Victimes de la crise malienne : Une coordination nationale mise sur orbite

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Après la mise en place de la Coordination nationale de mise en œuvre de l’Accord, un autre pas non des moindres vient d’être franchi dans le processus de réconciliation nationale. Les associations des victimes sont parvenues, à la suite d’une série de rencontres, à mettre en place un bureau national restreint de douze membres, présidé par  Mme Haïdara Aminai Maïga.

Le nouveau bureau  de  la Coordination nationale  des victimes de la crise malienne a été présenté aux hommes de médias le mercredi dernier, à l’Institut national de recherche en santé publique au cours d’une conférence de presse. Dans sa note luminaire, Diakaridja Traoré, responsable du Comité de pilotage du projet, a indiqué que  ce projet visait à consolider la cartographie des associations et coordinations de victimes et de les organiser pour une synergie d’action. Après les ateliers d’appropriation du projet, précisera t-il, les parties prenantes ont initié une série de rencontres avec les victimes  constituées en des associations et coordinations de victimes dans les régions de Koulikoro, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal . «A travers ces points focaux, ce bureau de coordination nationale a été mis en place. C’est l’aboutissement  des  efforts conjugués des défenseurs des droits humains», a-t-il souligné.

Pour la présidente, Mme Haïdara Aminai, victime de Bamako, ce cadre de concertation et d’échanges a été mis en place non seulement pour défendre les victimes, mais aussi  pour faciliter leur accès à la justice.

Abdoulaye Touré, Coordinateur des associations des victimes de Tombouctou, a expliqué que des associations des victimes existent depuis longtemps. Selon lui, les victimes de façon générale vivent dans la précarité. La plupart des victimes, poursuivra-t-il, ont été marginalisées dans les aides humanitaires. «Nous sommes dans une logique d’orienter toutes les victimes oubliées vers les organismes d’appui  pour que les partenaires en tiennent compte», a-t-il précisé.

Pas des victimes fictives

A la question de savoir s’il n’y a pas parmi eux des victimes fictives, Diakaridja Traoré, responsable du comité, dira que toutes les violations graves ont été documentées par le Réseau des défenseurs des droits humains (Rddh). « Ce ne sont pas des victimes fictives. Elles sont là et  proviennent d’un peu partout », a-t-il précisé.   Mody Samba Touré, vice –président et non moins victime de Kidal, renchérira qu’ils sont tous des victimes. C’est pourquoi, dit-il, nous avons fait le déplacement pour venir à Bamako. «L’Etat nous a abandonnés. Ce qui devait arriver est arrivé. Des femmes ont perdu leurs enfants, d’autres ont perdu leurs maris. Des hommes ont été piétinés. Le pire est qu’une population paisible a dû  quitter son terroir pour vivre misérablement à Bamako», a-t-il souligné. Et d’ajouter que la coordination est ouverte à toutes les victimes et l’adhésion est libre et volontaire. S’agissant des priorités de la coordination nationale, il fera savoir que le bureau se battra pour qu’il soit représenté au sein de la Commission vérité, justice et réconciliation. A cela s’ajoute la lutte pour la réinsertion socio-économique des victimes. Concernant la réconciliation des bérets rouges et bérets verts, Mme Sagara Bintou Maïga dira que les deux corps sont les deux faces d’une même médaille. « On ne peut devenir béret rouge sans passer par le béret vert », a-t-elle affirmé. Avant d’ajouter que si les bérets verts estiment qu’ils sont victimes, ils peuvent en faire de même.

A noter que la Coordination nationale a bénéficié de l’appui du réseau des défenseurs des droits humains  et du Programme conjoint des Nations Unies d’appui à la promotion des droits de l’homme(Pdh).

Boubacar SIDIBE

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