La persistance des violences faites aux femmes et aux filles a un impact négatif sur les familles, les communautés et la société en général.
Cette journée célébrée en apothéose, ce jeudi 5 décembre 2019, au Centre internationale des conférences de Bamako (CICB), la Journée Internationale des violences faites aux femmes et aux filles a été couplée au lancement de deux évènements. Il s’est agi : de l’initiative « Spotlight » et les « 16 jours d’activisme » contre le phénomène.
Déplorant la multiplication des violences faites aux femmes et aux filles dans notre pays, la Coordinatrice du système des Nations Unies au Mali, Mme MbarangaGasarabwé dira que de janvier en septembre 2019, 2767 cas ont été rapportés. Ce qu’explique qu’il y a eu une augmentation de 87% en 2019, par rapport en 2018. Aussi, le même rapport fait ressortir qu’au cours de la même période, le viol a connu une augmentation de 9%, par rapport aux données de l’année dernière. Situation qui fera que les typologies les plus rencontrées sont entre autres : les violences psychologiques (17%), les mariages précoces (8%), le viol (17%), les agressions sexuelles (20%), les violences physiques (24%) etc.
Et Mme MbarangaGasarabwéd’ajouter que ce fléau ne peut être banni qu’avec un changement profond au niveau social et un engagement de la communauté locale, nationale, régionale et internationale. Aussi, selon elle, il faut une implication des institutions étatiques (Gouvernement, Parlement, Conseils économiques et sociaux, les Organes de régulation des médias, les Cours et tribunaux etc). En plus, il faudrait associer les organismes non étatiques, à savoir : les communautés traditionnelles, les organisations de la société civile, les mouvements sociaux, le secteur privé etc.
Pour l’ambassadeur de l’Union européenne Bart Ouvry, la violence à l’égard des femmes et des filles est enracinée dans l’inégalité structurelle des relations de pouvoir entre femmes et hommes. Elle persiste dans tous les pays du monde et constitue l’une des violations des droits humains les plus systématiques et les plus répandues. Ce faisant, elle empêche les femmes et les filles de revendiquer leurs droits sociaux, économiques, civils et politiques et constitue un obstacle majeur à la lutte contre les inégalités et la discrimination.
« C’est la raison pour laquelle, l’Union européenne et les Nations Unies ont lancé ensemble l’Initiative « Spotlight », un moyen d’appuyer une approche globale de la prévention et de la prise en compte des violences à l’égard des femmes et des filles dans les pays cibles, en partenariat avec les gouvernements et la société civile, et ce, de manière innovante » a expliqué le diplomate européen.
Parlant du programme « Spotlight », Mme le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille dira que son montantglobal de cinq cent millions d’euros (500.000.000) dont 250.000.000 pour les huit pays africains concernés : à savoir : le Libéria, le Malawi, le Mozambique, le Niger, le Nigeria, l’Ouganda, le Zimbabwe et le Mali. Cette initiative est coordonnée par l’Union Européenne et les Nations Unies.
Le fonds accordé au Mali, s’élève à dix-neuf millions, quatre cent quarante-quatre mille cinq cent dix-neuf dollars américains (19.444.519 USD). « Il servira à la réalisation des six (06) axes d’intervention ou piliers, autour desquels s’articule le programme, dans les Régions de Kayes, Koulikoro, Ségou, Sikasso et le District de Bamako » a laissé entendre Mme le ministre. Avant de citer les piliers dudit programme, que sont : l’amélioration de l’environnement du cadre législatif et politique ; le renforcement des capacités des institutions nationales ; la prévention et les normes sociales ; la provision et l’accès aux services essentiels de qualité ; la disponibilité de données statistiques fiables, quantitatives et qualitatives, sur les violences faites aux femmes et aux filles ; le renforcement des organisations de défense des droits des femmes etc.
Diakalia M Dembélé