Pour s’imprégner des conditions de vie et de travail dans les locaux de ladite agence, la ministre Kanè Rokia Maguiraga est descendue sur le terrain le lundi 24 septembre dernier pour constater de visu, ce qui s’y passe réellement. Car, malgré les moyens financiers importants déployés par l’Etat depuis l’arrivée à la tête de l’agence Lady, les activités ne bougent pas. Trop de décaissements pour zéro résultat. La force de Lady, c’est qu’elle la présidente des femmes du bureau National de l’union des femmes du Rassemblement Pour le Mali – RPM, le parti présidentiel d’IBK. Voilà encore, une punaise enfoncée aux pieds dans les plus hautes du pays.
Il était dix heures le lundi matin, lorsque Mme la ministre fît son entrée à l’agence de gestion du marché central à poissons de Bamako, située à Faladié , contigue à la zone aéroportuaire. Une visite guidée de la présidente directrice générale de l’agence Mme Diawara Aïssata Touré dite Lady nommée en mai 2016 à ce poste, commence. Il n’a pas fallu des minutes à l’hôte du jour pour découvrir l’état insalubre des lieux, la découverte des casiers de boissons alcoolisées éparpillées çà et là dans un coin, des draps jetés par ci, par là. Bref ! Tout sauf, un lieu où s’opère un marchandage de poissons.
Rappelons que l’Agence de gestion du marché central à poissons est un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), qui a été inaugurée en 2011 par l’ancien président Amadou Toumani TOURE. Avec comme objectif d’installer les vendeurs et vendeuses de poissons de façon confortable. Sa construction est le fruit de la coopération japonaise avec notre pays.
L’agence e comprend une usine de glace d’une capacité de production de 1200 barres de glace 25 kg chacune par jour ; deux chambres froides aux capacités de 15 et de 40 tonnes. Cela pour assurer une bonne conservation des poissons. Selon des informations cueillies, l’Etat a investi plus de 1,5 milliards de francs CFA, et débloquait chaque année 300 millions par an, jusqu’en 2017 où le montant fût augmenté à hauteur de 350 millions. Et depuis 2016, l’agence a son autonomie financière toujours avec le soutien financier de l’Etat. Aujourd’hui, bien que deux nouvelles chambres aient été construites, elles ne sont pas opérationnelles, car mal bâties. Le détournement de l’ancien président directeur général est passé par là, que Lady a remplacé contre vents et marée, par ce qu’il y a à boire et à manger à volonté à l’agence.
Ainsi, avec l’arrivée de la puissante présidente des femmes du RPM Mme Diawara Aïssata dite Lady, maîtresse dans le trafic d’influence auprès des cadres RPM détenteurs du pouvoir d’état, les acteurs avaient poussé un ouf de soulagement très rapidement, transformé en soupire de désespoir. Elle s’est battue corps et âme pour obtenir un fonds de roulement de 400 millions en 2017 de l’Etat. Un magot destiné à encourager les acteurs du commerce de poissons à s’installer sur le site, qui connaît un abandon sans précédent, faute de volonté sincère de valoriser l’espace dédié aux acteurs du commerce de poissons.
Contre toute attente légale et légitime, Lady décida unilatéralement d’implanter des poteaux électriques dans la cour de l’agence. Cette initiative personnelle est contraire aux lignes directrices tracées par le Conseil d’administration de l’agence, mais permet à la prédatrice financière de lécher allègrement ses doigts. Car, le marché d’exécution fût donné à un de ses proches. Dans la foulée de ses intentions mercantilistes , des contrats signés avec des vendeurs et vendeuses de poissons pour leur installation, ont été remis en cause par Mme Diawara, en violations des termes des contrats. Alors que les acteurs du commerce de poissons avaient fait une avance à hauteur de 40%. Le torchon brûle actuellement entre la PDG Mme Diawara et ces maliens braves et honnêtes.
Cependant, pour arriver à ses fins, elle s’est dressée contre les décisions du conseil d’administration qui définissent les orientations de la structure. Son arme d’action est un comité de gestion comprenant surtout les agents sous son autorité. Donc, facile à manipuler.
Aujourd’hui, l’agence de gestion du marché central à poissons de Bamako est entrain de couler, de sombrer face aux actions de mauvaise gestion de la PDG. D’où la volonté des plus hautes autorités et les autres acteurs du commerce de poissons notamment les coopératives de changer la tête de l’agence. Son limogeage pur et simple est sur toutes les lèvres. Pour ne rien arranger à son sort, elle traîne des casseroles au sein de son parti dans la gestion des fonds de mobilisation des femmes, lors des présidentielles de cette année. Elle fait partie de ces femmes leaders maliennes qualifiées de prédatrices financières.
Notons que lors de la visite de sa ministre de tutelle, Lady n’a pas hésité à prendre vis-à-vis de celle-ci une attitude de défiance et d’orgueil mal placée. Comme si pour prouver à Mme Kanè Rokia que ce n’est pas elle qui peut la sanctionner.
Wait and See!
Bany