Violence Basée sur le Genre : Le Mali sur le front anti-excision

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Notre pays, à l’instar de la communauté internationale, a célébré la Journée mondiale de la lutte contre la mutilation génitale féminine. Le thème de l’édition 2018 est : “Consolider l’engagement pour mettre fin aux violences basées sur le genre en vue de l’atteinte des objectifs du développement durable 2030 à travers l’accélération de l’abandon de MGF”.

 Selon l’Organisation des Nations unies, 200 millions de femmes ont subi une forme de mutilation génitale féminine. Des pratiques qui, en plus des troubles psychologiques, peuvent engendrer les complications graves et parfois mortelles pour la santé de la petite fille et de la femme des années plus tard. Si cette tendance perdure, 3 millions de jeunes filles risquent de subir des mutilations génitales chaque année, d’après la même source.

La pratique de l’excision communément appelée MGF est très répandue dans de nombreux pays d’Afrique comme le nôtre. Ce fort attachement à l’excision s’explique par la dimension traditionnelle culturo-religieuse de la pratique, en place depuis des siècles. Elle fait partie des rituels traditionnels de passage à l’âge adulte pour les filles d’une quinzaine d’années, âge auquel elles sont censées se marier.

Par conséquent de nos jours, elle fait partie des premières causes de mortalité maternelle et infantile en Afrique subsaharienne, selon les experts. A côté de cela, elle fait partie des problèmes dans la vie sexuelle des femmes. En effet, l’excision, telle que présentée  dans son sens culturel et traditionnel n’est plus pratiquée aujourd’hui, l’opération est réalisée avant l’âge de 15 ans en milieu rural et dans les 40 jours qui suivent la naissance d’une fillette dans les grandes villes, ce serait pour que la fillette ne ressente pas trop la douleur.

Au Mali, malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation organisées par le gouvernement et les ONG, 91 % des femmes subissent l’excision, ce qui montre un taux inchangé depuis l’année passée. Il est à noter que le Mali figure en tête des pays qui pratiquent les mu tilations génitales féminines. Ce qui signifie que les campagnes de sensibilisation n’ont presque pas eu d’effet sur la situation de MGF dans notre pays.
Par ailleurs, il est à reconnaître que plus d’une trentaine de villages ont abandonné cette pratique, d’après les ONG locales.

Le phénomène de l’excision continue de faire des victimes et les auteurs de ce crime ne sont pas poursuivis en justice, faute de loi qui l’incrimine, puisque cette pratique est considérée comme un crime pour les militants, on peut déplorer que des expatriés de pays voisins profitent de ce vide pour agir au Mali.

Autrement dit, des Burkinabés, Guinéens, Ivoiriens et Sénégalais se rabattent sur notre territoire pour exercer l’excision. Au sujet du projet de loi, un comité d’experts a fini de tabler sur son ossature. Il est désormais à la phase argumentaire afin d’être défendu au niveau du Parlement. Le combat est loin d’avoir pris fin.

Atiyatou Rahmane Coulibaly 

Stagiaire

 

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