Vie de prison au Mali : Un paradis de débauches

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Maison d'arrêt de Bamako
Maison d’arrêt de Bamako

Une  prison est un établissement pénitentiaire clos aménagé pour recevoir des individus condamnés par les tribunaux à une peine les privant de liberté ou des prévenus en instance de jugement, contrairement à son vrai sens,  ce lieu est devenu aujourd’hui un endroit de toutes sortes de débauches.

 

En véritable porte à faux avec sa signification réelle, aujourd’hui  la prison ne fait plus peur à certaines personnes. D’aucuns estiment même que c’est un lieu qui leur permet de se reposer s’ils font leur bêtise. Un slogan connu de certains malfrats, pour confirmer que la prison est devenue un véritable centre de laisser-aller.  Au sein duquel des réseaux se tissent entre les malfrats, avec ses corollaires de  pédophilie, d’homosexualité, de trafic et de consommation de stupéfiants.  D’autres poussent leur outrecuidance jusqu’à affirmer que c’est dans les prisons que les bonnes affaires se traitent. C’est pourquoi à Bamako le banditisme s’accroît de jour en jour. Et la majorité des pensionnaires de nos centres de détention ne sont pas à leur premier séjour. On a l’impression que certains malfrats divisent l’année en deux, entre la prison et la rue.

 

Certains prisonniers, à quelques jours seulement de leur sortie de la prison vont aller commettre le même crime qui leur a valu l’incarcération. D’autres en sortent avec le moral d’acier et une forme pétillante. Ils gravissent d’échelon dans le banditisme après chaque séjour carcéral. Au point qu’on a l’impression que c’est la prison qui leur forme de plus  sur le banditisme, parce qu’ils s’enseignent, entre eux prisonniers, des méthodes de leur sale milieu. Les tactiques et les procédés poignants pour frapper fort une fois le nez au vent.

 

Le laxisme dans la surveillance !

Comment se fait-il qu’un prisonnier jugé et condamné de privation de liberté  garde avec lui son téléphone portable ou d’autres appareils très sophistiqués ? Qui leur permettent de communiquer avec l’extérieur. « Quand mon fiancé était en prison pour une affaire de portable perdu, j’approvisionnais couramment son téléphone de crédit », nous a confié M.T, une étudiante.

 

Pour preuve, tout dernièrement un journal de la place a annoncé que les gardiens de la prison centrale de Bamako ont mis la main sur 130 téléphones portables téléphoniques en mois de Mai. Et la plupart de ces portables ont été remis à leurs propriétaires prisonniers en échange d’une somme forfaitaire. Toute chose qui décrive la complicité régnante entre les surveillants de prison et les geôliers. Ces agents, relevant de la surveillance de prison se défendent contre ces arguments au motif qu’ils font des sacrifices énormes pour maintenir la garde, malgré leurs conditions dérisoires de traitement par l’Etat. Cependant, il n’est un secret pour personne, que même sans permis de communiquer, les visiteurs ont accès aux centres de détention avec des petits billets de 500 ou 1000F introduits dans leur pièce d’identité.

 

Si le premier objectif de la prison est d’assurer une meilleur insertion sociale au délinquant, une fois en liberté, force est d’admettre que les séjours carcéraux ne font qu’aggraver le phénomène de banditisme.

 

Sans honte à la sortie de la prison  certains se promènent à tête levée dans leur quartier .Il y en a même qui vont aller acheter beaucoup de vêtements  comme s’ils sont venus d’un voyage de vacances. Avant de reprendre de la plus belle manière les faits qui les ont conduits en prison.

 

En tout cas, l’Etat doit prendre des mesures adéquates pour la cessation de ce fléau dans la prison.

 

                                                                            Fatoumata Fofana

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