Dans le cadre de la journée internationale des droits de l’Homme, Amnesty Mali a lancé, le 10 décembre 2012, son initiative intitulée « Seize jours d’actions contre la violence au genre dans les conflits armés ».
Abbas Touré, responsable du programme de lutte contre la prolifération des armes légères a Amnesty Mali, à Banakabougou, une conférence sur le thème de la violence sexuelle pendant et après les conflits. A l’occasion de la célébration de la journée internationale des droits de l’Homme, les femmes de Banakabougou ont eu l’opportunité d’être édifier sur la thématique de la violence faite aux femmes en période de conflits. Animée par Abbas Touré de Amnesty Mali, cette conférence fut l’occasion d’édifier les femmes sur la notion de la violence liée au genre. Selon lui, la déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes définit la violence liée au genre comme « tous actes de violence dirigés contre le sexe féminin et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée ». En un mot, il dira que c’est la violence qui vise les femmes parce qu’elles sont femmes ou qui touche les femmes de manière disproportionnée. A titre d’exemple, il a cité : la violence au foyer, les atteintes sexuelles, le viol, le harcèlement sexuel, la traite des femmes, la prostitution forcée, les pratiques préjudiciables, etc. Ces précisions faites, il dira que la violence sexuelle pendant et après les conflits, est souvent utilisée comme tactique de guerre pour semer la terreur et punir les femmes et les populations. « Elle reste l’un des principaux obstacles à la sécurité des femmes et a souvent un impact négatif considérable sur leur bien-être global », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que ce type de violence réduit à néant certains droits humains et libertés fondamentales, notamment, le droit à la vie, le droit à la liberté et à la sécurité de la personne, le droit à l’égalité de protection par la loi. Pour tout cela, il a rappelé certains principes, avant de formuler des recommandations. Au titre des principes, il a indiqué que la violence sexuelle et liée au genre dans le contexte du militarisme existe dans toutes les régions du monde. Il a ajouté que les victimes de violences sexuelles et de viols commis en temps de guerre ont pleinement droit, dans les meilleurs délais, à des réparations efficaces, au même titre que toutes les autres victimes. Au titre des recommandations, il a indiqué que les Etats doivent prendre des mesures pour empêcher la violence sexuelle et la violence liée au genre. « Et, lorsqu’un Etat n’y parvient pas, il doit enquêter sur ces actes commis contre les femmes et les jeunes filles et en poursuivre les auteurs », a-t-il indiqué.
Assane Koné