Violences faites aux femmes et aux filles : Ni inévitables, ni acceptables

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Elles constituent une violation des droits de l’homme, une menace à la démocratie, à la paix et à la sécurité et un lourd fardeau qui pèse sur les économies nationales.

Le secrétaire général des Nations Unies a décrété le 25 novembre « Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles ». A cette date s’ouvre également la campagne internationale « Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes » qui s’étend jusqu’au 10 décembre où est célébrée la « Journée internationales des droits de l’homme ». Notre pays adhère à cette campagne et a célébré avec éclat pour la 2è fois consécutive la journée dédiée à la « tolérance zéro » pour les violences faites aux femmes et aux filles. Le thème de cette année est « la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles est une responsabilité collective ». L’objectif est de sensibiliser le public et d’accroître la volonté politique et les ressources pour prévenir et prendre en charge toutes les formes de violences faites aux femmes et aux filles. La journée de plaidoyer et de reconnaissance initiée au CICB à cet effet, était placée sous la présidence du ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Konaré Mariam Kalapo. Elle s’est déroulée en présence de la directrice nationale de la Promotion de la femme, Mme Dandara Touré, de la directrice pays de l’ONU-femmes, Mme Rachelle Djangone Mian, et de nombre d’invités. La violence à l’encontre des femmes n’est ni inévitable, ni acceptable. Une telle violence est de plus en plus reconnue et condamnée pour ce qu’elle est : une violation des droits de l’homme, une menace à la démocratie, à la paix et à la sécurité et un lourd fardeau qui pèse sur les économies nationales. On peut se réjouir des progrès réalisés au cours de ces dernières décennies dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles. Plus de 125 pays sont, en effet, dotés de lois spécifiques qui sanctionnent la violence domestique. Ceci est un acquis remarquable par rapport à la situation qui prévalait voilà à peine dix ans.

Le Conseil de sécurité des Nations unies reconnaît désormais la violence sexuelle comme tactique de guerre délibérée. Les avancées significatives enregistrées par le droit international ont, pour la première fois, donné la possibilité de poursuivre des actes criminels de violence sexuelle pendant et après les conflits. Cependant, il reste beaucoup à faire pour que l’espoir d’une vie sans discrimination ni violence devienne réalité. Si la violence contre les femmes demeure l’une des violations des droits de l’homme les plus répandues dans le monde, elle demeure également l’un des crimes les moins poursuivis. Bien que l’égalité entre les femmes et les hommes soit garantie dans la Constitution de 139 pays et territoires, les femmes se voient trop souvent refuser toute justice et protection contre la violence. Cet échec n’est pas dû à une absence de connaissances, mais plutôt à un manque d’investissement et de volonté politique pour ce qui est de répondre aux besoins des femmes et de protéger leurs droits fondamentaux. A cet effet, la directrice de l’ONU-femmes a estimé qu’il était temps que les gouvernements prennent leurs responsabilités à cet égard. La structure onusienne a ainsi proposé un programme politique composé de 16 mesures concrètes afin que des actions décisives soient prises en vue de prévenir, protéger et fournir des services essentiels pour mettre fin à la violence contre les femmes. La protection de nos mères, nos sœurs et de nos filles exige un leadership et des ressources suffisantes, des lois efficaces ainsi que la poursuite des acteurs afin de mettre fin à l’impunité, dira Mme Rachelle Djangone Mian.

L’autonomisation et le leadership des femmes et des filles peuvent être une réponse favorable à cette problématique. Il est cependant urgent d’apporter aux femmes et aux filles victimes l’appui et les services qu’elles méritent. Le Fonds des Nations unies pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes appuie les groupes locaux et les stratégies novatrices, sauvant des vies et contribuant à mettre fin à l’indifférence, à l’inégalité ainsi qu’à l’impunité qui permettent à une telle violence de perdurer. La violence contre les femmes a des effets négatifs pour chacun d’entre nous. En prenant position contre la violence faite aux femmes nous nous rapprochons peu à peu de la paix, de la justice et de l’égalité. Le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille a confirmé que notre pays, comme de nombreux autres dans le monde, est préoccupé par les questions de violences faites aux femmes et aux filles. Le gouvernement, la société civile et les partenaires conjuguent, par conséquent, leurs efforts pour contribuer progressivement à faire prendre conscience au public des effets néfastes des violences dont les femmes et les filles sont victimes. Cependant, regrette Mme Konaré Mariam Kalapo, malgré les efforts déployés et les résultats enregistrés dans la lutte contre le phénomène, de nombreuses femmes continuent à subir dans notre pays des violences et des discriminations sans fondements objectifs. Le ministre a donc souhaité que les uns et les autres conjuguent leurs efforts pour prévenir les violences et éradiquer l’impunité.

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