Violences contre les femmes : Quand des victimes témoignent

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Des organisations de la société civile se battent au Mali pour une loi spécifique anti BVG. Des victimes saluent et témoignent.

 

«Rien ne vaut la loi pour protéger les femmes car nous souffrons très souvent en silence sans recours. Prenons mon cas, je me suis mariée jeune avec l’homme de mon choix, il m’avait promis que j’allais poursuivre mes études. Mais à peine deux mois de notre mariage, il me sommait d’abandonner l’école. Comme je refusais, il a commencé à se monter violent avec moi, il m’insultait grossièrement et me battait entre temps je suis tombée enceinte alors Monsieur a commencé à sortir et ne rentrait qu’à des heures tardives 2 à 3heures du matin. Et lorsque je me plaignais, il me battait de plus belle, sa copine venait me provoquer chez moi et tout ce que mon mari me répétait : si cela ne te convient pas, retournes chez toi. Pires le jour même de mon accouchement mon mari m’a battue, sa copine m’a narguée et il m’a demandé de retourner chez moi. J’ai fini par le faire », se lamente une victime.

Ces douleurs, frustrations et humiliations, Yassine Koné les a également connus dans son foyer conjugal. «Mon problème n’est pas facile. Lorsque je me suis mariée, mon époux n’avait absolument rien, on a tout construit ensemble. Et vous savez, à peine avions-nous notre maison qu’il m’a fait asseoir pour me faire part de sa décision de prendre une seconde femme. Et une fois cette dernière chez nous, mon calvaire a commencé. Notre mari a commencé à me maltraiter, avec sa femme, ils m’ont fait subir toute sorte d’humiliation, des insultes grossières, pire, il m’a même battue avec une barre de fer il m’a complètement délaissée pour sa nouvelle femme, il rentrait chaque soir avec des petits plats et autres cadeaux pour elle, rien pour moi. Avec la pression de sa nouvelle, il a fini par déserter notre lit conjugal et comme je faisais intervenir d’autres personne, il est allé jusqu’à abandonner le foyer conjugal pendant un an » témoigne Yacine Koné entre deux sanglots.

Yacine Koné se dit dévastée par sa situation. Elle affirme que la tension entretenue au sein de son foyer, a conduit deux de ses enfants à la délinquance, son fils de 17ans qui a fugué et sa fille de 15 ans qui s’adonne à la débauche avec une consommation accrue de stupéfiant et d’alcool dans les bars dancing de la place.

La présidente de Wildaf rapporte également le cas d’une survivante.« Une victime a porté plainte devant le Tribunal de la commune V pour l’excision de sa fille sans son autorisation. Et le procureur de la commune V a classé ce dossier au motif que cette infraction n’est pas prise en compte par le Code pénal. C’est pour vous dire qu’une loi anti VBG peut apporter aux femmes ».

Selon Daouda Guindo de l’Organisation malienne de psychologie, les conséquences des violences sont nombreuses sur les victimes : manque de confiance, perte d’estime de soi, auto isolation, …Des antécédents de violences conjugales chez une femme peuvent provoquer des blocages chez cette dernière à se refuser toute autre relation avec un autre homme, explique notre psychologue.« Une violence physique ou psychologie a toujours des impacts négatifs sur la personne qui la subit. Même si la violence n’est pas physique donc pas visible à l’œil, il faut savoir qu’elle joue inéluctablement sur la personne et peut développer un stress qui mal géré conduit à la détresse ou à la dépression », dit-il.

Pour lui, une femme violentée par son conjoint peut reporter la haine qu’elle éprouve pour son mari sur les enfants.

Pour Harouna Mallé de l’Association des jeunes gestionnaires des ressources humaines du Mali, (AJGRHM), les VBG ont de lourdes conséquences sur la qualité du capital humain. De son expérience de gestionnaire, M. Mallé affirme avoir vu des cadres compétents perdre de leur valeur pour cause de tension familiale. Il cite le cas d’employés contraints à la décision pour cause de harcèlement sexuel ou un employé amené à commettre des séries d’erreurs dans sa tâche car il soupçonnait sa femme d’infidélité etc.

Toutefois, pour le gestionnaire, les VGB qu’elles soient commises sur le lieu du travail ou au sein de la famille, restent des facteurs de contre -productivité avec ses percutions désastreuses sur la qualité du travail et de la rentabilité, M. Mallé soutient que les hommes sont plus aptes à confier leur problème que les femmes.

Khadydiatou SANOGO/Ce reportage est publié avec le soutien de JDH, Journalistes pour les Droits Humains et National Endowment for Democracy-NED

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1 commentaire

  1. We have to conceive method of helping females perceive males who are bad match for them as mate. That would prevent much of abuse plus hardship referred to in article. Females must stop making judgement on basis of what make their vagina feel good as controlling priority. They should put safe contraception to use plus not have children unto married plus have completed education. In short it is reasonable to conclude females intend plus act in accordance with plan not to have children before age 22.
    What was fitting in decades of past is dangerously not always fitting now. This world is overcrowded. People must be better educated or/ plus have vocation skills of use. Those not meeting this requirement will be left behind plus their failure will likely make their children first in line for genocide. We would not like for that to occur plus hope all females pursue achieving Greater Good. Do not be stupid?
    Henry Author Price Jr aka Kankan

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