La violence à l’égard des femmes ne date pas d’aujourd’hui. Il fut un moment dans notre société où le fouet pour battre la femme est accroché sur le mur dans la case du chef de famille. Nos grand-mères ont fait les frais de cette manœuvre.
Aujourd’hui, nombreux sont les femmes maliennes qui subissent des violences conjugales. Dans nos foyers, premiers lieux de pouvoir au sein de la famille, sont basés aussi les principaux lieux de violence. La violence est banalisée parce que quelque, elle est ancrée dans nos foyers et fait partie de nos mœurs. Ce qui fait que la pluparts des femmes trouvent ces pratiques tout à fait normales. Pourtant, en plus des violences physiques (gifles ; coups de fouet, de ceinture ; ou des coups de poing) qui parfois entraînent la mort, les victimes subissent d’autres formes de violences telles que sexuelles, verbales, phycologiques et économiques (menace d’arrêter de participer aux frais de la maison par exemple) ou des propos comme « je te renvoie dans ta famille si tu ne te plies pas à mes ordres » etc.….
En dehors de ces formes de violences, il y a celles de trafic de femmes et de filles ; de la prostitution forcée, des mariages forcés. La mutilation génitale féminisme fait aussi partie du lot de violences faites aux femmes. Or ces violences sont néfastes pour la femme, et peuvent avoir des conséquences sur la santé physique, mentale, sexuelle et peuvent accroître les maladies sexuellement transmissibles. Quelle que soit la forme de violence pratiquée, soyons en sûr que le résultat sera identique; la dévalorisation et la destruction de la femme en tant qu’être humain.
Une femme explique que son mari la battait régulièrement et quand elle a osé demander le divorce, ce dernier l’a mal pris et a attenté à sa vie. Elle a échappé de peu à une mort violente et a porté plainte contre ce dernier. Cette réalité est illustrée par les cas trop nombreux de femmes qui sous la pression, voire la menace, de la famille ou des agents chargés de l’application des lois, abandonnent les poursuites contre leurs agresseurs. Au Mali, nombreuses sont les femmes qui ont des difficultés à ester une action en justice, la plupart d’entre elles ne savent pas s’exprimer et ont peur. L’autre handicap est la lourdeur du système judiciaire, l’injuste qui présente des dysfonctionnements latents et quand bien même l’affaire est jugée, nombreuses sont celles qui ne peuvent assumer le coût élevé des procédures. Ce qui fait que, la dépendance financière d’une femme envers son mari tend à la dissuader d’engager des poursuites contre celui-ci en cas de violence domestique.
Dans notre société, il y a un silence de plomb qui pèse sur la souffrance de ces femmes meurtries au plus profond d’elles-mêmes, tellement de filles, de femmes endurent des atrocités venant des hommes sans réagir de peur des représailles. Pourtant, cette violation des droits humains ne peut être ignorée en restant une affaire privée. Pour ce faire, il faut que les femmes brisent le silence, qu’elles puissent avoir le courage de dénoncer ces Brusques, et que les femmes dans la politique s’engagent à la lutte contre la violence de toutes formes. Notre gouvernement doit aussi prendre ses responsabilités en s’attaquant au contexte général favorisant de telles violations comme insignifiantes. L’impunité sur des cas de violence contre les femmes demeure, non pas du fait du manque de cadre juridique mais bien d’un manque de volonté politique. Notre pays doit donc mettre fin à cette culture d’esclavage.
Le combat pour la non-violence des femmes doit continuer, car c’est loin d’être gagné tant que l’Etat ne respecte pas les obligations en matière de droit de l’homme concernant la prévention des actes de violence contre les femmes, en punissant les attaquants et en protégeant les femmes tout en offrant un soutien aux victimes.
N.N.C
Violences faites aux femmes
LE Phénomène est universel et s’accentue au mali…
Mais les victimes prennent leur mal en patience
Les violences faites aux femmes se traduisent par l’inégalité existante entre l’homme et la femme. Ce phénomène a toujours existé dans notre société et il n’est pas propre à notre pays seulement. Il existe partout au monde sauf que dans les pays développés, les femmes victimes de violences sont soutenues.
Les violences faites aux femmes constituent des comportements individuels ou collectifs violents reposant exclusivement sur une question de genre. Elles sont multiples car, elles sont d’ordre, psychologique, sexuelle, physique. Il a été démontré que ces violences sont multidimensionnelles et se manifestent le plus souvent dans le foyer, sur les lieux de travails, dans la rue, entre autres. Toute chose qui ne va pas sans conséquence d’abord, à la santé physique et mentale de la femme ainsi qu’à sa dignité. Dans notre pays, les violences faites aux femmes ne sont pas dénoncées par celles-ci car, cela ne va nulle part. Rarement au Mali une femme battue porte plainte contre son mari, elle n’ose jamais. Tout simplement parce qu’elle doit soumission et respect à son mari pour que les enfants puissent avoir un avoir meilleur. Par ailleurs, il faut préciser que les injures graves aussi sont une autre forme de violences que certaines femmes subissent quotidiennement. Sans oublier le mariage forcé.
Fatou, une jeune dame dira qu’il faut que les femmes qui sont victimes de violences acceptent de dénoncer cet acte qu’elle qualifie de barbare de la part des hommes car, selon elle, cela peut très mal finir souvent. « Je pense que celles qui acceptent de le faire soient écoutées et soutenues en retour sans réserve. Même si on sait que c’est très difficile dans notre société », ajoute-elle.
Certaines pensent qu’il faut mettre en place des dispositifs pour lutter contre ce phénomène qui est un frein à l’épanouissement de la femme.
Mme Maïga Aminata Sidibé, spécialiste en logistique commerciale IFC, groupe Banque mondiale, est claire la dessus : « ce fait n’est pas forcement lié à l’éducation. Pour le cas particulier du Mali, c’est le fait qu’il n’y a pas de dispositifs de protection en vue d’aider les femmes qui subissent des violences. Les violences faites aux femmes existent partout. En France par exemple, une femme battue peut faire recourir soit à la justice, à la police et d’autres structures. Je pense que pour aider à lutter contre ces violences, il faut mettre en place des dispositifs ou d’autres voies de recours. Sinon au Mali, une femme battue, quand elle va à la police, on ne va jamais la prendre au sérieux. If faut que les gens sachent que ce n’est pas normal de battre une femme qu’il faut que cela cesse. »
Mme Coulibaly Mariam Traoré, comptable quant à elle, pense par contre que cela est du à l’éducation de certains hommes.
Par ailleurs, Marcelle Guindo, commerçante, pense que les hommes deviennent de plus en plus violents. Pour elle, « ils pensent qu’ils peuvent faire des femmes ce qu’ils veulent. La femme n’est pas un objet, à chaque fois que tu en as besoin tu fais ce que tu veux avec elle. Je suis désolée, les hommes n’ont qu’à être plus responsables. Car battre une femme n’est pas une bonne chose et c’est même vilain. La femme vaut mieux que cela. Des mesures doivent être prises pour condamner ces hommes violents. C’est pourquoi je suis enviée par l’Europe où c’est interdit de frapper une femme, même si certains continuent de le faire sans être dénoncés. Les femmes sont beaucoup protégées là-bas qu’en Afrique. Il faut respecter les droits des femmes. Chez nous au Mali, les femmes ne sont pas protégées. Elles sont exposées à beaucoup de dangers. Il faut combattre ces inégalités qui freinent l’épanouissement de la femme. »
Salimata FOFANA