Violences policières : Bastonnades contre libertés constitutionnelles

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Les manifestantes (Les Amazones) devant l'assemblée nationale

De plus en plus, les manifestations sont violemment réprimées par les forces de l’ordre. Certains civils et journalistes ont été victimes de bastonnades de la part de la police la semaine dernière lors de manifestations à Bamako. Si certaines populations dénoncent un abus de pouvoir de la part des autorités, les journalistes qualifient cet acte de “recul de la démocratie” dans notre pays.

Violente dispersion d’un sit-in du collectif des Amazones à Bamako au Mali, organisé le vendredi 12 janvier au matin devant le siège de l’Assemblée nationale. L’événement visait à réclamer des mesures contre les violences faites aux femmes.

La présidente du collectif des Amazones, Kadidia Fofana, se dit choquée par l’intervention des forces de sécurité. “A notre grande surprise, les forces de l’ordre ont gazé les femmes”. Selon toujours Fofana, une demande a été envoyée au gouverneur du district de Bamako pour la sécurisation du sit-in et à leur “grande surprise, les forces de l’ordre ont commencé par lancer des gaz lacrymogènes sur des gens. Il faut que l’opinion internationale sache que le citoyen malien est empêché de jouir de ses droits”, a-t-elle ajouté.

Concernant les agressions des journalistes, le président de la Maison de la presse dénonce lui-aussi “un inquiétant recul” des droits fondamentaux. “Nous ne pouvons pas laisser  des individus piétiner nos droits. Nous mènerons des actions dans les jours à venir. C’est pour le Mali qu’il faut le faire”, a annoncé Dramane Aliou Koné. Et le parti de l’opposition, Parena, d’appeler tous les démocrates à la résistance.

AGRESSIONS DES MANIFESTANTS PACIFIQUES : Le Parena “dénonce une dérive autocratique et autoritaire”

Face aux agressions lors des différentes manifestations pacifiques, le parti de l’opposition, le Parena, dénonce une régression de la démocratie malienne et appelle “les forces démocratiques à se dresser contre les violations répétées des libertés protégées par la constitution de 1992 et contre les menaces qui pèsent sur notre démocratie”.

Dans un communiqué déposé à notre rédaction, le Parena “condamne la honteuse  répression du sit-in pacifique organisé, le 12 janvier,  par le collectif des femmes, les Amazones”, contre les violences conjugales.

La police a dispersé, à coup de gaz lacrymogène, des manifestantes aux mains nues devant l’Assemblée Nationale.  Certaines d’entre elles ont été blessées. Des femmes enceintes ont été brutalisées au cours de cette opération que rien ne justifiait”.

Le parti du Bélier blanc rappelle qu’avant “les Amazones”,  les forces de l’ordre avaient “gazé” successivement les épouses des travailleurs compressés d’Huicoma (le 4 janvier) et les manifestants de “Waati sera” (le 10 janvier).

De même le meeting de lancement de la “Plateforme du changement” prévu au stade du 26 mars a été annulé suite à de pressions exercées par le gouvernement.

Le parti de Tiébilé Dramé “dénonce cette dérive autocratique et autoritaire du régime d’IBK et de son gouvernement. Le président IBK et son nouveau gouvernement font planer de sérieuses menaces sur les libertés démocratiques fondamentales, notamment sur le droit de manifestation pacifique et la liberté d’expression. C’est intolérable et inacceptable”.

“Le président et son gouvernement sont seuls responsables du climat de violence qu’ils sont en train d’instaurer. Dans son adresse  à la nation, à l’occasion du nouvel an, le chef de l’Etat a proféré des invectives et des menaces à l’endroit des opposants qu’il a qualifiés ‘d’imposteurs’ ! (pas moins)”, regrette le Parena qui souligne que la semaine dernière, lors de la cérémonie des vœux, “le président n’a pas hésité à menacer de sanctions ceux qui critiquent son régime et la mauvaise gouvernance qu’il a instaurée depuis 2013 !!! Le Mali est-il tombé sous une nouvelle dictature ?”

Face à la situation, le Parena “invite toutes les forces démocratiques à se dresser contre les violations répétées des libertés protégées par la constitution de 1992 et contre les menaces qui pèsent sur notre démocratie”.

Nabila Sogoba

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