Le ministre malien de l’Industrie et du Commerce, Mahmoud Ould Mohamed, a animé, dans les locaux son département, le vendredi 10 septembre 2021, une conférence de presse sur la vie chère.
C’était en présence du président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), Youssouf Bathily, du directeur général du commerce, de la consommation et de la concurrence (DGCC), Boucadary Doumbia, et plusieurs directeurs régionaux.
Des causes de la vie chère au Mali
À l’entame de ses propos, le ministre Mahmoud Ould Mohamed a rappelé que l’approvisionnement du Mali, assuré à plus de 70% par l’importation, s’effectue de moins de moins confortablement depuis l’apparition de la COVID-19, qui a eu pour conséquence le ralentissement des activités économiques.
Et de rappeler que les mesures de riposte ont concerné entre autres l’interdiction de regroupement d’un certain nombre de personnes, la fermeture des unités industrielles, des marchés et des frontières terrestres, aériennes, maritimes et ferroviaires aux voyageurs, les restrictions de transport intérieur, la mise en quarantaine des villes entières et l’instauration de couvre-feux. « Le phénomène de vie chère actuellement est lié à la notion de pouvoir d’achat c’est-à-dire la capacité pour un revenu de couvrir les dépenses essentielles », estime-t-il.
Les efforts des autorités face cette situation
Ainsi, pour soutenir le pouvoir d’achat des populations, selon le ministre, le gouvernement a pris plusieurs mesures d’ordre social, notamment la revalorisation des salaires des fonctionnaires, la réforme des pensions de retraite, le financement des projets à haute intensité de main-d’œuvre, le financement des activités génératrices de revenus, la distribution de vivres et d’aliment- bétail, le transfert monétaire aux couches les plus vulnérables.
Au plan commercial, dit-il, pour atténuer les effets de la transmission de la hausse des prix internationaux sur le niveau des prix intérieurs, le département du commerce a privilégié d’abord la négociation des marges commerciales des opérateurs économiques afin de geler les augmentations des prix.
C’est dans ce sens que des réunions ont été multipliées avec les organisations consulaires et patronales, les opérateurs économiques, les organisations de la société civile, les centrales syndicales et les associations des consommateurs, soutient M. le ministre.
Et d’ajouter que ces concertations ont abouti au maintien des mesures déjà en vigueur et à l’adoption d’autres mesures supplémentaires d’atténuation des effets de la flambée des prix, notamment la détermination du prix plafond du sucre à 500 FCFA le kg dans le cadre du programme de jumelage, l’application du prix consensuel du pain, de la farine et du ciment.
En vue d’assurer l’effectivité de ces prix indicatifs-plafond-, il a indiqué que son département, à travers la direction générale du commerce, de la consommation et de la concurrence (DGCC), a renforcé ses brigades de contrôle des prix, de lutte contre la fraude, la concurrence déloyale et les pratiques illicites dans les transactions commerciales.
Cependant, a-t-il concédé, les difficultés et incompréhensions dans la mise en œuvre du protocole signé avec les syndicats de bouchers, ont amené son département à suspendre l’opération afin d’explorer d’autres pistes de solutions pour assurer l’approvisionnement régulier des marchés à bétail.
Pour ce faire, aux dires du ministre, le gouvernement a engagé le département en charge du développement rural à trouver des solutions pérennes aux déséquilibres de l’offre sur les marchés ruraux et urbains à bétail.
Concernant les céréales locales non transformées, l’augmentation soutenue des prix en cette période de soudure est en lien avec l’insuffisance de l’offre céréalière due à l’insécurité persistante dans les zones de production et à la mauvaise campagne agricole de 2020-2021, qui n’a pas permis aux paysans de disposer des intrants subventionnés, soutient Mahmoud Ould Mohamed.
Mantan Koné