Le vendredi 07/09/2018, plus de 700 Bozos riverains du fleuve Niger traversant la commune rurale de Kalabancoro ont été, suite au débordement des eaux du fleuve, contraints de quitter leur domicile pour rejoindre l’école fondamentale Mamadou Kounta dudit quartier. Sur place, nous avons rencontré Sékou Amadou Minta, non moins chef des bozos de Kalabancoro, qui nous a éclairci les choses.
Devant des centaines de ses parents déplacés, Sékou Amadou Minta a remercié l’ensemble de la communauté bozo pour leur courage et bravoure incommensurables et leur promptitude grâce à laquelle les dégâts ont été limités. Sur la question des inondations qui ont occasionné leur déménagement à l’école fondamentale Mamadou Kounta, M. Minta précise que ce n’est pas la 1re fois qu’ils en sont victimes. C’est la 3e fois consécutive que les bozos sont obligés de déguerpir de leurs habitations à cause de la montée du niveau de l’eau du fleuve Niger. Mais cette année est exceptionnelle : « Nous avons été surpris de ce drame comparativement aux autres années. Cette situation a eu lieu le vendredi passé vers le soir. Mais tout ce que fait Dieu est bon. Et malgré l’arrivée étonnante de cette situation calamiteuse, on a pu évacuer tous les enfants, les femmes et même les hommes, sans enregistrer de perte en vies humaines », note le chef des Bozos de Kalabancoro. Il poursuit ainsi: «Nous avons quand même enregistré beaucoup de dégâts matériels dont les maisons construites en banco dévastées, 4 pirogues emportées ainsi que beaucoup de filets… ».
A leur arrivé à l’école fondamentale Mamadou Kounta de Kalaban Coro, Sékou Amadou Minta témoigne que le maire de ladite commune, Tiecoura Hamandoun Diarra, et le sous- préfet, se sont, après avoir appris le drame, rendus sur les lieux et leur ont promis des contributions qui sont encore attendus. « Leur visite nous a beaucoup marqués », a-t-il dit.
Au sujet de ce drame, M. Minta n’a pas manqué de faire constater que beaucoup d’enfants sont tombés malades, dès qu’ils ont déménagés à ladite école. Il a également souligné la carence de denrées alimentaires pour se nourrir. Chose qui les préoccupe présentement. En outre, il n’a pas manqué de souligner les aides censées être disponibles de la part d’une structure ayant dénombré le nombre de victimes de ce drame. Les victimes comptent également sur l’État malien pour leur venir en aide en termes de soins pour les enfants souffrants et beaucoup d’autres problèmes urgents à résoudre.
Cependant, il dit aussi être inquiet du fait que bientôt c’est la rentrée scolaire, par conséquent il faudra évacuer l’école, alors que le maire et le sous-préfet en charge de cette question n’ont pour l’instant pris aucune mesure prenant en compte leur situation.
À noter que le sous-préfet et le maire de la commune, approchés par l’équipe du journal, n’ont pas voulu se prononcer sur cette question. Chose qui, selon nous, ne peut manifester que leur indifférence face à cette situation pourtant critique, puisque récurrente. À titre de rappel, de la bouche des sinistrés, nous apprenons que c’est la troisième fois que ce drame se produit sans que les autorités songent à trouver une solution salutaire.
Mamadou Diarra stagiaire