ministère de la Solidarité de l’Action Humanitaire et de la Reconstruction du Nord pour le paiement des arriérés et des factures courantes d’eau et d’électricité ;
2- le remplacement du grand compteur par un compteur de faible puissance 4 fils ;
3- soutenir la SOPRAM auprès du ministère de la santé pour l’achat des serpillières par les hôpitaux ;
4- soutenir l’UMAV auprès du ministère de la santé pour la mise à disposition d’un infirmier et des médicaments ;
5- soutenir l’INAM (Institut National des Aveugles du Mali) auprès de son Excellence Monsieur le Premier ministre pour l’acquisition d’un minicar pour le transport des élèves ;
6- le creusement d’un forage équipé au profit des pensionnaires de l’INAM ;
7- le pavage de la cour de l’école et de la cour de l’internat ;
8- abonnement Internet 227. 000 FCA par an ;
9- un appui financier au fonds social des femmes aveugles.
Après l’intervention du président Diarra, Madame Kéïta Aminata Maïga fut invitée à visiter la SOPRAM, la salle informatique, l’unité d’ophtalmologie et optique, la salle de reprographie. Ensuite, elle fut guidée vers une visite de la démonstration de jeu de football des aveugles avant de procéder à la remise de dons.
En ce qui concerne les dons, il s’agit de 5 tonnes de riz, de 5 tonnes de mil, de 40 sacs de sucre, de 20 matelas, du lait et l’eau de javel pour une valeur totale d’environ 6 à 8.000.000 de nos francs.
Au terme de la visite, Madame Kéïta a pris bonne note de l’ensemble des problèmes quotidiens auxquels est confronté l’UMAV et dont la solution dépasse sa possibilité. Elle a vu et compris l’utilité de beaucoup de choses à travers la visite de réalisation qu’elle vient d’effectuer. Elle s’est résolument engagée puis a appelé au bon sens les opérateurs économiques et les autorités du Mali à accorder plus d’attention à l’UMAV.
De son côté, Moumouni Diarra se dit comblé d’avoir reçu la visite de la première Dame du pays.
Mamadou BALLO