L’octroi aux Nationaux maliens des produits comme le passeport, la carte biométrique ou la vignette est un mérite de la Transition. Cette “nationalisation” vise non seulement à créer des emplois, mais aussi, à sécuriser davantage les biens et services, jadis, offerts par les sociétés étrangères. Toute chose qui entraînait la fuite des capitaux. Le cas de la vignette, version 2024, pose l’interrogation quant à la pertinence du choix. A telle enseigne qu’on craint l’érection d’un réseau mafieux en bande organisée dans ce secteur dont le mode opératoire est un véritable délit d’initié qui a entraîné une perte colossale au niveau du service des assiettes du Mali.
Pour rappel, la fabrication des vignettes automobiles était confiée à une entreprise canadienne spécialisée dans ce domaine, désormais attribuée à une société malienne. Mais les falsificateurs sont entrés dans la danse. Les enquêteurs maliens cherchent, aujourd’hui, à savoir le degré d’implication des agents des impôts, du trésor et de la comptabilité publique. En effet, les vignettes falsifiées présentent les mêmes caractéristiques que celles régulières sauf qu’un crime n’est jamais parfait.
Selon des informations, un homme déguisé en faux agent, arborant autour du cou, un badge de l’administration des impôts, a eu des séances de travail avec certains transporteurs syndicalistes de la place. Selon cet agent indélicat, les nouvelles autorités auraient décidé d’aider les transporteurs en leur accordant une remise substantielle sur les nouvelles vignettes arguant que le transport est le parent pauvre de la Transition. Il n’en fallait pas plus pour que les uns et les autres applaudissent la manœuvre et mordent à l’hameçon. C’est ainsi que notre homme malveillant propose à nos soldats de la route jusqu’à 15% de réduction de tarifs. Des exemplaires de vignettes sont alors distribués à des syndicalistes..Il semble que la cagnotte amassée atteint des centaines de millions de francs CFA ou frise le milliard. Les investigations de la police criminelle permettront de situer les responsabilités ainsi que les montants incriminés.
Selon nos sources, une personne au moins aurait été arrêtée. La police est à pied d’œuvre pour démasquer les auteurs et d’éventuels fraudeurs et complices.
Plus grave, certains auteurs des malversations auraient des démembrements dans l’enceinte des services des impôts. Il n’est pas aussi exclu que des cadres impliqués soient proches des imprimeurs de vignette aussi.
Il est aujourd’hui regrettable que l’effet boule de neige recherché par la Transition ne soit pas atteint, une Transition qui ambitionne la reprise par les Nationaux de la saine redistribution des services de l’État. Dès lors, il urge pour l’administration fiscale de réprimer ce nouveau banditisme financier qui a pignon sur rue dans nos villes et qui prive les caisses publiques des ressources nécessaires pour son bon fonctionnement.
Nous y reviendrons…
Issiaka SIDIBÉ