Vie de la nation : L’arbre de la crise du nord ne doit pas cacher la forêt des préoccupations ardentes du Peuple

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Nord du Mali : sept morts dans l’attaque contre un camp de l’arméeOù sont passées les grandes promesses de campagne du président Ibrahim Boubacar Keita ? Que deviennent les grands chantiers annoncés notamment ceux conclus à Tianjin ? Quid des problèmes au quotidien des maliens à savoir : enrichissement du panier de la ménagère ou encore la fourniture d’eau et d’électricité ? Toutes ces préoccupations et bien d’autres, bien qu’elles figurent parmi les priorités du gouvernement malien, sont passées en second plan. Et pire, elles semblent peu à peu tomber dans l’oubli. La raison, la crise du septentrion malien, qui occupe l’essentiel de l’actualité nationale. Tous les efforts de l’Administration IBK semblent converger vers la résolution de ce problème. Comme si par un coup de baguette magique, la signature des accords de paix serait la panacée pour tous les  problèmes du Mali. Les autorités maliennes avancent à pas de tortues et dans une seule direction ! Ibrahim Boubacar Keita devrait s’inspirer de ce proverbe arabe : « le temps est comme une épée qui plane sur nos têtes. Si tu ne le maitrises pas avant qu’il ne tombe, il te coupera ». IBK est installée depuis plus d’une année et demie à la magistrature suprême. A ce rythme, il entamera la fin de son mandat sans que le pays n’avance d’un iota.

 

Toutes les initiatives soldées par des échecs….

Si toutes les actions entreprises par l’Administration IBK dans l’optique de la stabilisation du nord et de la réconciliation avaient eu un léger impact, la pilule aurait pu passer auprès de la population. Et si un projet d’accord a pu être rédigé et soumis à l’appréciation des groupes rebelles et du gouvernement, c’est uniquement grâce à la Communauté internationale, tout spécialement Paris et Alger. Après huit mois de pourparlers, le Mali a paraphé un pré accord de paix. Il s’agit d’un progrès vers la pacification même si les rebelles ont refusé de le parapher prétextant qu’il ne répond pas aux aspirations de l’ «Azawad».  Mais avant, n’oublions pas que les nouvelles autorités maliennes fraichement installées avaient tenté de créer un cadre propice à la paix sans succès. Des assises et des états généraux de la décentralisation avaient été organisés. Aucun des groupes armés ou « rebelles » n’étaient présents. Soumaïla Cissé, candidat malheureux à la présidentielle et maintenant chef de file de l’Opposition, l’avait alors déploré en plus d’autre grandes personnalités de la scène politique malienne. Le MNLA, avait boycotté l’initiative d’un dialogue, tout comme ses alliés armés. Il aura fallu attendre l’implication de la Communauté internationale dont des institutions comme l’Union Européenne et le Conseil de paix et de Sécurité de l’ONU, de la France et de l’Algérie. Les choses ont depuis lors progressé avec l’ouverture du dialogue entre Bamako et les groupes armés qui a abouti à un projet d’accord dont la signature est prévue dans la capitale malienne dans les prochaines semaines.

IBK fait de moins en moins l’unanimité

La stabilisation du septentrion malien ne devrait pas être le seul cheval de bataille d’IBK, loin de là. Lors de sa campagne électorale, l’économie occupait une place centrale. Pour l’heure, le bilan est vite fait. Aucune réforme de grande ampleur n’a été entreprise. Le marché de l’emploi est toujours aussi stérile avec très peu d’opportunités et toujours de plus en plus de jeunes diplômés sont sans emploi. L’impression généralement ressentie de la reprise économique est trompeuse. Il s’agit uniquement du rattrapage économique logique pour un pays comme le nôtre qui sort d’une crise multidimensionnelle. De plus, depuis son élection, le président IBK fait de moins en moins l’unanimité au sein de l’opinion publique. Elu presque par plébiscite avec un score de 77 %, il est évident que la fleur de l’espoir qu’il avait suscitée  lors de sa campagne, se retrouve aujourd’hui sans fruits. Dans le même temps, les maliens supportent mal de voir des proches de l’entourage direct du président et de sa famille nommés à des postes très importants. Certains ont parodié un des slogans célèbres de sa campagne. Le «  Mali d’abord » que l’on voyait placardé dans toutes les grandes villes du pays, transformé en « ma famille d’abord ». Lui qui ne jurait que par l’équité et la justice, lui qui cria malheur à ceux d’entre nous qui s’adonneraient à la corruption, la malversation financière, le détournement des deniers publics et le népotisme, n’est, en vérité, pas meilleur que les autres, pensent désormais beaucoup de maliens. Certains vont même jusqu’à penser que les actions d’IBK n’ont d’autres vocations que de servir ses propres intérêts à défaut de ceux de la Nation. Ajouté à cela, l’achat très controversé de l’avion présidentiel et le contrat d’armement passé en totale ignorance des règles en matière de passation de marchés publics en République du Mali. Toute chose qui a poussé le FMI a demandé aux autorités de justifier la source du décaissement. Un incident qui poussa l’institution financière mondiale à rompre ses relations avec le Mali avant de les reprendre dans un second temps et donner l’ultimatum de mars 2015 pour un dernier audit. L’image du président IBK en a été fortement écornée.

Dans un pays, quand l’économie va, tout va. Malheureusement, l’on ne peut dire autant pour le Mali d’IBK. Le président est invité à agir et vite, pour l’Honneur et le Bonheur des Maliens !

Ahmed M. Thiam

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