Dans le cadre de la commémoration des 16 jours d’activisme de lutte contre les violences faites aux femmes, l’organisation des femmes « Hakew Sabatili », en partenariat avec Mali Justice-Projet, a organisé une journée de débat sur les violences faites aux femmes. C’était à la Maison de la Femme et de l’Enfant sur la rive droite du fleuve. Etaient présentes, la directrice du centre, la représentante du maire de la commune V, celle de l’APDF et de Mali Justice-Projet, de nombreuses femmes.
Selon les enquêtes menées par l’organisation « Hakew Sabatili », le taux d’excision est encore élévé au Mali, soit 91% des filles de 11 à 15 ans. Et, la situation s’est beaucoup aggravée depuis la crise au Mali en 2012. Depuis lors, il y a eu une augmentation concernant les violences faites aux femmes. Madame Diawara Bintou Coulibaly a indiqué que le projet travaille sur les violences faites aux femmes depuis 2016 jusqu’à nos jours. Selon elle, elles ont voulu ce débat d’échange avec les femmes pour rendre le rapport qu’elles ont réalisé mais aussi, organiser un espace d’échange pour mieux sensibiliser les femmes afin de les informer qu’il y a aujourd’hui de structures à leur service pour accueillir les cas de violences sous toutes ses formes, des structures pour les orienter et la prise en charge des cas. Elle a salué le rôle joué par les femmes et dira que les autorités fêtent cette journée à l’instar des journées des Droits de l’Homme, car c’est depuis le 10 novembre jusqu’au 25 décembre que le monde continue de célébrer cette journée. Alors, en consacrant 5 jours d’activisme pour cette commémoration, il s’agit de permettre aux femmes de savoir qu’il y a des opportunités à saisir, des structures à leur porté pour dénoncer les cas de violences. Madame Fatoumata Guindo du MJP (mali justice-projet) a indiqué que ce projet de l’USAID travaille sur la période 2016-2020, avec le secteur formel et informel de la justice et avec la société civile dans le but d’inciter des réformes institutionnelles, d’améliorer l’offre d’accès à la justice et de lutter contre la corruption. Selon elle, l’action du MJP, au-delà de son accompagnement du ministère de la justice, participe également au renforcement des capacités opérationnelles de ses OSC partenaires afin que ces dernières fournissent des prestations d’assistance juridique et judiciaire, intégrant une démarche holistique adaptée à la situation de vulnérabilité des bénéficiaires. Elle dira que le cadre dénommé Hakew Sabatili « accès à la justice » regroupe neuf(9) 0SC à savoir, l’ADPF, l’AJM, la clinique DEMESO, l’APROFEM, PMODEF, WOIYO KONDEYE ; CAFO, AJCAD WILDAF Mali et ARCV. La facilitatrice, Madame Traoré Awa Aly Traoré de l’APROFEM a expliqué l’origine de la commémoration de ces journées qui se situe en République Dominicaine depuis 1960. Selon elle, il s’agit pour elles de restituer les résultats de leurs enquêtes sur les violences faites aux femmes, mais aussi d’expliquer les conséquences que ces violences peuvent causer (cas d’infirmité, handicap, cas de viols, grossesses non désirées, effets psychologiques, les dépressions, timidité, sentiment d’insécurité, les effets psychosomatiques. Que dit la justice ? Elle a indiqué aux femmes que la Constitution du Mali bannit en son article 1 la violence et aussi que tout le monde doit à la sécurité, à l’intégrité de son corps et sont punis les sévices corporels (art 3). Selon elle, les menaces sont interdites ainsi que des coups et blessures volontaires, la répudiation, l’abandon de foyer et d’enfant (art232). Pour sa part, Madame Diawara a intervenu sur le mariage précoce suivi d’une projection de film qui a montré que 52% des filles au Mali sont mariées avant l’âge et que notre pays occupe le 5ème rang au monde. Selon elle, les enquêtes ont aussi montré que le taux du mariage précoce est élevé dans la région de Kayes et les régions du Nord.
Fakara Faïnké