Pour mettre aux conflits intercommunautaires au centre de notre pays, les jeunes dogons et peuhls ont pris le devant. Ils sont déterminés à ne jamais tomber dans l’amalgame et faire la réconciliation une priorité parmi les priorités.
Les jeunes de l’association de Ginna Dogon et de Tabital Pulaaku ont organisé une conférence de presse conjointe le samedi 17 avril à la Maison de la presse pour lancer un cri de cœur sur la situation sécuritaire dans la région de Mopti.
A travers l’organisation de cette conférence, les jeunes ont montré un exemple de cohésion qui a toujours existé et qui existe encore au Mali.
Le président de Ginna Dogon a dénoncé leur refus face aux suspicions, à la méfiance, aux invectives, à l’énervement, à l’amalgame, à la violence dans sous ses formes.
Quant au président de Tabital Pulaaku, il a lancé un appel à tous, hommes, femmes, jeunes, pour tirer les leçons de notre passé commun pour qu’elles puissent faire valoir les valeurs de la démocratie et de l’état de droit. Selon lui, nous devrons ensemble œuvrer à ramener et à consolider l’entente et la cohésion sociales partout dans nos villages et hameaux. Dans son intervention il n’a pas manqué d’exhorter toutes les associations culturelles de Mopti à se donner la main, à intensifier l’information et la sensibilisation auprès de nos parents afin d’arrêter l’hémorragie : « C’est à ce prix que nous réussirons à briser les chaines de la méfiance pour en faire des maillons dans l’instauration de la confiance, gage d’une paix durable. Les jeunes doivent être des aiguilles et non des couteaux, des ponts et non des murs ».
Les deux parties sont unanimes sur un point pour l’avènement de la paix au Mali. Selon les conférenciers, l’État seul, a le rôle régalien de protection de tous les citoyens. A cet effet, ils ont invité le gouvernement à doubler d’effort pour que son autorité soit exprimée de manière pérenne partout au Mali, car c’est dans l’absence de la force étatique que tous ces fléaux arrivent.
L’occasion était aussi bonne pour les conférenciers d’interpeler les jeunes à mesurer les propos sur les réseaux sociaux et dans nos rues. Les deux bureaux de la jeunesse s’engagent désormais à mettre en place un cadre franc d’échange, de dialogue et d’activités pour apporter leur humble apport à la construction de l’édifice commun.
Mariatou Coulibaly, Stagiaire