Décidément, le Mali sous IBK ne cesse de nous réserver des surprises désagréables. En effet, des enseignants qui voulaient exercer leur doit syndical reconnu par la Constitution malienne ont été arrêtés muni- militari devant leurs élèves. Cette scène macabre s’est passée il y a quelques jours dans deux écoles privées de la commune I.
Le promoteur du collège Doulaye Baba de Doumanzana a engagé depuis un certains temps un bras de fer avec le syndicat des écoles privées et laïques, un démembrement du Syndicat national de l’éducation et de la culture (SNEC). Il est dirigé par Abdoulaye Fotigui Berthé. Ce dernier est sous mandat de dépôt depuis vendredi dernier après avoir passé 24 heures menotté à la gendarmerie. Ils étaient au nombre de six enseignants arrêtés devant leurs élèves au collège Doulaye Baba, sur instruction du promoteur Bolozogola.
Le différend qui les oppose est le refus catégorique du promoteur à permettre aux enseignants de syndiquer comme le stipule la Constitution du 25 février 1992. Pire, il a même saisi l’inspection de travail pour le licenciement de trois d’entre eux. Mais malheureusement pour lui, l’inspection a donné un avis défavorable au licenciement. Dans son arrogance, il est allé jusqu’à dire que son personnel au nombre de 13 enseignants ne sont ni inscrits ni à l’INPS ni à l’AMO.
Après avoir été entendu par sa hiérarchie et qui a écouté les deux parties, celle-ci a demandé aux protagonistes d’apaiser le climat social. Cette médiation est intervenue le vendredi 1er avril. Le syndicat, pour l’apaisement du climat, a accepté la proposition faite par les négociateurs. Malheureusement, du côté de l’autre partie, la bonne parole était tombée dans l’oreille d’un sourd.
A leur grande surprise, le lundi 4 avril, à sa demande, les policiers du 12ème arrondissement débarquent dans la cour de l’école. Direction : les classes tenues par les enseignants. Ils sont arrêtés et menottés dans les classes et devant leurs élèves, destination le commissariat. Alertés, les responsables du SNEC ont immédiatement saisi qui de droit.
Aussitôt, le directeur de l’Académie d’enseignement rive gauche et son staff, le DCAP et son équipe ont passé plus de deux heures au commissariat pour ramener le promoteur à la raison afin qu’il retire sa plainte. Face à son refus catégorique, le dossier a finalement été transmis à la justice qui les a placés sous contrôle juridique.
Après cette humiliation de leurs camarades, le personnel sans exception, en guise de solidarité, a arrêté les cours. Aux dernières nouvelles, on apprend qu’il a fait recours aux étudiants pour dispenser les cours en lieu et place des enseignants titulaires. Pratique contraire aux dispositions en vigueur en République du Mali.
Arrestation rocambolesque de Abdoulaye Fotigui Berhé et son camarade
Le jeudi dernier, un autre promoteur du nom de Kassim Sidibé du lycée privé Fraternité de Sangarébougou, ayant ses entrées dans le monde de la justice et de la gendarmerie de Sangarébougou, rentre dans la danse. Pour la petite histoire, son école serait considérée comme le nid de la fuite et vente de sujets de différents examens. On dit «Baccalauréat promo», c’est au lycée Fraternité de Kassim.
Kassim se sent visé et certainement, en complicité avec le promoteur du collège Doulaye Baba, appelle Abdoulaye Fotigui Berthé, le secrétaire général du syndicat des écoles privées chez lui au domicile. Après quelques échanges, les deux hommes en viennent aux mains. Et les loubards de Kassim sans hésiter passent à tabac Abdoulaye Berthé. Il fit appel aux gendarmes. Arrivés sur les lieux, ils arrêtent et passent les menottes aux mains du secrétaire général Berthé. Il passe 24 heures à la gendarmerie les menottes aux mains.
Malheur pour le camarade de Abdoulate Fotigui Berthé qui était venu s’imprégner de la situation. Il est lui aussi arrêté. La gendarmerie conduit les deux responsables du syndicat devant le tribunal de commune I. Ils ont été placés sous mandât de dépôt aux environs de 19h 45 mn.
Brin COULIBALY