Dans un communiqué, publié le 30 septembre dernier, la Commission nationale des Droits de l’Homme (CNDH) invite les autorités compétentes à agir contre les auteurs des violences liées à la pratique d’esclavage à Bafoulabé dans la région de Kayes.
Quelques jours après un effrontément sanglant entre les anti-esclavagistes et les nobles à Bafoulabé dans la région de Kayes, des manifestations violentes ont été constatées, ayant suscité l’indignation de la Commission nationale des Droits de l’Homme (CNDH).
Selon cette structure des Droits de l’Homme, ces manifestations violentes constituent des atteintes aux droits à la vie , a l’intégralité physique, aux biens ,dans la région de Kayes. Le communiqué se fonde, entre autres, sur le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples, et rappelle spécifiquement les dispositions de l’article 2 de la Constitution du Mali selon lesquelles « Tous les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs. Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion et l’opinion politique est prohibée ».
De même, l’Institution nationale des droits de l’Homme condamne avec fermeté les violences perpétrées entraînant parfois mort d’hommes sur des personnes en raison de leur soi-disant statut « d’esclave » et invite le gouvernement à tout entreprendre pour mettre fin à ces violences récurrentes.
Cependant, le président de l’institution et ses lieutenants recommandent aux autorités compétentes de poursuivre et traduire en justice les auteurs, co-auteurs et complices de ces abus des droits de l’Homme. La structure dirigé par Aguibou Bouaré réitère son appel à l’attention du gouvernement à l’effet d’initier dans les meilleurs délais un dialogue inclusif en vue de la résolution durable de la question de « l’esclavage par ascendance » au Mali, en général, dans les régions de Kayes, Kita, Nioro du Sahel en particulier ; appelle les populations concernées à cesser tout acte de violence et à œuvrer en faveur de la paix et de la cohésion sociale.
Rappelons qu’une charte de cohabitation pacifique a été élaborée, mercredi, à l’issue d’un forum d’entente sociale entre les communautés de la région de Kayes (sud du Mali) en vue de trouver des solutions à la pratique de “l’esclavage par ascendance” (hérité par certaines familles) dans cette région.
Ont pris part au forum entamé le 16 août courant et à l’élaboration du document, les autorités des collectivités territoriales, coutumières, chefs de villages, chefs des quartiers, organisations de la société civile et de défense de droits de l’homme ainsi que des représentants des autorités traditionnelles, leaders religieux, autorités administratives, des anti-esclavagistes de la région et de la diaspora.
Adama KONATE