L’objectif est de faire connaitre au grand public la vie du roi Soumaoro Kanté que l’histoire lui a proprement ignoré, alors qu’il a régné de 1200 à 1230. Il a été l’un des grands chefs en Afrique de l’ouest qui a combattu contre l’esclavage
L’association Soumaoro Kanté (ASK) a choisi les locaux de la maison des Ainés de Bamako pour tenir sa conférence inaugurale sur le thème « Soumaoro Kanté, roi du Sosso Héro ou parjure ». C’était le samedi 19 août 2017, à travers une journée culturelle. Cette conférence inaugurale marque le lancement officiel des activités de l’association Soumaoro Kanté. L’objectif recherché par les responsables de l’Association à travers cette journée culturelle dédiée au roi Soumaoro Kanté qui est à sa première édition, est de faire connaitre au grand public la vie de ce grand homme que l’histoire a proprement ignorée. Alors qu’il a régné de 1200 à 1230. Il a également été l’un des grands chefs en Afrique de l’ouest qui a consacré sa vie à combattre contre l’esclavage.
Présidée par Drissa Kanté, président de l’Association Soumaoro Kanté, entouré par plusieurs membres de ladite association dont Me Alfousseini Kanté, conférencier, la rencontre a été riche en couleurs,. Après avoir souhaité la bienvenue à l’ensemble des membres et sympathisants, le président a invité les jeunes, les historiens, les chercheurs et les hommes de culture a s’investir davantage pour faire revivre l’histoire du roi Soumaoro Kante.
Selon le conférencier, le thème de la conférence se veut tout simplement de fournir des pistes de réflexion tant l’histoire de Soumaoro Kanté fait l’objet de controverses. Aussi il a articulé son exposé autour de 5 points essentiels à savoir : « les origines de Soumaoro Kanté », « Soumaoro Kanté et l’abolition de l’esclavage » ; « Kanté Niamakala ou Forgeron » ; « Relations Fakoli et Soumaoro Kanté » et « la bataille de Kirina ». Me Alfousseini Kanté a d’abord rendu un vibrant hommage à l’ancien président de la République Alpha Oumar Konaré et ainsi qu’à son épouse pour avoir réhabilité le Roi du Sosso en baptisant le Centre de formation professionnelle : Soumaoro Kanté.
Par rapport aux origines de Soumaoro Kanté, le conférencier a commencé par un proverbe moré qui dit : « tant que les lions n’auront pas leur historien, les récits de chasse tourneront toujours en faveur des chasseurs ». Selon lui, Soumaoro Kanté n’a pas eu d’historien, ce sont les vainqueurs qui ont écrit l’histoire.
« L’histoire sait retenir certains faits et rejeter d’autres. La tradition orale qui est pratiquement la seule source qui parle de Soumaoro, pour mieux valoriser, les Mandeka et Soundiata va ternir l’image de ce dernier », a-t-il expliqué. Par ailleurs, le conférencier a précisé qu’il est difficile de donner les origines de Soumaoro Kanté. D’une façon générale on le fait descendre de Diarisso ou de Dabi Kemeko. Ce qui est certain Soumaoro est un Soninké, a-t-il déclaré. Ce village est également contigu à deux (02) autres villages et les noms de famille dominants sont les Touré. Soumaoro Kanté de son vrai nom Bandiougou Diarisso est le fils de Tiémoko Diarisso et Dani Diarisso son grand-père, a-t-il ajouté.
Soumaoro Kante et l’abolition de l’esclavage : selon le conférencier, Soumaoro Kanté était le seul Roi africain connu pour avoir combattu les Arabes sur leur propre sol dans l’actuel Maroc en 1222, puis il abolira l’esclavage au Ghana après la conquête de l’empire en décembre 1223. Cet esclavage qui sera vite rétabli en 1230 par Soundjata Konaté (devenu Keïta après son rejet par la Konaté) juste après les défaites de Balandougou, Faraba et Krina par des Soninké animistes, a-t-il précisé.
Kante Niamakala ou Forgeron : le forgeron est un personnage ambivalent, médiateur entre les vivants et les morts, et un homme indispensable pour la suivie des autres a expliqué le conférencier. Selon lui, d’autres contrariétés font qu’il existe des Kanté nobles, des Kanté hommes de caste, mais tous ont un dénominateur commun, l’exercice du métier de Forgeron.
Relation avec Fakoli : Me Alfousseini Kanté a souligné que Fakoli serait le neveu de Soumaoro, car on affirme que sa Maman Kankoumba Kanté serait la mère de Fakoli et dont le père serait un diable.
La bataille de Kirina : contrairement à la leçon d’Histoire du primaire, il y ‘aurait une bataille à Kirina en 1235 à l’issue de laquelle Soundiata Keïta sortit vainqueur pour devenir Empereur du Mandé. Cela a valu de la part des griots beaucoup d’éloges. Pourtant le Nianimaboli est aussi une réalité. C’est pourquoi feu Fakoli Camara persiste et signe que le Mandé n’a connu que deux (02) guerres : celle de Dagadiala à quelques kilomètres de Dialakoroba en partant de la route Bamako-Bougouni et celle de Krido sur les collines de Naréna, a-t-il signalé.
AMTouré