De nos jours, l’argent est devenu un bien nécessaire, indispensable pour la vie en société. Actuellement, celui qui possède de l’argent en quantité se prévaut de toutes les notoriétés, C’est pourquoi dans nos sociétés modernes, avoir beaucoup d’argent est source de bonheur, de respect, de pouvoir, de succès dans les affaires, voire en amour. Si l’argent permet de satisfaire les besoins, est ce que le fait d’en avoir beaucoup peut nous procurer tout ce dont on a besoin ?
Aujourd’hui, en bien ou en mal, l’argent cause beaucoup de problèmes dans la communauté. A commencer par la famille. Il peut être parfois source de division du tissu sociale. Ainsi, si l’un des membres de la famille, soit le frère aîné ou petit cadet dispose de plus d’argent que l’autre, celui si se croit tout permis et ne considère plus l’autre comme il est de coutume. C’est alors qu’on assiste à des conflits et division familiale. Celui si ne respecte plus personne dans la famille, n’assiste plus aux réunions familiales.
C’est dans ce contexte qu’une dame âgée de 70 ans a voulu nous faire partager son expérience, elle a voulu garder l’anonymat: « j’ai été abandonnée par mes frères et sœurs à cause de ma pauvreté ». Sous l’émotion elle nous confié que même sa mère l’a rejetée tout simplement que son mari est pauvre. Elle ajouta : « est ce ma faute que mon mari et moi ne disposons pas de moyens financiers ? ».
Un jeune homme de la trentaine, chauffeur de taxi : « je suis l’ainé de ma famille, je suis un débrouillard, la nuit je gagne un peu d’argent avec le taxi de mes amis, souvent une fois par semaine, je fais ce travail. C’est difficile pour moi de subvenir aux besoins de la famille puisque notre papa n’est plus. Pourtant de temps en temps, je contribue aux dépenses de la famille. Mais, je ne mange pas à la maison. Ce n’est pas que je ne veux pas, mais on me commissionne au moment de manger et de retour, je retrouve la tasse vide. Que faire si ma propre mère contribue à cela ? Si j’avais de l’argent, on allait me considérer comme un membre de la famille ».
Ainsi, des fois à cause de l’argent, certaines amitiés se disloquent.
Une vendeuse ayant gardé l’anonymat : « je n’ai plus d’amie, car je n’ai pas d’argent. La seule amie que j’avais depuis notre jeune âge m’a chassée de chez elle à cause de mon habillement de pauvre. Un jour, elle m’a demandé de faire l’adultère que j’ai bien refusé. Elle m’a clairement dit : je vis de l’argent des hommes ! » Pourtant elle est mariée.
Certaines personnes sont capables de tout faire pour avoir de l’argent en abondance. C’est pourquoi, avec de l’argent, certains pensent qu’on peut tout avoir. Il y a beaucoup de maladies qu’on ne peut soigner avec de l’argent. Etant sur leur lit de mort, ils ont beaucoup d’argent mais ne peut se procurer la bonne santé. Le seul ennemi de l’homme est la maladie, quand on est condamné à mourir, on ne peut acheter une vie. Il y a des personnes qui préféré vivre dans la pauvreté que d’avoir l’argent malsain. Certains souffrent corps et âme pour subvenir à leurs besoins. Par exemple, des mécaniciens, des chauffeurs, des vendeurs sous le soleil passent toute des journées dans les rues pour juste avoir de quoi se nourrir.
Par contre d’autres pensent avoir de l’argent dans la facilité (le vol, la prostitution, fétichisme, l’arnaque). Il y a des hommes sans conscience, sans scrupule capable de tout pour se procurer des sous en abondance. Ces hommes sont capables de donner en sacrifice la vie d’un être humain. Ils sacrifient un membre de leur famille au féticheur ou marabout pour avoir beaucoup d’argent. Ils oublient que c’est en « forgeant qu’on devient forgeron» et qu’on ne se lève pas du jour au lendemain pour devenir riche.
Selon M. Traoré, fonctionnaire : « Selon moi, l’argent peut nous donner la richesse financière et matérielle mais pas toujours le bonheur dans la vie. S’il faut voir à travers nos chaines de télévision qui participent en quelque sorte à une mauvaise influence de l’argent sur l’esprit des téléspectateurs, cela à travers des émissions de ‘’Sumu’’ et autres que les femmes distribuent l’argent comme dans un conte de fée. J’en veux franchement à ces télévisions qui diffusent de telles émissions sur les écrans, chose qui traumatise et incite les jeunes au vol et à la prostitution. Je crois que les gens sont trop pressés d’avoir de l’argent. A mon jeune âge, j’ai fais tous les petits boulots qui je trouvais pour payer pour subvenir aux besoins de mes parents au village. Je vous fais savoir que j’ai même vendu du charbon, des habits, de l’eau ici à Bamako. Pour devenir une personne aisée, il faut apprendre à cultiver en soi le plaisir de travailler. L’argent ne peut pas tout acheter dans la vie. Il faut des fois faire l’effort physique pour s’améliorer ».
Fatoumata Coulibaly
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