Violation des droits humains : le Mali vers des « sociétés contractuelles »

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Le Réseau des défenseurs des droits humains (RDDH) du Mali a tenu une conférence de presse, samedi 1er mai 2021, dans la salle de réunion de l’association malienne de psychologie. Cette rencontre avec les hommes de médias avait pour objectif de faire non seulement l’état de la situation des droits de l’homme au Mali, mais aussi rassurer que le Réseau se porte bien malgré quelques coups durs. 

Créé dans le contexte de la crise de 2012, précise le président du RDDH, le Réseau des défenseurs des droits humains se porte bien malgré quelques mésententes internes laissant transparaître un bicéphalisme. « Mais le linge sale se lave en famille », rappelle Me Amadou Tiéoulé Diarra.

« Les violations des droits risquent de devenir une coutume »

Plusieurs fois reportée en raison des restrictions liées à la pandémie de la Covid-19, la conférence de presse du Réseau des défenseurs des droits humains (RDDH) sur la situation des droits de l’homme au Mali a finalement eu lieu, samedi 1er mai. « Le Pays vit une situation inédite en matière de droits de l’homme », indique Me Diarra.

Du nord du pays au centre voire au sud, les violations des droits de l’homme sont devenues fréquentes. Des violations qui s’expliquent d’une part par l’ignorance des droits protégés et d’autre part par le besoin de certains individus à commettre des violations. Selon les précisions de Me Diarra, la majorité des citoyens victimes de violations des droits de l’homme au Mali vivent dans les campagnes.

Dans une telle situation, « le bout du tunnel reste encore loin ». Les anciens cas de violations restent toujours impunis, souligne le président du réseau, et de nouveaux cas viennent s’y ajouter. En raison de leur multiplication, « les violations des droits risquent de devenir une coutume» au Mali, craint Me Diarra.

« Vers des sociétés contractuelles »

« Il est vrai que la recherche de la paix est la préoccupation principale sans laquelle l’existence est compromise. Mais cet équilibre recherché nie parfois ou remet en cause le droit au libre choix de l’organisation de personne ou de la société », alerte Me Diarra. Une situation qui fait naître dans le pays des « sociétés conventionnelles ». « Nous évoluons vers des sociétés contractuelles à travers la signature de conventions entre les nouveaux maîtres et les populations », déplore l’homme fort du RDDH qui prend Farabougou, dans la zone office du Niger, ainsi que la plupart des villages du centre (Mopti) comme exemple.

Toutefois, Me Diarra estime que ces accords locaux doivent interpeler et commander les actions des défenseurs des droits de l’homme qui doivent chercher à les comprendre au préalable. « C’est bien de dénoncer un outil, indique Me Amadou Tiéoulé Diarra, mais avant il faut le connaitre. Nous devons avoir le souci de comprendre les nouveaux droits qui sont créés ».

Fousseni Togola

Source : https://saheltribune.com

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