Mardi 16 septembre 2014, la Première Dame du Mali, Kéïta Aminata Maïga, a rendu une visite à l’Union malienne des aveugles (Umav), sise au siège de l’Union des jeunes aveugles (Uja) à Faladié. C’était en présence du Secrétaire général du ministère de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction du nord et du président de l’Umav, Moumini Diarra. Objectifs : s’enquérir des acquis engrangés pendant les quatre dernières années (2010-2014) et offrir des vivres aux pensionnaires de cette structure. Un double geste qui a touché plus d’un.
Dans son élan de solidarité et son attention toute particulière qu’elle accorde aux groupes vénérables de notre pays, notamment les femmes et les enfants, la Première dame du Mali, Mme Kéïta Aminata Maïga, à travers cette visite, concrétise un vœu si cher au président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta. En effet, on se rappelle encore que lors de la présentation de ses vœux de Nouvel an à la Nation malienne, IBK avait promis de mettre, durant son quinquennat, un accent particulier sur les besoins des personnes en situation de handicap. Car, affirmait-il, notre pays ne peut pas se développer si on ne prend pas en compte les besoins des personnes vulnérables, notamment en situation de handicap.
C’est donc en droite ligne de cette politique du président de la République que s’inscrit la visite de la Première dame à l’Umav. Et elle ne s’y est pas rendue les mains vides, puisqu’elle a offert aux pensionnaires de cette structure un important lot de vivres. Il s’agit de 5 tonnes de riz, 5 tonnes de mil, 40 sacs de sucre (50 kg), 20 sacs de lait (25kg), 10 bidons d’huile (20littres), 20 matelas (une place ) et 12 cartons de savon liquide (Madar). Le tout est estimé à plus de 6 millions de nos francs. Une donation qui permettra aux responsables de l’Umav d’assurer une meilleure prise en charge des enfants. Visiblement très émus, les responsables de l’Umav, avec à leur tête le président Moumini Diarra, n’ont pas manqué de témoigner toute leur gratitude à la Première Dame du Mali, Kéïta Aminata Maïga.
Dans une brève présentation, M. Diarra a indiqué que les attentes sont nombreuses. «L’Umav souhaite être davantage soutenue par le ministère de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction du Nord par rapport au paiement des arriérés et aux factures courantes d’eau et d’électricité ; au remplacement du grand compteur par un compteur de faible puissant ; au soutien de la Sopram auprès du ministère de la Santé pour l’achat des serpillières par les hôpitaux (Gabriel Touré, Iota, Cnos, Inrsp et hôpital du Mali). L’Umav sollicite également un soutien de taille auprès du Premier ministre pour l’acquisition d’un minibus pour le transport des élèves ; le creusement d’un forage équipé au profit des pensionnaires ; le pavage de la cour de l’école et de la cour de l’internat ; l’abonnement internet à 227.000 Fcfa par an ; un appui financier au Fonds social des femmes aveugles», a-t-il lancé. Avant de reconnaître que l’Umav est satisfaite de l’achat de la craie produite en 2013 par les élèves par Mme le ministre de l’Education nationale et par le ministre de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de Reconstruction du Nord. Tout en souhaitant ardemment que ces achats se poursuivent.
Une grosse démonstration faite à la Première Dame par les non-voyants
À retenir qu’au cours de cette visite, la Première Dame du Mali a eu droit à quelques démonstrations des élèves non-voyants. Elle a été très émue de voir que ces non-voyants apprennent sur des ordinateurs classiques, mais ils n’utilisent pas de souris. Ils travaillent sur la base du logiciel Jiaws qui transfère l’écriture du clavier sous une forme vocale. Chaque touche émet ainsi un son pour situer l’utilisateur de l’ordinateur. Cette formation en informatique enseigne plusieurs modules aux non-voyants. Ceux-ci reçoivent des notions sur l’ordinateur (présentation de l’écran, de l’unité centrale et des accessoires), sur son ouverture et sa fermeture. Ils acquièrent aussi des connaissances sur le clavier. Le module «apprenti clavier», enseigné à cet effet, permet aux utilisateurs non-voyants de mieux comprendre le clavier et de bien se situer. Mais les formateurs de l’UMAV s’accordent à reconnaître que les non-voyants ont des difficultés à passer ce cap. Ils mettent beaucoup de temps à assimiler le clavier. Les non-voyants sont également formés aux logiciels Windows, Excel, aux messageries électroniques et à la technique de l’Omnipage qui permet de traduire les documents en PDF.
Par ailleurs, Youssouf Diakité, un expert informaticien de l’Umav, a expliqué à la Première dame que l’informatique demeure un instrument de socialisation des non-voyants parce qu’il leur permet d’être autonomes. Pour lui, il y a un grand besoin de renouveler le parc informatique. À son avis, le plus important réside dans le logiciel d’exploitation. «Nous avons le Windows 6 qui n’est même plus mis à jour. Nous avons maintenant besoin de Windows 7 pour un peu coller à l’air du temps parce que le Windows 8 est trop technique pour les non-voyants», estime l’expert en informatique. Les non-voyants peuvent opérer des recherches sur le Net, s’informer et envoyer des courriels. La salle informatique multifonctionnelle de l’Umav est ouverte aussi aux personnes qui n’ont aucun problème de vue et n’ont donc pas besoin de la synthèse vocale pour travailler.
Précisons que pour enseigner à l’Umav, l’apprentissage du braille (une technique d’écriture pour aveugle du nom de son inventeur Louis Braille), est une exigence.
Fatoumata HISSIROU (Stagiaire)