Le nouveau ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, M. Mohamed Salia Touré, a effectué vendredi 16 octobre une visite de prise de contact à la Direction générale de l’Agence pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes (APEJ) sise à Hamdallaye ACI 2000 Obélisque.
Il était accompagné pour la circonstance de plusieurs membres de son Cabinet notamment des Conseillers techniques et des Chargés de mission. Après la visite des bureaux pour appréhender le cadre de travail des agents, le ministre a eu un entretien avec le Directeur général avant de suivre une présentation générale sur la structure commentée par son premier responsable M. Yaya Dao.
À la suite de cette présentation, le ministre a écouté avec intérêt l’intervention du Secrétaire général du comité syndical. M. Mohamed Malikité a, au nom de ses 179 collaborateurs, félicité le ministre pour sa nomination avant de mettre le doigt sur certaines préoccupations lancinantes et factuelles : l’instabilité des équipes de direction, la crise budgétaire exacerbée depuis la suppression de la taxe emploi jeune, le climat social et la nécessité de pourvoir l’espoir chez les jeunes qui constituent le public cible de l’APEJ.
En effet, suite à la suppression de la Taxe Emploi-Jeunes, le nouveau mécanisme de financement de l’APEJ est constitué désormais par une subvention. Ce dispositif inadapté a replongé l’Agence dans la même situation qu’avant 2008, avec son corollaire d’instabilité financière.
Par conséquent, l’Agence a, depuis 2019, du mal à honorer ses engagements vis-à-vis de son public cible et de ses fournisseurs. Aussi, est-il à craindre une aggravation de la tension de trésorerie qui risquerait à terme de déboucher sur beaucoup de désagréments y compris judiciaires.
Un engagement politique rassurant
Dans son intervention, le ministre Touré, lui-même ancien membre du Conseil d’administration, a souligné que l’APEJ est une structure remarquablement importante dans le cadre institutionnel du Département de l’emploi et de la formation professionnelle. Il a rappelé combien cette structure a inspiré certains pays africains en raison de sa pertinence et de son originalité. C’est donc le cœur serré, a-t-il ajouté, qu’il mesure les défis actuels liés au tarissement des ressources de l’APEJ tel que présenté par le Directeur général M. Yaya Dao appuyé par le responsable du syndicat, M. Mohamed Malikité.
Il s’est engagé à examiner très rapidement la situation afin de trouver, avec la Direction générale et son équipe, les pistes de solution les plus idoines et les plus adaptées. L’objectif recherché in fine étant de redonner à l’APEJ les moyens de son fonctionnement et de son dynamisme afin de faire face à la question cruciale de l’emploi des jeunes. Il a également indiqué que toutes les mesures entrant dans le cadre du redressement seront prises conformément aux hautes orientations du président de la Transition et du Premier ministre. La visite a pris fin par des prières et une photo de famille.
Le Programme Emploi jeune
Créée en 2003, l’APEJ est un Établissement public à caractère administratif, doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Organe d’exécution du Programme Emploi-Jeunes (PEJ), l’APEJ a pour missions de concourir à la création d’emploi pour les jeunes en milieux rural et urbain, diplômés ou non, notamment en facilitant l’accès au marché du travail et au crédit. Le groupe cible de l’APEJ est constitué de jeunes (hommes et femmes) âgés de 15 à 40 ans y compris ceux de la diaspora.
Le Programme Emploi Jeunes (PEJ), qui comprenait 4 composantes dans sa phase initiale (PEJ 1) en 2004, a été recentré à 3 depuis l’entrée en vigueur de sa deuxième génération (PEJ 2) à partir de 2011. Il s’agit du renforcement de l’employabilité des jeunes (organisation de stages de formation professionnelle, reconversion/adaptation à des postes de travail, apprentissage, stages de qualification dans les entreprises privées et les organisations non gouvernementales, organisation de chantiers-Ecoles HIMO) ; du développement de l’esprit d’entreprise (promotion de la culture entrepreneuriale, promotion de l’entreprenariat jeune, formation à l’entreprenariat, renforcement des capacités des bureaux d’études, développement d’un dispositif d’appui/conseil aux jeunes entrepreneurs, développement du coaching, développement du système d’incubation) ; et le renforcement du dispositif de financement des projets des jeunes (renforcement des liens de coopération avec les acteurs du secteur financier, renforcement des relations avec les institutions de microcrédit, développement d’un mécanisme de financement direct par le FNEJ des projets des jeunes, renforcement du fonds national pour l’emploi des jeunes).
Plus de 180 000 jeunes bénéficiaires directs depuis 2004
De 2004 à 2019, les interventions de l’APEJ ont touché directement environ 185 295 jeunes diplômés et non diplômés. Outre le PEJ, l’APEJ exécute d’autres projets tendant à promouvoir l’emploi des jeunes notamment avec l’appui des PTF.
Cette année, ils représentent une contribution de 2 640 383 813 FCFA soit 30% du budget. Il s’agit notamment du (PROCEJ pour son volet entreprenariat des jeunes ayant une éducation limitée sur financement de la Banque mondiale, le 3ème Programme Indicatif de Coopération du Grand Duché de Luxembourg (PIC III) dans la Région de Ségou et à Yorosso (Région de Sikasso), le Projet Formation professionnelle, Insertion et appui à l’Entrepreneuriat des jeunes Ruraux (FIER) pour la réalisation de chantiers-écoles en HIMO financé par le FIDA, le Projet l’Emploi des Jeunes crée des opportunités ici au Mali (EJOM) financé par l’UE, le Projet Espaces Orientation Jeunesse en partenariat avec Swisscontact et leur digitalisation avec la Coopération suisse, le Projet de Renforcement de la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle dans la région de Koulikoro (PRESAN KL) sur financement de la BAD, le Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS) financé par la Banque Mondiale, le Projet PAJERKO, qui vise à renforcer l’employabilité des jeunes dans le secteur rural à travers l’entrepreneuriat agropastoral dans la région de Koulikoro financé par ENABEL.
Des perspectives grâce au concours des partenaires
Au titre de l’année 2020, certaines activités planifiées sont réalisées et d’autres sont en cours. Ainsi, 120 jeunes ont été mis en stage de qualification professionnelle ; 1 091 jeunes formés sur les chantiers écoles avec une création de 34 007 journées de travail en partenariat avec le PNUD et dans le cadre des filets sociaux ; 533 jeunes formés en éducation financière dans le cadre du PIC III ; 20 jeunes formés en entreprenariat dans le cadre du PAJERKO ; 2 655 jeunes formés en entrepreneuriat et compétences de vie (EJOM) ; 678 jeunes dotés en kits de démarrage de 300 000 FCFA chacun (EJOM) ; 49 plans d’affaires financés pour 37 907 500 FCFA (EJOM), 699 jeunes financés pour 293 414 990 FCFA dans le cadre du PIC III ; un document stratégique pour la mobilisation des ressources auprès des partenaires a été élaboré ; un plan d’action de riposte contre le COVID 19 a été élaboré ; une campagne de recouvrement des prêts est amorcé.
Les autres activités en cours portent sur l’étude sur l’évaluation des programmes de stage de formation professionnelle confiée à l’ONEF, l’élaboration de trois manuels sur les travaux HIMO en partenariat avec l’INIFORP, le financement des jeunes dans le cadre du projet EJOM, le financement des jeunes dans le cadre du PIC III.
Pour les perspectives, elles porteront sur la formation de 30 jeunes de la section maçonnerie du centre de formation professionnelle de Missabougou en techniques de pavage, la formation de 3 000 jeunes en entrepreneuriat dans le cadre du PROCEJ, le financement de 20 jeunes dans le cadre du PAJERKO, l’Etude de deux rues à paver dans le District de Bamako, la formation de 667 jeunes dans le cadre du PIC III, la mise en œuvre d’un programme de formation et d’insertion de 100 jeunes (modèle PIC III) à Mopti.
CICOM APEJ