Dans le cadre de son programme de lutte contre les violences faites aux femmes, le Wildaf/Mali, avec l’appui du PAREHF2, a organisé hier au Mémorial Modibo Kéïta une journées d’élaboration d’un programme de plaidoyer contre le viol. La cérémonie d’ouverture de cette journée a été marquée par deux discours prononcés par la présidente de Wildaf/Mali, la Coordinatrice du PAREHF2, et la présentation du rapport d’enquête sur le viol dans le District de Bamako en octobre 2006. C’était en presence des personnes ressources.
Les femmes, considérées depuis la nuit des temps comme des êtres inférieurs à l’homme, ont toujours été victimes de discriminations qui ont pris souvent la forme de violences commises à leur égard, à savoir, les violences physiques tels que les coups et blessures d’avortement, de mutilations génitales féminines, d’exploitation sexuelle des fillettes, de proxénétisme, de trafic d’enfants, de meurtre de femmes et de filles.
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Dans notre pays, le constat est qu’ au moins un cas de viole est relaté chaque semaine et cela dans chaque numéro de journaux de faits divers. Ce qui veut dire que, en tenant compte de leur nombre et de leur périodicité, au moins 300 cas de viol sont commis par an au Mali. C’est pourquoi la Présidente de WILDAF/Mali, Mme Sidibé Djénéba Diop, après avoir remercié l’assistance pour avoir pris part à la cérémonie, a expliqué que le phénomène de viol au Mali augmente alors qu’aucune coutume, tradition ni loi du Mali ne l’autorise et que la population majoritairement (toutes classes et origines confondues), reconnaît le viol comme une violence faites aux femmes. Toute chose qui l’a incitée à dire que ce traitement particulier fait au viol au Mali doit être mieux analysé pour le bien des femmes et jeunes filles.
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Elle a, par ailleurs, ajouté que c’est dans le souci de corriger les insuffisances du mal que WILDAF/Mali a donc initié une enquête en collaboration avec le programme d’appui pour le renforcement ‘‘Equité Hommes Femmes’’ (PAREHF2). Il s’agit, entre autres, la méconnaissance du phénomène, sa perception erronée, l’indifférence, voire même la tolérance de la société face à ce fléau et surtout l’impunité face aux cas de viol. Pour banir ce fléau, Mme Djénéba Diop a préconisé l’implication de tous afin que les femmes et jeunes filles jouissent de leur indépendance. Quant à la coordinatrice du PAREF2, le thème, tenu qui est le viol, est d’une importance capitale quant on sait qu’il peut être source de propagation des maladie tels que les MST et le VIH Sida. Pour elle, il faut une prise de conscience générale en la matière pour mener à bien le programme de plaidoyer.
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Mme Bouaré Bintou Founé Samaké, en présentant le rapport, a tout d’abord noté que l’enquête, initiée par le WILDAF/Mali avec l’appui financier du PAREHF2, a pour but de favoriser une meilleure connaissance du phénomène du viol dans le District de Bamako afin d’inciter à une prise de conscience générale face à la recrudescence des cas de viol.
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A en croire Mme Bouaré, l’objectif spécifique est d’identifier les secteurs qui expliquent et favorisent la recrudescence du phénomène, les causes du silence autour du viol, les causes de l’impunité massive du phénomène afin d’établir une base de données sur le viol dans le District de Bamako
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Pourquoi le choix du District de Bamako ?
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A expliqué Mme Bouaré Bintou Founé Samaké du WILDAF/Mali, parce que Bamako, capitale du Mali, est l’agglomération urbaine la plus importante du pays en pleine croissance démographique. Ce qui bouleverse considérablement les quartiers, leurs mondes de vie et les relations entre les habitants. Selon le rapport présenté par Mme Bouaré, il apparaît que les victimes de viol ne sont pas assez souvent considérées comme de réelles victimes par la communauté malienne en général, mais plutôt comme une honte à cacher. Il est donc urgent de prendre des dispositions concrètes d’accompagnement des victimes (administratives, juridiques, médicales, psychologiques) pour les protéger et des dispositions d’information (campagnes médiatiques), pour sensibiliser les jeunes et la communauté malienne sur le droit de l’enfant et de la femme, sur l’aspect criminel du viol puni par la loi malienne, sur une éducation sexuelle favorisant une maîtrise de soi.
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Elle a par ailleurs expliqué la conclusion fondamentale par rapport au phénomène du viol qui est la suivante : il faut agir très professionnellement en organisant une stratégie commune regroupant avec la société civile et les professionnels, médecins, fonctionnaires de police et magistrats.
rnMariétou KONATE“